Fin du litige opposant la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) et le gouvernement. Suite à une réunion d’urgence, lundi, les deux parties ont éclairci les principales zones d’ombre sur l’emploi et le permis de travail de travailleurs étrangers. Un comité technique a été institué.
Le contentieux aurait porté sur le renouvellement du permis de travail de 2 500 ouvriers étrangers de la CMT qui est un opérateur textile historique et incontournable du pays. La position du gouvernement est de favoriser le recrutement de davantage de Mauriciens. D’où un bras de fer entre le gouvernement et l’opérateur.
À un moment donné, il est même question que la CMT ferme ses trois unités de production à Maurice et délocalise dans la région. Dimanche, le vice-Premier ministre et ministre du Logement Showkutally Soodhun lève un coin de voile en évoquant une « menace » sur 12 000 emplois, dont une majeure partie d’étrangers. Dans certains milieux, on murmure que « cette crainte était exagérée ».
La CMT et l’État passent à la table des négociations lundi. L’opérateur est représenté par François Woo, son Managing Director. En face de lui : les ministres Showkutally Soodhun, Soodesh Callichurn (Travail), Ashit Gungah (Industrie) et l’Attorney General Ravi Yerrigadoo. « Nous avons réalisé que leurs problèmes sont réels », a affirmé Showkutally Soodhun en conférence de presse par la suite, sans citer la CMT. Et d’ajouter : « Nous leur donnerons tout le soutien nécessaire pour surmonter ces problèmes ».
Un consensus a été trouvé. Un comité technique, sous la présidence de Soodesh Callichurn, a été institué avec pour attributions d’étudier les problèmes auxquels sont confrontés les entreprises de textile, et leur donner tout le soutien nécessaire afin de préserver le maximum d’emploi.
L’industrie manufacturière est très dépendante de la main-d’œuvre importée. Au 31 mars, selon Statistics Mauritius, le nombre d’ouvriers étrangers en poste dans ce secteur était de 24 101. Cela représente 83 % du nombre total de travailleurs étrangers. Dans un contexte où le chômage atteint les 8%, il est bien évidemment question d’inciter à recruter le maximum de Mauriciens avant tout.
Or, dans le cas de la CMT, groupe brassant un chiffre d’affaires de quelque Rs 7,2 milliards, l’accès rapide à une main-d’oeuvre qualifiée est essentielle. Afin de répondre à ces attentes, le gouvernement mettra les bouchées doubles afin de former les Mauriciens. Le Fashion & Design Institute et le Mauritius Institute of Training and Development seront appelés à apporter leurs contributions.
On s’accorde à dire que le secteur offre un potentiel énorme en termes de création d’emploi. Mais la gageure est de réconcilier les Mauriciens avec le textile. Faute de quoi, on devrait assister à une délocalisation vers des pays offrant cette main-d’oeuvre, couplé dans un environnement plus compétitif.
Cependant, Showkutally Soodhun insiste qu’il n’est pas question de délocalisation vers d’autres pays et que la question de licenciement ne se pose plus.
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