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La victoire sur le cancer du sein - Rebecca Malabar : «Vivre pour ne pas mourir»

À la regarder, difficile de se dire que cette femme a été confrontée au cancer du sein. Rebecca Malabar vit et suit toujours des traitements. Elle s’amuse, danse, chante et pratique aussi du sport. Cette mère de quatre enfants revient sur les moments de sa vie qui n’ont fait que la rendre forte.

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Pétillante, dynamique et joviale, Rebecca Malabar a tout pour plaire. Auteure-compositrice et interprète, elle sera à Maurice dans quelques jours dans le cadre du lancement de son dernier album ‘La Vie’ et du tournage de quelques clips. Mère de quatre enfants, cette Mauricienne installée à La Réunion est une combattante connue sur les réseaux sociaux pour avoir posté toutes les semaines des messages et photos depuis le jour où elle a appris qu’elle était atteinte du cancer du sein.

«Quand on a le cancer, on pense à la mort»

C’est en octobre 2015 que Rebecca apprend qu’elle est atteinte du cancer du sein. « J’étais sous la douche quand j’ai ressenti une boule au sein. J’ai immédiatement appelé mon médecin traitant. C’était un samedi et j’ai dû attendre lundi pour faire une biopsie. » Elle attendra, angoissée, pendant une semaine pour obtenir les résultats de ses analyses. « J’avais essayé de me préparer à la mauvaise nouvelle. Lorsque je l’ai apprise, j’ai été très mal dans ma peau. Quand on apprend qu’on a le cancer, on pense à la mort. On pense à beaucoup de choses. On se dit surtout pourquoi faut-il qu’on soit frappé par un cancer pour comprendre la valeur réelle de la vie ? »

Rebecca ne prendra pas beaucoup de temps pour décider qu’elle ne se laissera pas déprimée. « Je voulais me battre et vaincre ce cancer. À cette époque, j’étais à La Réunion et j’ai reçu les meilleurs soins par une équipe professionnelle composée d’une assistante sociale, d’un psychologue et du personnel soignant. Cela m’a beaucoup aidée à comprendre la maladie et les traitements. Il y a eu 20 à 25 examens qui portaient des noms bizarres et qui font parfois peur, mais tout s’est passé très vite. Deux semaines plus tard, la tumeur avait été enlevée. Dans ces moments, chacun s’accroche à quelque chose et moi, je me suis agrippée aux pensées positives. »

Effectivement, Rebecca choisira tout d’abord de ne pas cacher sa maladie. « J’étais seule avec mes enfants à La Réunion. L’un de mes fils a eu beaucoup de mal à accepter ce qui se passait. Il allait bien plus mal que moi. Il ne supportait pas de me voir dans un état de faiblesse car j’ai toujours été une maman dynamique et débordante d’énergie. Quant à ma benjamine, elle a toujours été à mes côtés. Ashley avait toujours un petit mot d’encouragement. Tel un vrai petit rayon de soleil, elle était une source de motivation. »

Rebecca ressent aussi le besoin d’en parler et c’est sur les réseaux sociaux que la chanteuse décidera de faire part de sa maladie. « J’ai tout posté sur Facebook, y compris des photos lorsque j’avais le crâne dépourvu de cheveux. Et j’ai eu raison. J’ai eu une vague de soutien. Des personnes du monde entier m’envoyaient des messages d’encouragement. Cela m’a aussi permis de me faire beaucoup d’amis ici. Par exemple, quelqu’un s’était porté volontaire pour venir me masser après les séances de chimiothérapie. Je pense que ces messages ont aussi apporté un peu de réconfort à ces femmes qui en ont besoin pour ne pas sombrer dans le désespoir.» Elle a aussi rencontré beaucoup d’autres femmes. « Nous avions plus qu’une tête chauve en commun. Nous avions nos douleurs, nos souffrances, nos rêves à partager. »

«J’ai conservé mes cheveux dans une boîte»

Rebecca Malabar explique que le plus dur c’est la perte de la féminité. Elle se rappelle la première fois où elle a perdu ses cheveux. « À l’hôpital, il y a un espace coiffure spécial pour ceux qui doivent commencer la chimiothérapie. Là-bas, on peut également obtenir des perruques. On m’avait prévenue que je perdrais mes cheveux, d’où on m’a conseillé de les couper. J’ai refusé car j’ai toujours aimé mes cheveux. Après la première chimio, mes cheveux ont commencé à tomber. Je les ai conservés dans une boîte. »

Quant aux chimiothérapies, elles ont rendu bien plus qu’une fois Rebecca K.-O. « On a la peau qui brûle, des douleurs musculaires, surtout au niveau des jambes. On ne peut marcher. Le visage est bouffi et on ne se reconnaît plus. On est sensible et émotive. Il faut alors éviter de s’entourer de personnes négatives. En outre, on ne ressent plus quelques parties de son corps et on ne peut plus avoir une vie sexuelle épanouie. J’avais aussi perdu tous mes ongles, mes sourcils et cils. » Mise à part la chimio, elle a fait 34 séances de radiothérapie et six injections.

Aujourd’hui, le combat n’est pas encore terminé. « Tous les six mois, je dois faire une mammographie et deux injections dans le ventre et je prends toujours mes médicaments. Je considère que j’ai pu vaincre la maladie et il n’y a aucune autre recette, à l’exception du côté médical que la positivité. Aujourd’hui, je me réveille chaque matin heureuse d’être en vie et c’est bien là mon plus beau cadeau. Je dois vivre. »


Son 4e album La Vie en vente à Maurice cette semaine

« La Vie » est le titre du 4e album de Rebecca Malabar, dont le nom d’artiste est Rebecca tout simplement. Cet album de huit titres sera disponible à Maurice à partir de cette semaine. Il retrace le parcours de combattant de la jeune femme. Elle y parle de sa maladie, mais aussi de la vie. Elle rend également hommage à toutes les personnes qu’elle a eu la chance de croiser pendant ce long combat. L’opus sera en vente à Breast Cancer Care, ONG fondée par Shamima Patel après avoir été également frappée par le cancer du sein. À savoir que pour chaque album vendu, Rs 50 seront reversées à Breast Cancer Care.

 

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