Ils étaient présents à la naissance de Radio Plus le 13 avril 2002. Entre la fièvre de l’exclusivité, les nuits blanches et l’enthousiasme de l’antenne, Jacques Aristide et Hassen Rojoa ont contribué à la mise en place de la radio leader. Ils nous content les débuts de Radio Plus.
Jacques Aristide : «Je voulais faire partie de ce moment marquant de l’Histoire de notre pays»
Pour le vingtième anniversaire de Radio Plus, la parole est donnée à Jacques Aristide, qui en a été le premier News Manager. Il se remémore les débuts de la radio de la rue Labourdonnais qui est venue révolutionner le monde radiophonique.
« C’est un anniversaire qui me ramène tant de souvenirs marquants, à la fois avant et après la naissance de la radio », confie Jacques Aristide, International Broadcaster à la VOA (La Voix de L’Amérique). Le journaliste-présentateur est basé à Washington DC, en Amérique, depuis 10 ans.
Son aventure avec Radio Plus commence par un coup de fil d’un ami et confrère, Steward Armoogum, alors journaliste au Défi Plus. Ce dernier parle d’un projet pour une radio privée. À l’époque, Jacques Aristide travaille à la station nationale comme journaliste-présentateur. Après une rencontre avec Ehshan Kodarbux, Chief Executive Officer du Défi Media Group, il décide de relever le défi.
« Ehshan a décidé de me confier toute la partie rédactionnelle de Radio Plus qui, bien sûr, n’existait alors que sur papier. Il n’y avait encore rien de concret. Il n’y avait pas encore de bâtiment pour nous abriter et pas encore d’adresse. Pour un jeune journaliste qui avait déjà un boulot, cela pouvait paraître intimidant et effrayant. Mais c’est sans hésitation que j’ai accepté l’offre. Je voulais faire partie de ce moment marquant de l’Histoire, avec un H majuscule, de notre pays », confie celui qui a été le premier News Manager de Radio Plus, avant d’être nommé directeur délégué.
Le défi était énorme pour Jacques Aristide. Il fallait embaucher, former, créer des émissions et mettre en place toute la partie info ainsi que magazine dans la programmation. « Je souviens également de ces longues journées et de ces nuits blanches passées dans l’immeuble de la rue Labourdonnais, avant et après le coup d’envoi de la radio. Tout un travail fait, tout un chantier abattu, des efforts titanesques déployés pour donner le ton, le ton d’une radio portée sur l’info et l’exclusivité », se souvient-il.
Pour arriver à bon port, il concède avoir été entouré d’une équipe bourrée de talents, d’énergie et d’ambitions. Il cite notamment Nawaz Noorbux, Karishma Beeharry, Jean-Luc Emile et Priscilla Sadien. Il a aussi été entouré de jeunes qui n’avaient jamais travaillé dans le domaine auparavant, à l’image de Terence O’Neill et de tant d’autres « qui se sont donnés vraiment à fond dès le départ. Sans oublier Hassen Rojoa qui allait devenir l’un des responsables et Bruno Laurant, qui a beaucoup apporté aux tranches sportives et d’animation de Radio Plus ».
Des exclusivités, des reportages qui sortaient des sentiers battus, des enquêtes, des analyses, des décryptages et des émissions de débats, tout en donnant la parole aux auditeurs dans des émissions comme Explik ou Ka le matin ou encore Le Grand Journal dans l’après-midi. Des programmes originaux qui ont d’emblée captivé les Mauriciens. Sans pour autant sous-estimer une radio concurrente qui avait démarré un mois auparavant.
« Pour moi, c’était un avantage parce qu’on savait déjà ce qui était fait de l’autre côté. L’occasion donc de se montrer différente. Et nous l’étions ! Prenez par exemple les exclusivités que nous avions dans notre tout premier journal le jour de notre lancement : les deux grosses affaires qui faisaient couler beaucoup d’encre à l’époque : l’affaire MCB et l’affaire Ketan Somaya. Des interviews exclusives que nous avions pu obtenir après des jours et des nuits de travail. »
Pour Jacques Aristide, l’apprentissage s’est fait sur le tas, car à l’époque, il n’y avait pas de modèle sur lequel se baser. « Nous faisions tout pour offrir le meilleur produit et attirer la plus grande audience, car il ne faut pas l’oublier : la radio privée dépend avant tout des recettes publicitaires. Il y a eu évidemment des couacs. Mais nous faisions tout pour nous améliorer en cours de route, tout en respectant les règles, l’éthique et la déontologie. »
Pour lui, les premières impressions comptent énormément en radio et en télé, comme dans beaucoup d’autres domaines d’ailleurs. « Radio Plus a réussi à donner des impressions fortes dès le départ : celles d’une radio d’exclusivité, d’une radio qui sait informer, d’une radio qui sait divertir, d’une radio qui est ouverte à toutes les opinions, d’une radio qui est proche des Mauriciennes et des Mauriciens, de tous bords, de toutes origines, de toutes appartenances, de toutes classes, de tous niveaux d’éducation. Bref, une radio où tout le monde peut se retrouver. »
Jacques Aristide souhaite encore de belles années à la radio numéro 1. « Bel anniversaire à Radio Plus et à toute l’équipe. Vingt ans, c’est tout un parcours déjà. Mais je vous souhaite de bien belles années encore. Bonne chance et bon courage à vous toutes et tous qui poursuivez la formidable aventure avec Radio Plus. »
Hassen Rojoa : « La première minute fût la plus longue »
13 avril 2002. Il est 9 heures. Radio Plus fait son entrée dans le paysage radiophonique. À l’antenne : une voix. Celle d’Hassen Rojoa. « Leker pe bat for », dit-il. Il se souvient toujours de ses premières minutes. « Pour être honnête, la première minute fût la plus longue car c’était l’achèvement d’un travail que nous avions démarré des mois auparavant. Les premières minutes c’est de se dire que ça y est, c’est le début d’une grande aventure car on avait entamé un pari différent de celui de la première radio privée. Mettre en place une radio n’est pas chose facile. Il y a tellement de paramètres à réunir. L’organisation de l’antenne, l’animation, la musique, l’info et la pub », confie Hassen Rojoa, qui travaille aujourd’hui pour une autre radio privée.
Son rôle à l’époque, il le décrit comme celui d’un homme à tout faire.
« J’étais l’homme à tout faire de l’animation à la direction de l’antenne. J’ai participé à la mise en place de la radio de A à Z. » Selon lui, un des moments les plus forts qu’il a vécus pendant les deux ans et plus qu’il a travaillé à Radio Plus est celui où il a animé une émission longue de 72 heures non-stop. Soit de vendredi matin à dimanche 15 heures. Le but : « Faire connaître Radio Plus. »
Pour Hassen Rojoa, après 20 ans d’existence, Radio Plus poursuit sa mission qui est d’informer, de divertir et d’être proche de ses auditeurs car elle a été formatée ainsi. « Le ton, la couleur et le rythme d’antenne… Tout a été mis en place pour qu’elle fonctionne ainsi. »
Il souhaite ainsi bonne chance à Radio Plus pour les prochaines années à venir. « Je souhaite bonne chance à Radio Plus même si elle devra entamer un virement dans pas longtemps avec l’avènement du très petit écran. »
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