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La dureté de travail au soleil: le parcours du combattant de Vigile Hoareau

Son parcours est élogieux, mais il ne le qualifie pas pour autant d’exceptionnel. Pour Vigile Hoareau, il ne fait que récolter les fruits de ses efforts. Né dans le milieu populaire à l'île de la Réunion, il a connu tous les honneurs à Silicon Valley aux États-Unis dans l'antre des férus de l'informatique, domaine dans lequel il excelle. Désormais reconnu pour ses talents de créateur de startup et d'applications pour les smartphones, Vigile Hoareau est un grand passionné de l'informatique. Docteur en psychologie et détenteur de plusieurs distinctions internationales pour ses divers projets, il n'a pourtant rien perdu de sa simplicité. Sans renier ses origines, il préfère, cependant, garder pour lui certains aspects de sa vie privée tout comme le secret de sa réussite. Une réussite qui ne réside dans pas grand-chose, si ce n'est une assiduité au travail.
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/div> Vigile Hoareau a tout simplement saisi les opportunités qui se sont présentées à lui pour faire vivre ses rêves. Cela en dépit des soubresauts de la vie qu'il a connue. Élevé, avec sa sœur, par une mère célibataire dans la commune de St-Joseph à l'île de la Réunion, il a connu le dur labeur de travailler sous le soleil de plomb. Sans pudeur, il explique que la famille a vécu avec le minima social et que sa mère a dû faire plusieurs boulots pour joindre les deux bouts. « Nous vivions dans une maison traditionnelle, une case en tôle au bord de mer et champs de canne. J’ai vendu des tomates, des samoussas, des gâteaux et des brèdes au bazar. » Cela n'avait rien d'extraordinaire dans la mesure où, dans son milieu, les gens sont agriculteurs, maçons, artisans… Il a, cependant, eu la chance d'aller à l'école. « Ma mère m'a beaucoup encouragé. » Le reste est venu tout naturellement. « J’ai toujours pensé que l’avenir a de belles choses à nous réserver. Je n’ai jamais été dans des endroits où j’ai pensé que je n’étais pas à ma place, que ce soit sur le bord de la route, ou encore dans un cinq étoiles de San Francisco, à Maurice, ou dans le domaine de l'informatique ou le business. »  Les portes ne se sont pas non plus refermées sur lui à cause de ses dreadlocks, cela, même s'il sait que certains préjugés sont tenaces.

Chance

« C’est vrai qu’il y a une stigmatisation parfois. Les gens utilisent toutes les raisons qu’ils peuvent pour dire que les uns sont différents des autres. Soit on est grand ou petit, noir ou blanc, fluo. Cela fait partie des choses qui peuvent servir à des gens pour dire qu’ils peuvent vous rejeter. »  Il a aussi eu la chance d'aller dans des endroits où de tels détails importent peu et où ce sont les compétences qui priment. « Ce qui compte, c’est si tu es un bon psychologue, un bon chercheur…. » Ce qui fait que dans de nombreuses circonstances, ses dreadlocks ne lui ont jamais causé de problème. « Je n’ai senti aucun éclat de porte se briser, on m’a toujours laissé entrer là où je voulais ». Est-ce que ce sont les dures années de son enfance et adolescence qui l'ont rendu si fort et tenace ? Vigile Hoareau a du mal à répondre à cette question. « On me dit que j’ai de la chance. Moi, je réponds que j'ai connu la dureté d’une journée de travail au soleil. » Même si c'était épisodique, il se réjouit que ce ne fût pas pour gagner sa vie. « C’était un coup de main à des amis et la famille. J’ai fait aussi des boulots d’étudiant », dit-il.  

Fruits d’un dur labeur

  Au lieu de perpétuer une tradition familiale, il a préféré tracer son chemin et suer sur les bouquins en passant ses journées à la bibliothèque. « Ma famille m’a toujours encouragé vers l’éducation. J’ai toujours fait la fierté de mon entourage. » Le milieu dans lequel il est issu ne l'a nullement découragé. S'il connaît la réussite aujourd'hui, ce n'est pas parce qu'il est une exception. Pour lui, c’est le seul écueil qu’il faut éviter.  » Je ne me reconnais pas dans l’image spéciale qu’on veut donner de mon parcours. La seule chose qui me fait plaisir c’est qu’on valorise les efforts que j’ai fournis comme tout le monde. Je suis content quand on me dit que j’ai bien fait les choses. Je récolte les fruits de mon travail, c’est tout. Je préfère qu’on dise que j’ai bien travaillé que l’inverse ». Pour Vigile Hoareau, qu’on fasse de lui une exception, c'est faire croire aux autres que c’est une exception. « Je ne crois pas que ce soit vrai. Je crois que dans mon groupe de copains d’enfance, il y avait des gars avec une intelligence redoutable. » Est-ce qu’il faut être très intelligent pour réussir ? De son point de vu, les marques d’intelligence se démontrent dans des situations. Lui, il a été un rat des bibliothèques en étant plusieurs fois présent de l'ouverture à la fermeture. Ce « rat de bibliothèque » récolte, aujourd'hui, des lauriers partout où il passe. Cela est une grande source de satisfaction pour lui, d'autant que depuis le lancement de sa dernière création, Crowdaa (application destinée aux artistes afin qu'ils puissent diffuser leurs créations), il vit des sensations nouvelles avec sa passion pour la musique.

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