Interview

Koshik Reesaul, Road Transport Commissioner: «L’anarchie s’est installée à la NTA»

Koshik Reesaul, Road Transport Commissioner
Koshik Reesaul promet un changement pour  le meilleur à la NTA. « Je mets de l’ordre là où l’anarchie s’est installée », déclare celui qui affirme n’avoir que faire de la résistance des autres par rapport à ses méthodes. Un premier constat des lieux après deux semaines en poste ? Mon premier constat c’est que je dispose d’une très bonne équipe qui est motivée pour faire du bon travail. J’ai personnellement fait un tour d’horizon des différents départements qui tombent sous ma responsabilité et je suis fier de dire que je dispose d’une équipe professionnelle et capable. Elle travaille avec le public, subit  beaucoup de pression  mais fait de son mieux.
Alors tout est bien dans le meilleur des mondes ? Bon, je ne dis pas qu’il n’y a pas de problèmes. Comme dans tout département, il y a des améliorations à apporter. Il y a une synchronisation à faire entre les différents départements pour que tout le monde, surtout la direction, soit au courant de ce qui se fait. Quel est le problème ? Un manque de communication ? Exactement. Chacun travaillait dans son coin sans que l’autre ne sache ce qui se fait. Forcément, une telle situation n’est pas propice à l’épanouissement de l’organisation. Au final c’est le client qui souffre. Il est balloté d’une section à une autre et c’est ce qui gâche l’image de la NTA.

Un professionnel du transport

Cet ingénieur de formation occupait le poste de chef ingénieur au ministère des Infrastructures publiques avant sa nomination comme Commissaire à la National Transport Authority (NTA).  Il détient un doctorat en ‘transportation engineering’. Il est aussi détenteur d’un LLB, Criminal Law et d’un MBA en Human Resource Management entre autres. Pendant deux ans, il a travaillé sur le projet du métro-léger. âgé de 45 ans, Koshik Reesaul est marié et père de trois enfants.

<
Publicité
/div>
Êtes-vous intervenu comme il le fallait ? J’ai fait des réunions dans chaque section. Je sais maintenant ce qui se passe, j’ai rencontré les cadres, j’ai parlé avec eux de leurs manquements, problèmes et aspirations. Le nouveau management a changé du vertical à l’horizontal. Je leur ai fait comprendre que ce qui est important maintenant c’est le travail d’équipe. Toutefois, je dois dire que j’ai senti une certaine crainte parmi les employés par rapport à la direction. Quelle crainte ? Ils se sentent menacés. Mais j’ai pu les rassurer. Le problème est réglé. Je leur ai expliqué l’importance de la hiérarchie mais aussi l’importance du respect mutuel. Ils ont compris qu’en cas de problème, ils peuvent frapper à ma porte. Est-ce que cela n’était pas possible avec l’ancienne direction ? C’est ce qu’on m’a dit. Venons-en concrètement au fonctionnement de la NTA. Il y a beaucoup d’allégations de corruption qui circulent... C’est vrai que dans la foule qu’il y a au rez-de-chaussée, on ne sait qui fait quoi ! Je me suis laissé dire que des agents d’assurances sévissent, font la loi et imposent leur volonté. Ils viennent avec une pile de horse-power, menacent les employés de représailles si ceux-ci n’accèdent pas à leur demande.  Croyez-moi, tout cela va changer. Pourquoi aucune déposition n’a été faite à la police à ce jour ? La direction en avait été informée mais aucune mesure corrective n’a été prise. Cette situation n’existe pas qu’ici, au siège de la NTA. Cela se passe aussi dans les centres de fitness. Des personnes étrangères à l’organisation y font la loi. Y-a-t-il connivence de l’intérieur... Possible. Mais on n’a aucune preuve. Pourtant il y a des officiers de l’ICAC dans vos locaux ? J’ai eu des réunions avec les team leaders de l’Icac. On travaille sur un plan d’attaque ensemble. Allons-nous vers le grand nettoyage alors ? Je dirai plutôt qu’on y met de l’ordre. Je souligne que je ne change rien. C’est juste que je mets de l’ordre là où l’anarchie s’est installée. Il est grand temps pour la NTA de changer de fonctionnement. L’informatisation fait partie des changements nécessaires ? Effectivement nous travaillons là-dessus. Nous avons déjà reçu deux rapports de la firme qui a décroché  le contrat. Dans un premier temps, nous allons relier nos différents départements et éventuellement installer un réseau de ‘one stop shop’ qui reliera la NTA, le bureau du Registrar et la police. Nous allons peut-être inclure l’Icac sur ce réseau. Pensez-vous pouvoir redorer le blason de la NTA avec ce projet ? En tout cas je l’espère. Il faut un changement de mentalité radical. Je demande à ceux qui savent ce qui va mal de m’en informer. Ce n’est qu’après que je pourrais y remédier. Il ne faut pas avoir peur. Si j’ai des preuves que quiconque prend un pot-de-vin, je ne vais pas hésiter à sanctionner le coupable. Ce qui est sûr, c’est que les choses vont changer pour le meilleur à la NTA. En tout cas, vous êtes bien optimiste ? Il n’y a pas d’autre issue. Les mauvaises habitudes doivent disparaître. Je suis sur la piste de ceux, étrangers à l’organisation, mais qui sévissent quand même. Le jour où j’en attraperai un, je serai intraitable. J’ai appris beaucoup de choses depuis que je suis en poste. Je connais les rouages maintenant. Bien malin celui qui pourra me duper. C’est ce qui expliquerait que vous ne faites pas l’unanimité à la NTA ? Je ne sens pas de la résistance. Du moins, pas  de l’intérieur. Je ne sais si c’est une perception qui est véhiculée à l’extérieur. Mais je ne me sens pas concerné. Quid de la privatisation des centres de fitness ? On travaille sur le projet. Si jamais, on va de l’avant, il va falloir trouver  un modus operandi pour les officiers qui seront appelés à travailler sur place. La privatisation sera-t-elle la solution pour ces départements ? En tout cas, on doit essayer.  Il y aura forcément une ‘teething period’. La NTA régularise aussi  le transport public... Effectivement je travaille sur un plan directeur qui devrait mettre de l’ordre dans ce secteur.  Ce sera un plan dynamique qui prendra en considération les développements fonciers dans les quatre coins du pays. J’ai déjà commencé des consultations avec  les opérateurs. Nous envisageons aussi des ‘crackdown operations’ sur les autobus individuels. Il est grand temps d’y mettre bon ordre. Et les vans et taxis marrons ? Je vais mettre en place une ‘squad’ mobile qui va traquer les vans et autres taxis marrons. Il faut une fois pour toutes trouver des solutions à ce problème.
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !