À la lumière de l’enquête judiciaire : Soopramanien Kistnen aurait été enlevé à La Louise

Les travaux de l’enquête judiciaire commencent à lever un coin de voile sur la mort suspecte de Soopramanien Kistnen. Au terme des auditions de cette semaine, il paraît qu’il aurait été enlevé à La Louise, là où les caméras Safe City n’étaient pas opérationnelles. Les images de la vidéosurveillance des commerces privés dans les environs pourraient aider à élucider ce mystère.

Les auditions de l’enquête judiciaire, présidée par la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth, commencent à faire voir plus clair sur la mort suspecte de Soopramanien Kistnen. 

À la lumière des informations fournies, cette semaine, par les représentants de la Mauritius Telecom (MT), la Major Crime Investigation Team (MCIT) se voit avec une nouvelle piste à explorer. Selon les données fournies par la MT, Soopramanien Kistnen a été localisé pour la dernière fois à 17 h 50, le jour de sa disparition, aux alentours d'Intermart, à Quatre-Bornes. Son téléphone, à travers ses deux Sim Cards, a été localisé par l’antenne relais se trouvant au Kelvin Court, à l’arrière du supermarché. Les enquêteurs, tout comme les proches du défunt et son panel d’avocats, n’écartent pas la possibilité qu’il y ait été enlevé. 

Tout est possible, nous dit-on dans le milieu de la MCIT. Il se pourrait que son rendez-vous ait tourné en un enlèvement qui s’est conclu par un meurtre maquillé en suicide. Sa dernière localisation est considérée déjà comme un indice. « Il n’y a aucune raison pour qu’il ait éteint volontairement ses portables. On aurait bien pu l’avoir forcé à le faire. Ou on lui aurait arraché ses portables pour les éteindre », considère un enquêteur. Si tel est le cas, poursuit-il, cela ne pourra pas être l’œuvre d’un seul individu. « Il faut avoir trois personnes au moins. Une au volant et deux pour l’immobiliser », poursuit-il. Comme quoi, ce serait une opération savamment organisée.

Les proches de Soopramanien Kistnen se posent des questions sur son apparent enlèvement à La Louise. Par exemple, est-ce que ses ravisseurs étaient au courant que les caméras Safe City dans cette localité ne fonctionnent pas ? « Sinon, ce serait une drôle de coïncidence ? », ironise l’un d’eux. Tout de même, ils gardent grand espoir que les caméras des commerces et autres résidences de la région puissent dévoiler la vérité. Du moins, un premier élément important, soit le transport qui l’aurait embarqué. 

« Cela suffira pour mettre la main sur les criminels », estiment-ils. En effet, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth a intimé la force policière de récupérer les images de la vidéosurveillance des commerces privés à proximité, soit les auberges et autres se trouvant dans cette région. De plus, sur une demande de Rama Valayden, la police a aussi été priée de récupérer les images des caméras de vidéosurveillance devant le poste de police de Rose-Hill.

L’utilisation de péthidine

La présence d’une forte dose de péthidine - soit plus de 100 milligrammes - dans son corps soulève des interrogations. D’autant plus que le Dr Ananda Sunnassee, Senior Police Medical Officer, a affirmé que c’est peu probable que ce soit un cas de suicide. Cette déclaration pousse plus d’un à croire que ses ravisseurs lui en ont injecté pour lui faire perdre tous ses moyens avant de le liquider. Selon nos recoupements, une enquête devra être menée dans des établissements de santé publics et privés pour essayer de savoir qui a bien pu approvisionner ses ravisseurs, car ce produit n’est pas en vente en pharmacie.

Une autre question surgit : quand lui a-t-on administré cette forte dose de péthidine, aux alentours de La Louise, ou à Telfair où son corps calciné a été retrouvé ? Selon le Dr Ananda Sunnassee, on aurait pu lui en avoir administré dans un laps de temps de six heures avant sa mort.