- Certains supermarchés pratiquent le rationnement
À partir du 1er juillet prochain, les subventions de l’État sur sept catégories de denrées alimentaires, incluant l’huile, seront chose du passé. Ce qui résulte en un ‘panic buying’ des consommateurs. Des importateurs rassurent qu’il n’y a cependant aucune pénurie d’huile sur le marché.
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Vous l’avez certainement remarqué, en vous rendant dans des supermarchés, que l’huile se fait rare. Les rayons sont pris d’assaut et vidés par des consommateurs qui craignent une éventuelle hausse des prix avec la fin des subventions de l’État sur des produits alimentaires de base. Ainsi, certains supermarchés se voient dans l’obligation de limiter le nombre de bouteilles d’huile lors du passage en caisse des clients.
Au niveau d’un supermarché où l’on pratique le rationnement d’huile, on n’a pas voulu faire de commentaires. « À notre niveau, tout est sous contrôle. C’est davantage au niveau des importateurs qui sont débordés. À l’approche de la fin des subventions, la demande d’huile est en hausse. Les gens achètent en grande quantité, de peur que les prix augmentent drastiquement », indique une source proche.
Même son de cloche chez Dream Price, Nooreza Fauzee, la directrice financière, concède que le rationnement se fait dans certains points de vente. « Les personnes achètent plus, d’où le fait que les étagères se vident en moins de temps. On passe nos commandes, mais on n’a pas la quantité demandée. La situation est difficile, car on n’arrive pas à répondre à la demande », affirme-t-elle.
Or, du côté d’Intermart, son Chief Executive Officer (CEO), Ignace Lam, déclare que tout est sous contrôle. « Il n’y a pas de manque. Les fournisseurs continuent de livrer la même quantité que d’habitude », lance ce dernier.
Panic buying
Sharon Ramdenee, la Chief Executive Officer d’Agiliss, compagnie importatrice d’huile comestible de la marque Leader et Orient, souligne qu’il y a une augmentation dans la vente. « C’était prévu qu’il y ait du panic buying, voire c’était inévitable depuis l’annonce de la fin des subsides. Nous continuons à fournir les supermarchés et points de vente. Mais vu la hausse dans la demande, les étagères se vident plus rapidement », poursuit notre interlocutrice. Elle se veut rassurante à l’effet qu’il n’y a pas de pénurie d’huile sur le marché.
Jérôme Clarenc, directeur commercial de Moroil, estime, lui aussi, que c’est la fin des subventions qui incitent des personnes à acheter plus, alors que les fournisseurs continuent à livrer. « Les personnes réagissent en achetant plus, sachant que les prix de l’huile vont augmenter. Certaines achètent de façon disproportionnée, craignant que la majoration sur ce produit serait énorme », dit-il.
Le directeur commercial de Moroil avance que la compagnie livre plus que d’habitude avec la demande croissante d’huile. « Or, nous avons des limites de production et de livraison. Si des consommateurs achètent beaucoup, des supermarchés triplent, voire quadruplent, leurs commandes. On doit livrer encore plus. Malgré cela, les étagères se vident rapidement à cause du panic buying », déclare Jérôme Clarenc.
Le ministre du Commerce a été sollicité pour une réaction, mais ses préposés n’ont pas voulu faire de commentaires sur ce dossier.
Dans la circulaire du ministère du Commerce, le 18 mars dernier, il est demandé à ce que tous les points de vente au détail à Maurice doivent limiter la vente d’huile comestible à un maximum de 2 litres par personne. Une situation qui est survenue après les restrictions annoncées par certains pays pour l’exportation d’huile vers Maurice.
Pour rappel, les poissons et les tomates en conserve, le cheddar, l’huile, la margarine, le lait en poudre et les haricots secs ne seront plus subventionnés après le 30 juin.
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