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Le challenge

La politique est un art. Pour s’imposer, il faut faire preuve de créativité, de volonté, d’originalité et de durabilité. Le taux d’échec est particulièrement élevé.N’est pas artiste qui veut.

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Le monde politique est impitoyable et s’imposer est d’une complexité particulière. Le Mouvement Patriotique l’apprend à ses dépens. Sur papier, cette formation politique avait tout pour réussir. Cinq élus d’expérience, formés presque tous sur les bancs du Mouvement militant mauricien, fondent un parti en disant qu’ils feront de la politique autrement.

Un an plus tard, le Mouvement Patriotique implose. Le parti n’a pu décoller. Le leadership est contesté. Les rats quittent le navire. Bientôt, Alan Ganoo se retrouvera seul. Inscrire le Mouvement Patriotique sur la très longue liste des formations politiques défuntes n’est plus qu’une question de temps. Même avec tous les ingrédients du succès, la réussite n’est pas une garantie dans ce milieu.

Pourtant, il n’y a jamais eu autant de place pour l’émergence d’un nouveau parti politique. L’exaspération des électeurs face aux partis existants a atteint son paroxysme. Leur soif de sang nouveau n’a jamais été aussi grande. Et pour cause ! Depuis l’Indépendance, ce sont non seulement les mêmes partis, mais aussi les mêmes leaders ou descendants de leaders de jadis qui continuent à régner en maîtres. C’en est presque devenu une mafia.

L’explication est simple. Maurice est atteint d’un mal aigu et caractéristique des petits États insulaires : il ne parvient pas à produire de leader charismatique. Le dernier homme qui pouvait aspirer à jouer aux devants de la scène est Rama Valayden.

À la fin des années 90, avec son Mouvement Républicain, il faisait une montée fulgurante. Mais il s’est rapidement autodétruit en se trompant de combat et de stratégie. La légalisation du cannabis et de la sodomie ne correspondait nullement aux réalités de l’époque. Les émeutes de 1999 ont mis fin abruptement aux aspirations de leader de Rama Valayden. Depuis, il est condamné à jouer les seconds couteaux.

Aujourd’hui, les moyens sont accessibles pour se faire une place sur l’échiquier politique. Les réseaux sociaux permettent un partage rapide d’idées et de vision. Alors qu’auparavant, le politicien devait arpenter villes et villages, dépenser une fortune en logistique et en organisation pour se faire connaître, aujourd’hui il peut prendre appui sur les réseaux sociaux. Certes, rien ne vaut mieux que le contact humain sur le terrain, mais Facebook & Co constituent un relais efficace.

Mais voilà, le problème reste le même. Sans un leader charismatique, à l’instar d’un Paul Bérenger des années 70, on continuera à patauger dans la mélasse qu’est devenue le monde politique d’aujourd’hui.

 

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