Débat

La création d’un circuit automobile réclamée

Un circuit automobile au standard international. C’est ce que réclament des adeptes de sports mécaniques et des organisateurs des courses automobiles à Maurice.

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Actuellement, le pays ne compte aucun circuit automobile. Les courses automobiles se font, selon Fawiz Alladutt, président de B1 Racing, exclusivement sur l’aire de stationnement du Stade Anjalay Coopen à Belle-Vue Harel. Mais l’endroit reste, dit-il, inadapté et dangereux. D’où la nécessité, selon lui, d’avoir enfin un circuit automobile « digne de ce nom ». Et les raisons pour la création de ce circuit sont multiples :

Départ d’un slalom au parking Anjalay.

Promouvoir le sport mécanique. Bien qu’il y ait des adeptes de ce sport à Maurice, Fawiz Alladutt indique que le manque d’un circuit pose problème.

Fawiz Alladutt.

« Les courses sont rares car les organisateurs n’arrivent pas à trouver des endroits appropriés pour les organiser. Ceux qui modifient leur motocyclette ou voiture n’ont aucun endroit pour faire des essais », dit-il. 

Promouvoir le tourisme. Avec un circuit, Fawiz Alladutt indique que Maurice pourra attirer des pilotes internationaux. « Cela permettra, entre autres, de promouvoir la destination mauricienne ce qui générera des revenus additionnels pour notre économie. Ces pilotes se déplacent souvent avec les membres de leur équipe et avec leur motocyclette/voiture », ajoute-t-il.

Promouvoir des jeunes talents. Notre interlocuteur souligne aussi que les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au sport mécanique. « Toutefois, le manque de place dédié fait que ces jeunes n’ont pas un endroit pour s’entraîner. Ils peuvent le faire sur le parking du stade Anjalay mais il faut payer et c’est financièrement impossible de s’entraîner plusieurs fois par semaine  », précise notre interlocuteur.

Halte aux rallyes illégaux. Là encore, Fawiz Alladutt attribue la prolifération des rallyes illégaux à l’absence d’un circuit. « L’absence de circuit ne justifie pas ces rallyes illégaux, certes, mais c’est un facteur important qui contribue à sa prolifération. Or, nous voulons encourager les jeunes à venir se défouler dans un endroit sécurisé où ils obtiendront l’encadrement nécessaire », avance-t-il.

Réduire les accidents. Fawiz Alladutt estime qu’avec un circuit, cela permettra de réduire le nombre d’accidents sur nos routes. « Toutes les raisons qui poussent les jeunes à faire des courses hors d’un circuit ne seront plus valables. Ils auront un endroit adapté et sécurisé où ils pourront tester leurs deux-roues et leurs voitures. Cela aura indéniablement un impact sur le nombre d’accidents », soutient-il.

Quelques membres de B1 Racing.

Autre inconvénient, celui d’un manque de soutien financier. A cet effet, Fawiz Alladutt indique qu’il faut compter au minimum Rs 30 000 à Rs 50 000 pour l’organisation d’une course sur une journée. Il faut compter la location du parking d’Anjalay qui est de Rs 500 par heure.

Il y a ensuite les prix, les logistiques, l’assistance de la police et de l’ambulance, entre autres. Fawiz Alladutt déplore, à cet effet, le manque de soutien de la part des autorités. « Elles auraient pu, par exemple, nous accorder un tarif préférentiel, surtout pour la location de l’aire de stationnement. Sur une journée, cela revient à environ Rs 5 000 rien que pour cet item, » dit-il.

Création d’un circuit - Sanjeev Hurday : « Difficile de trouver les fonds nécessaires  »

Sanjeev Hurday, président du Motor Racing Club est aussi organisateur de courses pour voiture. Celui-ci avance qu’au fil des années, trouver des endroits pour faire des courses devient de plus en plus difficile. « Avec le développement foncier à travers le pays, les habitants commencent à se plaindre des bruits. Ce qui est compréhensible. Du coup, nous n’avons plus que le Stade Anjalay pour organiser des courses. Ce qui comporte des risques en matière de sécurité avec l’existence de drains, entre autres », dit-il.

D’où son appel pour la création d’un circuit au standard international. A cet effet, Sanjeev Hurday fait ressortir qu’il a déjà eu une rencontre en ce sens avec Nando Bodha et Yogida Sawminaden, ministre des Infrastructures publiques et ancien ministre de le Jeunesse et des Sports respectivement. « Ils ont proposé de mettre à notre disposition un terrain de 50 arpents dans la région de Midlands. Cependant, il nous appartient de trouver les fonds nécessaires pour la création du circuit.

Financièrement c’est très difficile, voire impossible, pour trouver à nous seuls le financement nécessaire, » dit-il. Sanjeev Hurday est cependant d’avis qu’avec le soutien du gouvernement, une solution peut être trouvée. « Depuis cette rencontre, nous sommes au statu quo. J’espère qu’une rencontre avec les ministre concernés pourra décanter la situation », dit-il.

Témoignages des pilotes

Shahanara Motala.

Shahanara Motala, pilote débutante indique que les conditions ne sont pas réunies pour favoriser l’émergence des jeunes talents. « En sus du fait qu’il faut réserver la piste au moins une semaine auparavant, ce qui me revient à Rs 300 par heure, il faut que nous balayions nous même la piste, installions les roues et les ramassions une fois l’événement terminé. C’est très contraignant. Sans compter qu’en tant que débutante, je suis plus exposée aux accidents ou de chutes, » dit-elle.

De g. à d. Zafeer Dinally, Fawiz Alladutt et Zafar Dinally.

Zafeer Dinally, qui n’est pas un inconnu du sport mécanique à Maurice, figure parmi les quelques rares Mauriciens à participer à des compétitions internationales. En effet, durant les trois dernières années, ce jeune de 29 ans a participé à un championnat d’endurance en Afrique du Sud. « C’est en nous mesurant à des étrangers que nous constatons à quel point notre niveau leur est inférieurS. Mes coéquipiers étaient âgés entre 13 et 15 ans et pour être franc, leur niveau était nettement meilleur que moi.

L’une des raisons c’est parce qu’ils s’entraînent depuis tout petits avec les facilités nécessaires, » dit-il. Cet habitant de Port Louis déplore le manque de facilités accordées aux Mauriciens qui vont participer à des compétitions internationales. « Je dois tout payer de ma poche ; le ticket, le logement, les frais de participation, entre autres. Or je considère que représente le pays en y participant. L’Etat aurait pu nous soutenir financièrement, » propose-t-il.

 

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