La famille Ramnarran endeuillée par un double drame : mère et fils inséparables jusqu’à la mort

Un double drame afflige la famille Ramnarran, domiciliée à Roches-Noires. Shobha Anita Ramnarran, 45 ans, et son fils, Akshay Shekanand Ramnarran, 25 ans, inséparables dans la vie, ils le sont restés jusqu’à leur mort.  En traitement sous dialyse, la mère est morte mercredi. Le jeune homme, victime d’un accident le 9 août dernier, a rendu son dernier souffle le lendemain du décès de sa maman. Les funérailles ont eu lieu jeudi.

À la rue Shantiniketan, Roches-Noires, rien ne sera plus comme avant. Vedanand Ramnarran, 52 ans, en plus de perdre celle qu’il chérissait tant, a aussi perdu son bras droit. 

« Mama par divan, garson par deryer, tou le de inn al ensam », ne cesse de se lamenter Vedanand. Il ne lui reste plus que sa fille de 22 ans. Entourés de leurs proches, ils tentent de surmonter cette terrible épreuve. 

« Il y avait une connexion spéciale entre mon épouse et mon fils », lâche le papa.  Le petit Akshay a débuté sa scolarité à l’école primaire de Roches-Noires avant de rejoindre le collège dans un établissement à Goodlands. « Mon fils était encore au collège lorsque sa mère est tombée gravement malade. Elle avait un problème de reins. Elle a débuté un traitement de dialyse », explique Vedanand. Commence alors une dure épreuve pour la famille. « Akshay prenait bien soin d’elle. Ils étaient inséparables », ajoute-t-il.

Il y a quelques années, Anita a dû subir une greffe des reins. 

« Elle a eu une transplantation de reins grâce à sa mère, grand-mère d'Akshay », explique Vedanand. Après quatre ans, il y a eu un rejet et les soucis de santé de la maman se sont poursuivis. « C’est Akshay qui se chargeait de la porter pour monter les escaliers. Chaque fois qu’elle voulait quelque chose, c’est son fils qu’elle réclamait et mon fils s’exécutait », raconte l’époux.

Le coeur sur la main

Amoureux de mécanique et de voyages, après ses études le jeune homme a commencé à suivre des cours dans l’hôtellerie. « Il est parvenu à se trouver un travail sur un bateau de croisière. En deux fois il a voyagé. La première fois, il avait fait huit mois et la seconde un peu plus. Après ces moments d’absence, retourner dans sa famille et revoir sa mère, cela l’aidait à se ressourcer », explique Vedanand. Le jeune homme passait alors beaucoup de temps auprès de sa famille. « Avec sa sœur, il ne manquait jamais une occasion de la taquiner. » 

Il devait prendre le large au début du mois de septembre. « Li ti bizin reale le 4 septam. Li ti dire mwa papa l’ane prosaine aret travay ar dimoun, mo pou aster enn camion pou twa », poursuit son père, mais le destin en avait décidé autrement pour le jeune homme. 

En effet, le 9 août dernier alors qu’il sort pour une virée entre amis, Akshay est victime d’un accident sur la route côtière à Roches-Noires. Il y avait un ami avec lui. Les deux ont été grièvement blessés. Akshay, après une délicate intervention, s’est retrouvé aux soins intensifs de l’hôpital de Flacq.
Le jeune homme n’a jamais repris connaissance. « Cet accident a terriblement affecté mon épouse. Mon fils ne s’est jamais réveillé. Il a passé sept semaines aux soins intensifs. Nous nous accrochions à un mince espoir », confie le papa. Et le samedi 21 septembre, Anita s’est rendue au chevet de son fils. C’était leur dernière rencontre. 

« Le lundi suivant, la santé de mon épouse s’est détériorée. Elle a été admise à l’hôpital du Nord. D’un côté, il y avait mon fils qui était en soin intensif  à Flacq et mon épouse à Pamplemousses, j’étais divisé. » Mercredi, la nouvelle est tombée. Après deux jours d’hospitalisation, Anita a rendu l’âme.  Ce fut un choc pour la famille. Mais le pire restait à venir. Le lendemain même de cette tragique nouvelle, voilà que la famille est de nouveau affligée par un second deuil. Akshay, qui s’était battu pendant plus d’un mois aux soins intensifs, à son tour est parti rejoindre sa mère. L’autopsie a révélé qu’il est mort d'une septicémie après cet accident.

Deux êtres chers qui disparaissent dans la même maison. « C’est dur », lâche Vedanand. Mère et fils unis dans la mort. Il garde le souvenir d’un fils débrouillard et qui aimait rendre service. « Il était comme sa mère. Ils avaient le cœur sur la main. S'il voyait une personne en difficulté, il n’hésitait pas pour aller l’aider. Un jour, alors qu’il était avec sa mère, il avait vu un inconnu en panne. Il s’est arrêté et avait acheté de l’essence pour aider cet homme ». Désormais il ne leur restent que des souvenirs.