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La police enquête sur l’axe Ramgoolam-Maingard-Caudan

Les enquêteurs ont été autorisés à examiner les transactions financières d’une société immobilière créée il y a 19 ans par Navin Ramgoolam et Didier Maingard. Elle est propriétaire d’espaces au Caudan.

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Les transactions financières de la Société du Front de Mer sont passées au crible par la police. L’ancien Premier ministre y détient des parts et a fait l’acquisition, à travers cette société, de propriétés immobilières au Caudan Waterfront. Un ordre a été émis par le juge Abdurrafeek Hamuth, le 8 octobre 2015, exigeant des General Managers d'institutions financières qu’ils dévoilent les transactions de cette société. La Société du Front de Mer a vu le jour le 1er octobre 1994. Si Navin Ramgoolam n’est pas encore Premier ministre alors, il le sera au moment de l’enregistrement de la société. Elle est enregistrée le 16 décembre 1996, devant le notaire Hughes Maigrot à Vacoas, chez Didier Maingard à Angus Road. Didier Maingard est l’associé de Navin Ramgoolam. On se souvient que l’agent immobilier avait été la cible des critiques de l’actuel gouvernement, car c’est lui qui a vendu à Nandanee Soornack, proche amie de Navin Ramgoolam, une grande maison coloniale de Floréal. Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth avait accusé Didier Maingard d’avoir sous-évalué la maison contre des faveurs de l’ancien régime.  

Capital de Rs 614 m

La Société du Front de Mer compte un capital social réparti en 100 parts de Rs 10 chacune, soit Rs 1 000 au total. Celles-ci sont divisées également entre Navin Ramgoolam et Didier Maingard, chacun ayant contribué Rs 500 dans le capital social. Un mois après sa création, soit le 1er novembre 1994, la Société du Front de Mer, la firme Caudan Development Ltd et d’autres sociétés avaient convenu de constituer, entre elles, une société civile immobilière d’attribution sous la dénomination de « Société Barkly Wharf ». Celle-ci a pour objet l’acquisition, par voie d’apport, d’un terrain de 3 874 m2 au Caudan. Les informations recueillies auprès du Registrar of Companies révèlent que l’autre objectif de la Société Barkly Wharf est la construction « sur ladite portion de terrain d’un immeuble à usage commercial et de bureaux devant comprendre à son achèvement 80 lots, soit 41 lots commerciaux et 39 lots à usage de bureaux ». Pour réaliser ce projet, les associés avaient fait des apports pour une valeur totale de Rs 614 554 000. La Société du Front de Mer avait, pour sa part, fait un apport pour un montant de Rs 15 491 300. Ainsi, le capital social de la Société Barkly Wharf, qui est de  Rs 614 554 000, est divisé en 61 455 400 parts de Rs 10 chacune et constitué en 80 lots distincts. La Société du Front de Mer s’est vu attribuer le lot 58, composé de 774 565 parts et le lot 67, composé de 774 565 parts également. Selon les registres, le lot 58 se décrit comme suit : « Un local à usage de bureaux d’une superficie réelle de 210 m2 situé au 3e étage à l’extrémité gauche du corps gauche du bâtiment et à gauche du lot 59 ». Le 31 août 1998, Didier Maingard signifie son intention de se retirer de la Société du Front de Mer. Un retrait « volontaire et total ». Mais en contrepartie, il se voit attribuer le lot 58 dans la Société Barkly Wharf, soit un espace immobilier de 210 m2 au Caudan Waterfront.  

Retrait de Maingard

Le retrait de Didier Maingard est officialisé par une expédition en date du 19 au 27 décembre 2001 rédigée par le notaire Jean-Pierre Montocchio. Navin Ramgoolam fait actuellement l’objet de plusieurs actions devant la justice. La police avait saisi deux coffres-forts et des valises contenant une somme de Rs 220 millions lors d’une perquisition à son domicile à Riverwalk en février 2015. De plus, il est accusé d’entente délictueuse dans l’octroi de terrain à diverses personnes. La police veut également connaitre le contenu de deux coffres qu’il détient à la Mauritius Commercial Bank de Bell Village. Les comptes bancaires que détiennent Navin Ramgoolam et son épouse Veena Ramgoolam, ainsi que les détails sur les emprunts, leurs « cash dealings » et les cartes de crédit qu’ils ont utilisées font aussi l’objet d’un « disclosure order ».

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