C’est en des termes chaleureux que le cardinal Maurice Piat a parlé de Georges Gracieuse, dont il salue l’humanité et la sagesse. Ce dernier a lancé son livre « Un Jésuite devenu père », vendredi.
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«The World is his parish. » Ce sont les mots utilisés par le cardinal Maurice Piat pour résumer le parcours de Georges Gracieuse, le vendredi 21 octobre, à l’occasion du lancement de son livre, Un Jésuite devenu père. Le ministre des Arts et du patrimoine culturel Avinash Teeluck et le député du PTr Mahend Gungapersad étaient également présents.
Devant une audience d’invités composés essentiellement de proches et d’amis à la salle d’œuvres de Grand-Gaube, Georges Gracieuse, plume d’oie au borsalino et nœud pap’, a eu droit à un long et chaleureux discours du cardinal Maurice Piat. Ce dernier a encore en mémoire le temps où le jeune Georges, alors fonctionnaire à la Sécu, venait animer un foyer des groupes de recherches et dormait sur place.
« Je l’appréciais déjà pour son humanité, puis je l’ai un peu perdu de vue lorsqu’il est parti en Inde pour son noviciat chez les Jésuites. De retour à Maurice avec son épouse, je le voyais plus souvent et on a beaucoup fraternisé », poursuit le cardinal Maurice Piat.
Pour ce dernier, l’itinéraire de Georges Gracieuse est celui d’un jeune Mauricien audacieux qui a sillonné le monde d’un extrême à un autre, de l’Inde au Canada en passant par la France et l’Angleterre. « Il l’a fait sans show-off, ni vantardise, pour s’élever, avec cette capacité de s’émerveiller pour les petites choses comme pour les grandes choses. Ce sont là les ingrédients d’une grande sagesse », fait-il observer.
Discernement et discipline
Avec sa connaissance du bhojpuri et de l’hindi, de l’anglais et du français, il a vu beaucoup de portes s’ouvrir à lui, souligne le cardinal Maurice Piat. Avant d’ajouter : « Ses études en Inde, en France, en Angleterre et au Canada ont fait de lui un citoyen du monde. »
Évoquant le couple que forment Georges Gracieuse et Sharmila, rencontrée à Goa, en Inde par l’intermédiaire d’amis mauriciens, le cardinal Maurice Piat n’hésite pas à faire valoir le respect que l’un éprouve pour l’autre. « Ce respect est celui d’un homme simple et authentique, qui a le cœur sur la main et qui aime partager, la plus noble des qualités de l’humanité. »
Pour le cardinal Maurice Piat, en Inde, chez les Jésuites, il a acquis la capacité de discernement et de discipline propre à la Compagnie de Jésus. Et même après avoir quitté cette congrégation, il est resté un fidèle disciple de St Ignace de Loyola. « Dans le témoignage de sa foi, il est resté simple, sans complexe et sans cesse émerveillé », dira encore le cardinal Maurice Piat.
Naissance à Sottise
Ce livre, on le doit à son petit-fils Isaiah Francis David Gracieuse, qui est né au Canada et qui ne connaît pas l’histoire de sa famille, souligne Georges Gracieuse. « Parfois, lorsque j’écrivais ce livre, j’étais découragé et je ne voulais pas continuer, mais j’ai été remotivé par la joie de penser à Dieu, qui a donné un sens à mon existence, mais aussi à toutes ces personnes qui ont contribué à faire de moi ce que je suis devenu. »
Pour l’auteur, la naissance à Sottise a été un privilège, à cause du caractère pluriethnique de ce petit village. Pure coïncidence avec Divali, l’auteur se rappelle qu’à l’occasion de cette fête, il participait à la cuisson des gâteaux, aux pujas et se joignait aux voisins pour allumer les diyas.
« Ce sont ces faits de mon enfance qui sont à l’origine de mon attrait pour la philosophie indienne, de mon intérêt pour le sanskrit et de mon premier livre sur le Bhagavad Gita. C’était aussi une ouverture sur le bouddhisme, l’islam et le christianisme. Je me suis rendu compte que chaque religion avait une richesse et je l’ai inculqué à ma fille Samantha, car chaque culture nous permet de nous améliorer afin de devenir plus humain », souligne-t-il.
En Inde, comme il l’explique dans son ouvrage, ça a été une expérience personnelle avec Dieu, alors qu’à Paris, celle-ci s’est étendue à la connaissance académique et intellectuelle. « À Paris, j’ai pris du recul pour voir plus avant de prendre une décision. J’ai réfléchi et tiré des conclusions », fait-il ressortir.
Avec un ami d’enfance invité à témoigner, Georges Gracieuse a raconté comme chacun a essayé de calmer sa communauté durant les bagarres communautaires qui ont éclaté en février 1999, après la mort en prison du chanteur Kaya.
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