Sa nomination sera comme une simple passation de pouvoirs. Durant le mandat du Dr Kailesh Jagatpal à la présidence du Medical Council, l’institution mettra en place un mécanisme d’évaluation continue des médecins, entre autres. Cela, dans le but de former les médecins et de leur attribuer des points qui seront comptabilisés pour le renouvellement de leur enregistrement.
« Cet exercice répond à l’attente des patients, qui souhaitent une amélioration de nos services hospitaliers. Nous le faisons déjà, mais avec le Continuous Professionnal Development, nous serons en possession d’une véritable évaluation de capacités obtenue après des stages de perfectionnement au sein de chaque service », fait ressortir Kailesh Jagatpal. Ce dernier passera lui-même par ce processus au sein du service psychiatrique.
« La psychiatrie n’était pas mon premier choix, mais c’était la seule discipline disponible dans les bourses accordées aux Mauriciens par l’Université de Bénarès chaque année. J’avais déjà presque huit années de pratique comme généraliste à Maurice et je n’étais pas sûr d’avoir cette bourse de spécialisation une prochaine fois », explique-t-il. Toutefois, la période d’hésitation ne fut pas longue.
« J’ai rapidement aimé cette discipline où on explore l’aspect intérieur de l’être humain. J’ai ressenti un véritable intérêt à observer le cerveau, à l’étude de la pensée, des émotions, de l’intelligence. Je me suis rendu compte que si notre cerveau lui-même est malade, c’est tout le reste qui ne fonctionne plus. » Pour ce quadragénaire, natif de Grand-Bois, l’étude comportementale est aujourd’hui une discipline qui tranche à travers toutes les professions, dans une île Maurice en mutations sociale, économique et culturelle.
« Nous avons déjà accompli une grande avancée en psychiatrie, car les individus souffrant de troubles mentaux ne sont plus ostracisés. Mais, il nous faut nous pencher sur les séquelles qu’occasionnent les ruptures au sein de la famille, entre autres. Les enfants sont les premiers à en souffrir et cela se ressent dans leurs études et dans leurs rapports avec leur entourage. Ce qui nous manque, c’est une étude pluridisciplinaire impliquant des sociologues, des psychologues et des travailleurs sociaux », indique Kailesh Jagatpal.
Au Medical Council, les prochaines années verront la mise en place de moyens destinés à promouvoir davantage la qualité des services dans nos centres hospitaliers. « Notre ratio médecin-patient est très honorable, au vu du nombre de nos médecins. L’État investit régulièrement dans des équipements de pointe et la formation, mais on ne pourra pas éviter certaines erreurs. Cela arrive même dans des grands pays, qui disposent de ressources supérieures aux nôtres. Au niveau du Conseil, l’idéal est d’arriver à un seuil de zéro tolérance », lance-t-il.
Marié à une comptable et père de deux garçons de 15 et 17 ans, Kailesh Jagatpal est un homme de famille. Il passe son temps libre auprès de ses fils autour d’une table de tennis ou à faire des sorties en famille. « C’est vrai que comme psychiatre, je suis à la bonne loge pour observer l’évolution de mes enfants. Mais je fais attention à ne pas jouer aux donneurs de leçons, de la même manière que je me garde de toute attitude émotionnelle face aux patients », nuance-t-il.
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