Elle s’était envolée pour la France dans l’espoir d’une vie meilleure.
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Toutefois, la Mauricienne Joanne Dimba, 38 ans, vit un véritable calvaire. Sans le sou, elle vit chez une tante et dépend de quelques amis pour ses dépenses quotidiennes. Son employeur a été jugé coupable d’exploitation.
Joanne Dimba, une célibataire originaire de Riche-Mare, Flacq, se retrouve aujourd’hui sans ressources et peine à se payer un billet pour rentrer à Maurice. « J’ai quitté mon village afin de me faire un peu d’argent. Je voulais m’en sortir financièrement pour aider ma mère. Nous vivons modestement, mais ma vie a tourné au cauchemar et je me suis fait arnaquer », dit la jeune femme.
« J’ai été virée depuis le 31 août 2015. Je me suis retrouvée à mendier dans un pays qui n’est pas le mien. Je me retrouve en situation irrégulière sur le territoire français et ce n’est pas de ma faute. Mes employeurs m’ont fait travailler au noir depuis mon arrivée en France pour un salaire de misère », poursuit-elle.
La Mauricienne, par l’entremise de son avocate, réclame une indemnisation de 40 000 euros (environ Rs 1 560 000) à la chroniqueuse culinaire Carinne Teyssandier et à son époux Jérémy Augereau. L’affaire a été appelée le lundi 26 septembre dernier devant les prud’hommes et sera délibérée le 31 janvier prochain.
Annonce en ligne
Tout commence en octobre 2014. La trentenaire tombe sur l’annonce d’un couple français. Ils cherchent une gouvernante pour s’occuper de leur maison et de leur fille de 24 mois. L’annonce, publiée dans un journal en ligne, fait état que le couple se déplacera à Maurice très bientôt pour un entretien avec les candidats.
Joanne Dimba saute sur l’occasion et soumet sa candidature. Ainsi, l’époux de Carinne Teyssandier a débarqué à Maurice pour un exercice de sélection. Joanne Dimba raconte qu’elle faisait déjà du babysitting à Maurice et avait de l’expérience dans ce domaine. « J’ai 15 ans d’expérience. J’ai aussi travaillé dans d’autres pays et chez le fils d’un ministre à Maurice. Le couple cherchait une nounou avec de l’expérience. C’est pour cela que j’ai été choisie », dit-elle.
La Mauricienne explique que le contrat était d’une durée d’un an, soit du 9 janvier 2015 au 9 janvier 2016. Un billet aller-retour était aussi offert, selon elle. Pour Joanne Dimba, tout bascule en août 2015. « L’animatrice m’a dit que j’étais renvoyée, car elle n’avait plus les moyens de me payer », soutient la Mauricienne. C’est le début d’une bataille juridique pour notre compatriote, qui apprend alors qu’elle est en situation irrégulière en France. Elle décide de solliciter l’aide d’un avocat et saisit la justice.
Prison et amende
Selon la presse française, Carinne Teyssandier et son époux sont poursuivis pour « emploi d’étranger sans titre de travail », « travail dissimulé par dissimulation de salarié » et « aide au séjour irrégulier d’un étranger en France ». Carinne Teyssandier et son époux ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et à 5 000 euros d’amende chacun.
Pour l’avocate de la plaignante, ce dossier est considéré comme de « l’esclavagisme moderne ». « Le couple m’a fait croire qu’il avait fait les démarches en France pour avoir un permis de travail, mais c’était un visa de touriste. Je travaillais dans l’illégalité et je vis dans des conditions déplorables », se désole Joanne Dimba.
De son côté, Carinne Teyssandier a nié, dans la presse française, avoir exploité la Mauricienne. L’animatrice explique avoir plaidé coupable afin que « son cauchemar » se termine. « Nous avons tout fait pour lui obtenir le droit de travailler, mais nous n’avons pas réussi. Je lui ai alors proposé de lui payer un billet retour. Elle a refusé et m’a attaquée en justice », a confié Carinne Teyssandier sur voici.fr.
Nous avons sollicité la réaction de l’animatrice à travers les réseaux sociaux, mais en vain.
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