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Jennifer Ng et Corinne Lallman Sit-Yee: faire revivre les majorettes

Elles se sont connues au Queen Elizabeth College, se sont perdues de vue, puis se sont retrouvées, grâce à leur passion commune. Jennifer Ng et Corinne Lallman Sit-Yee, ex-majorettes, initient la nouvelle génération au twirling bâton. Rencontre. 1990. Une équipe de majorettes, menée par Ginette Cabon, prof d’éducation physique au Queen Elizabeth College (QEC), se rend à Amsterdam pour participer aux championnats du monde de twirling bâton. Parmi, Corinne Lallman Sit-Yee et Jennifer Ng, alors âgées de 15 et de 18 ans respectivement. Après la compétition, le chemin des demoiselles se sépare. Elles se perdent de vue pendant 25 ans, s’impliquant corps et âme dans leurs carrières respectives.
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Majorette pour toujours

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5156","attributes":{"class":"media-image size-medium wp-image-8418","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"231","height":"300","alt":"Jennifer Ng et Corinne Lallman Sit-Yee "}}]] Jennifer Ng et Corinne Lallman Sit-Yee

Exerçant dans la gestion et les ressources humaines, Corinne Lallman Sit-Yee a fait le tour des compagnies, avant de se mettre à son compte. Aujourd’hui âgée de 40 ans, la consultante freelance et mère de deux enfants avoue n’avoir jamais vraiment décroché du twirling bâton. « Quand on devient majorette, on le reste. Je prenais ma baguette une fois l’an quand ça n’allait pas », confie-t-elle. Pour sa part, son amie avance que cette discipline l’a suivie tout au long de son parcours professionnel. « Pour devenir une majorette, il faut avoir de la personnalité, de l’assurance et savoir s’adapter en toutes occasions. Ces atouts m’ont aidée lors des conférences ou pour gérer des situations de crise. Le twirling implique aussi une série de mouvements en simultané. C’est ce qui m’a appris à jongler et enchaîner mes activités au quotidien », soutient Jennifer Ng, 44 ans, directrice d’une compagnie de textile. Pendant que le duo se concentre sur la vie familiale et professionnelle, Ginette Cabon formera d’autres majorettes. Toutefois, après sa retraite, la tradition ne perdurera pas. Pour cette raison, un groupe d’anciennes adeptes du twirling décident de relancer l’activité au sein du collège. Par coïncidence, Corinne et Jennifer sont les seules à avoir un emploi du temps flexible. « 99 % des ex-majorettes sont des carriéristes. Ce qui explique pourquoi les autres n’étaient pas disponibles pour former la nouvelle génération de majorettes. C’est un coup du destin que nous nous soyons de nouveau retrouvées », expliquent-elles. En janvier 2014, elles reviennent au QEC en tant que coachs. Elles démarrent les cours de twirling bâton et de majorette tambour durant l’activity period, avec 150 filles. [blockquote]«Quand nous avons remis les pieds au collège après toutes ces années, nous avons senti un vide. Autrefois, il y avait des majorettes qui marchaient avec leurs baguettes. Or, rien n’était plus pareil», relate Jennifer Ng.[/blockquote] La première session est riche en émotions. Les monitrices s’identifient aux jeunes recrues timides et renfermées. Au fil des séances, celles-ci deviennent sûres d’elles, plus conscientes de leurs corps et s’expriment mieux. Un an et demi plus tard, les élèves de Corinne et Jennifer font leur toute première parade. «Lorsque les premiers sons du tambour ont retenti après tout ce temps, c’était un moment fort et intense pour nous», raconte Corinne, tandis que sa camarade, visiblement émue, acquiesce d’un signe de la tête.

Vision

Guidées par leur envie de transmettre, Corinne et Jennifer ont étendu leur cours de twirling bâton au public. Elles s’y sont prises à travers la création d’un club baptisé le Bâton Twirling Mauritius Ltd. Leur but : vulgariser cette discipline auprès des Mauriciens et assurer sa pérennité. Les inscriptions au club ont débuté ce mois-ci. Des cours dédiés aux débutants, intermédiaires, ex-majorettes, ainsi qu’aux aspirants coachs y seront proposés. Ils ont lieu plusieurs fois la semaine, en fin d’après-midi, dans le hall du Queen Elizabeth College, à Rose-Hill.

Ginette Cabon: pionnière du twirling bâton

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5079","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-8419","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1224","alt":"Ce clich\u00e9 datant du 12 mars 1973 a immortalis\u00e9 les majorettes tambour d\u00e9filant lors de la f\u00eate nationale."}}]] Ce cliché datant du 12 mars 1973 a immortalisé les majorettes tambour défilant lors de la fête nationale.

Le twirling bâton et les majorettes tambour ont été introduits à Maurice dans les années 70. De retour d’une formation en Angleterre, feue Ginette Cabon, enseignante d’éducation physique au QEC, décide de partager son savoir avec ses élèves. Elle formera plusieurs générations de majorettes pendant 30 ans, avant de prendre sa retraite en 2003. Ses disciples participeront aux championnats du monde d’Amsterdam et de Marseille, entre autres. En fin de carrière, elle formera également des professeurs d’éducation physique à travers le pays. Elle s’est éteinte le 11 mars 2015.
 

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