Explik Ou Ka

La galère des travailleurs bangladais

Les ouvriers/travailleurs bangladais sont-ils bien traités à Maurice ? Deux cas d’abus et de mauvais traitements et de violations de la loi ont été rapportés au Défi Quotidien. Leurs témoignages sont édifiants.

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Après une plainte de son ex-partenaire contre lui : un recruteur d’origine étrangère ne peut travailler depuis deux ans

Une plainte de son partenaire en affaires l’empêche de travailler. Cet agent recruteur naturalisé mauricien ne sait plus comment faire pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses trois enfants. Pourquoi l’enquête policière n’a-t-elle pas abouti après deux ans et demi ?

Ali Masud, 41 ans, était agent recruteur de travailleurs bangladais. Naturalisé mauricien, il a obtenu sa licence d’opération en 2014, sous le nom de la compagnie Reziyaalli International Manpowert Services Ltd, située à Eau-Coulée, Curepipe.

Un certain Chummun Deorat avait été nommé directeur de la compagnie dont Masud est actionnaire. Aujourd’hui, la situation a changé. Ali Masud clame que Chummun Deorat n’est plus directeur et qu’il a été remplacé par John Ashley Kevin Casquette. « Lorsque vient l’heure d’effectuer des paiements auprès de la compagnie d’assurance et du ministère du Travail, Chummun Deorat refuse de participer aux dépenses. J’ai tout payé de ma poche : Rs 22 000 à l’assurance et Rs 12 000 au ministère du Travail. Le dernier paiement a été fait le 20 octobre 2014 », argue-t-il.

« J’ai été plus qu’agacé lorsque Chummun Deorat nous a réclamé une part des dividendes quand l’affaire a commencé à marcher. Il a refusé de participer aux frais et maintenant, il veut participer aux profits. C’était inconcevable ! D’où ma décision de l’évincer comme directeur », souligne Ali Masud.

Chummun Deorat, lui, réplique que la compagnie Reziyaalli International Manpowert Services Ltd lui appartient. « Ali Masud a falsifié ma signature. Pour être recruteur de travailleurs étrangers, il vous faut être Mauricien. Or, il n’est pas né à Maurice, il a obtenu la nationalité mauricienne par la suite. Il ment quand il prétend que je ne suis pas le directeur ! », a–t-il déclaré à Explik ou K.

Chummun Deorat a porté plainte contre Ali Masud. Ce dernier en a fait autant contre lui. L’affaire traîne depuis deux ans et demi, la police n’ayant pas encore soumis son rapport d’enquête. Ali Masud ne peut plus travailler. « Comment faire pour subvenir aux besoins de mes enfants âgés de 13, 7 et 5 ans et de ma femme  ? », se demande-t-il.

Il réfute les propos de Faizal Beegun, lors de l’émission Xplik ou K diffusée le vendredi 5 mai sur Radio Plus, qui a accusé les Bangladais d’être « des mafieux qui utilisent leurs épouses mauriciennes : je suis marié à une Mauricienne, je suis un ‘hard worker’ et non un mafieux ou un voleur », déclare-t-il.

Soupçon de maldonne : Me Zakir Mohamed, avocat d’Ali Masud commente : « Je déplore que l’enquête policière traîne depuis près de trois ans. Chaque fois que j’appelle pour savoir où en est le dossier, j’ai droit à la même rengaine : il y a une suspicion de maldonne.

Le ministère du Travail attend la conclusion de cette enquête avant de décider de renouveler ou non la licence de mon client. J’ai rappelé la police le 10 mai. On a promis de revenir vers moi. J’attends », dit l’avocat. Le Défi Quotidien a également sollicité le ministère du Travail pour une réaction.

 

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