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La Marmite politique en ébullition : La course au Primeministership lancée

À trois ans des élections générales, les candidats au poste de Premier ministre se dévoilent déjà.

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En sus de Pravind Jugnauth, qui s’installera au Bâtiment du Trésor avant l’échéance de 2019, Paul Bérenger annonce qu’il ne jettera pas les armes. Navin Ramgoolam prépare son grand retour et le PMSD ne cache pas ses ambitions.

Rapport de forces. À entendre les leaders politiques, ces derniers jours, tous les partis iront seuls aux prochaines élections. Ce n’est qu’une illusion. En réalité, les résultats des élections législatives ont démontré que seules les alliances sont victorieuses. Ces expressions d’intérêt pour le poste de Premier ministre à mi-parcours font partie d’un jeu politique en vue des négociations d’alliances. C’est un exercice préliminaire.

Sauf preuve du contraire, Pravind Jugnauth est le seul leader qui n’aura pas à attendre les prochaines élections pour devenir Premier ministre. Pour certains au MSM, c’est une question de jours. Pour d’autres, une question de semaines. Cette semaine, il a justifié son accession éventuelle à ce poste en fustigeant ses détracteurs. « Si certains l’ont oublié, laissez-moi vous le rappeler : je suis un élu du peuple. J’ai été élu dans ma circonscription. Même si je m’appelle Pravind Jugnauth, fils de sir Anerood Jugnauth, j’ai été mandaté par le peuple. Et cela ne veut pas dire que je ne suis pas capable d’assumer d’autres responsabilités », a-t-il lancé.

Position de la Présidente

La présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, a coupé court aux spéculations en affirmant qu’elle agira « strictement selon les dispositions de la Constitution ». Elle a bien fait comprendre que présentement « la question ne se posait même pas, car le Premier ministre actuel est encore en poste ».

Au fait, l’article 59(3) de la Constitution est clair : « The president, acting in his own deliberate judgement, shall appoint as Prime Minister the member of the Assembly who appears to him best able to command the support of the majority of the members of the Assembly, and shall, acting in accordance with the advice of the Prime Minister, appoint the Deputy Prime Minister, the Attorney-General and the other Ministers from among the members of the Assembly. »

Confusion entre les partenaires

Au sujet de cette succession, Xavier-Luc Duval a versé de nouveaux éléments en annonçant, dimanche lors du congrès du PMSD, que le retrait de sir Anerood Jugnauth avant la fin de son mandat n’avait pas été discuté avant les élections générales de décembre 2014. Contrairement à ce qu’avait laissé entendre Ivan Collendavelloo, le leader du Muvman liberater.

Le vice-Premier ministre s’est toutefois aligné sur la position du Premier ministre adjoint : « La passation de pouvoir entre sir Anerood et Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre n’a pas été discutée formellement au moment de la concrétisation de l’Alliance Lepep en 2014. Il existait néanmoins une possibilité que sir Anerood Jugnauth se retire au cours du présent mandat. »

Tout comme Ivan Collendavelloo, Xavier-Luc Duval a souligné que « c’est normal que ce soit le leader du MSM qui succède à SAJ » et que le PMSD « soutiendra Pravind Jugnauth, quand il accédera au poste de Premier ministre ».

Le Premier ministre adjoint n’a pas manqué d’exprimer le souhait que « dans le temps, un Premier ministre sorte des rangs du PMSD ». Son secrétaire général, le Dr Mahmad Kodabaccus, est allé plus loin, vendredi, lors d’une conférence, en déclarant que « nou crwar fermeman ki prosin Premie minis pou sorti du PMSD ». Comme pour indiquer que le PMSD irait seul ou serait le partenaire majoritaire aux prochaines élections.

Bérenger reste en poste

Contrairement à sir Anerood Jugnauth, Paul Bérenger n’a nullement l’intention de quitter le poste de leader du MMM. « Ne comptez pas sur moi pour partir. Je ne suis pas sir Anerood Jugnauth. Je ne jetterai pas les armes », a-t-il lancé aux partisans du MMM, qui se sont réunis à l’auditorium Octave Wiehé dans le cadre des 47 ans d’existence du parti.

À son avis, si Pravind Jugnauth accédait au poste de Premier ministre sans passer par des élections générales, ce serait « une escroquerie politique », avant d’ajouter que « nous ne sommes ni une monarchie, ni une dynastie, où papa nomm piti ». Il rappelle que l’affaire MedPoint est toujours devant la justice : « C’est une raison de plus d’aller vers des élections générales quand sir Anerood Jugnauth se retirera. » Le leader du MMM souhaite que sir Anerood Jugnauth se retire dans un court délai.

Ramgoolam redouble d’efforts

Navin Ramgoolam reste aux commandes du PTr. Il a su résister à un fort courant au sein de son parti pour le mettre en retrait et laisser les rênes du parti entre les mains d’Arvin Boolell. Sauf imprévu, il se présentera comme Premier ministre aux prochaines élections. Comme le chat échaudé, il ne commettra certes pas à nouveau « l’erreur monumental d’opter pour le confort de la State House ».

Selon son entourage, il intensifiera les activités dans le but de galvaniser les rouges, qui se sont mis en retrait depuis ses démêlés avec la police et avec la justice. D’ailleurs, on note un retour en force de plusieurs anciens parlementaires rouges, qui avaient disparu de la circulation suite aux déboires de leur leader. Ce dimanche, Navin Ramgoolam se rendra à St-Aubin pour déposer des gerbes sur la tombe de sa mère, lady Sushil Ramgoolam.

Jusqu’aux prochaines élections, la marmite politique restera donc en pleine ébullition.

 

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