Commercial Office Manager de Damco Mauritius, filiale du groupe AP Moller Maersk, Kurven Monien est affecté dans plusieurs pays subsahariens. Après ses débuts au service cargo d’Air Mauritius, il a travaillé au Sénégal avant de faire sa tournée sur le continent.
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Quel véritable rôle Port-Louis peut-il assumer alors qu’il se positionne comme un hub régional ?
Afin que Port-Louis devienne un opérateur important dans le développement de l’Afrique, nous devrons étudier le concept de hub régional. Nous en avons évoqué depuis un certain temps et le gouvernement a apporté des politiques et des actions convenables. Sans une hausse de lignes aériennes et maritimes de Maurice vers l’Afrique et vice-versa, le concept de hub n’est plus vraiment significatif. Le Kenya investit massivement dans une plateforme logistique à l’extérieur de Nairobi et de Mombasa. Mozambique, Tanzanie, Angola et Nigeria comptent améliorer leurs infrastructures logistiques d’ici 2020. Nous ferons face à une concurrence sérieuse une fois ces aménagements complétés. Port-Louis est un hub idéal pour les îles de l’océan Indien. Les marchés malgache, réunionnais, seychellois et comorien offre davantage d’opportunités d’affaires.
Quelles sont les opportunités professionnelles pour des Mauriciens en Afrique orientale dans le secteur des logistiques et de l’expédition ?
Les Mauriciens dans ces secteurs sont hautement estimés en Afrique. Nous avons une excellente connaissance dans l’expédition, une bonne compréhension des termes du commerce international (Incoterms) et sommes bien formés et très ingénieux.
Quid des entreprises mauriciennes ?
L’Afrique possède de nombreux facteurs pour une croissance élevée. Le Kenya, la Tanzanie et le Rwanda comptent une population de plus de 100 millions d’individus et offrent de grandes importunités pour des entreprises mauriciennes. Les investisseurs mauriciens doivent élaborer des stratégies à long terme pour saisir ces opportunités. Le Sénégal a mis en place des infrastructures nécessaires pour encourager les entreprises mauriciennes à investir et lancer des activités dans le centre de logistiques de Diamniadio. Le Ghana offre les mêmes avantages. L’Ethiopie s’émerge comme le prochain important producteur de textile. Il est grand temps pour que les investisseurs mauriciens prennent des mesures audacieuses et cessent les tergiversations sur leurs intentions d’investir en Afrique.
Comment résumeriez-vous la présente situation sur le continent ?
Le coût du transport intérieur et du fret en Afrique est parmi les plus élevés au monde. Cela tient principalement du fossé des logistiques et se traduit par des réseaux routiers, des infrastructures d’entreposages inadaptés, le manque d’installations portuaires, l’absence de technologie, la lourdeur des formalités douanières. Il y a aussi un mauvais système de paiement. Chacun de ces désavantages implique des retards et constitue des coûts non-comptabilisés.
Le rôle du transport et des logistiques a pris de l’importance avec la hausse de l’investissement en Afrique. Le succès de l’Afrique repose sur la qualité du réseau de transport et de navires. Afin de répondre à la demande croissante des entreprises locales et des entreprises multinationales opérant en Afrique, plusieurs sociétés de logistiques, figurant parmi les leaders mondiaux, investissent dans des grandes flottes de camions de livraison, dans des parcs de distribution et des centres de logistiques répondant aux normes internationales.
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