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À l’abri?

Personne n’est à l’abri de la barbarie. Que l’on soit à Paris, Londres, Kaboul, Damas, Washington, Guatemala City, Reykjavik ou ailleurs, tout le monde est potentiellement exposé à l’horreur que peut engendrer le terrorisme. Plate-forme en devenir entre l’Afrique et l’Asie, Maurice ne fait pas exception à la règle. Sans verser dans la paranoïa, il suffit qu’une personne tombe dans l’irrationnel pour que tout un pays soit marqué pour des décennies. Aujourd’hui encore, 9/11 reste gravé dans le cœur des Newyorkais. Cela n’arrive pas qu’aux autres... Mais que faire ? Comment lutter ? Quel combat mener ? En fait, personne n’a de réponse exacte, la menace n’ayant pas de visage. Elle se tapit dans l’ombre et attend le moment propice pour surgir et dégainer. Les pays visés répliquent inévitablement par les armes et la violence. Mais ce n’est qu’une mesure palliative. Une réaction à une action. C’est en amont que le travail doit se faire. La tâche est cependant des plus délicates. Il faut, d’une part, former le citoyen, le responsabiliser, l’éduquer pour qu’il ait l’esprit du vivre ensemble et, d’autre part, minimiser les risques qu’il bascule vers l’extrême, quel qu’il soit. Le risque zéro n’existe pas cependant. La Finlande, l’un des plus beaux exemples d’une société unie, paisible et éduquée, l’aura appris à ses dépens. Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik, un radical d’extrême droite, a tué 69 personnes et blessé 33 autres par balles. Aucune prévention ne peut se faire sans un service de renseignements redoutablement efficace. Mais là encore, pour pouvoir l’être, il faut être bien renseigné. Surgit alors une autre question : jusqu’où un gouvernement peut-il empiéter sur les libertés individuelles ? À partir de quel moment un État va-t-il trop loin dans sa quête d’informations ? Dans certains pays, l’on est prêt à sacrifier tout droit à la vie privée au nom de la sécurité. Dans d’autres, on estime que le citoyen doit, coûte que coûte, avoir droit à son jardin privé. Comme l’a si bien dit sir Anerood Jugnauth, réagissant à chaud sur Radio Plus, samedi matin, aux attentats de Paris. « C’est une bataille de longue haleine. Il ne faut pas baisser la vigilance, car c’est un danger pour le monde entier. »
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