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Jean François Bois Martin tué pour Rs 2 000 - Mayenne, sa compagne : «Comment annoncer cela à notre fils de deux ans»

Jean François Bois Martin

Jean François Bois Martin, 50 ans, jouissait de la vie.

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Ce père de famille, apprécié et aimé de tous ceux qui l’ont côtoyé, a connu une fin atroce. Soupçonnant Siven Stephen Montalent, le frère de sa compagne, de lui avoir volé la somme de Rs 2 000, il est allé lui réclamer des explications à cet effet. Cette démarche lui a coûté la vie, mercredi soir, à Goodlands.

Marie France Bois Martin
Mayenne Cadervalloo

Pour sa compagne, Mayenne Cadervalloo, 38 ans, et Marie France Bois Martin, 52 ans, son épouse, les deux femmes de sa vie, cette soudaine disparition laisse un grand vide. «  Comment dire à notre fils de deux ans qu’il ne verra plus son père », dit sa compagne en sanglots.

Jean François, marié à Marie France, était père d’une fille et d’un garçon. Il a fait la connaissance de Mayenne, il y a quatre ans. Peu après leur rencontre, il a décidé de quitter le toit conjugal pour se mettre en ménage avec sa nouvelle conquête.

« Nous étions mariés depuis 32 ans et avons eu deux enfants. Il avait commencé à travailler chez Mayenne », nous explique Marie France.  En effet, le métier de maçon n’avait pas de secret pour le quinquagénaire. « Li ti enn bon mason. Li ti kone koma poz marb, ce sa ki li ti al fer kot madam la », poursuit son épouse.

Mais les relations avec son « employeur », qui habite dans la même localité, devaient prendre une autre tournure au fil des jours. « Ils se sont rapprochés », dit l’épouse. Cependant, Marie France explique qu’au départ, elle ne savait rien de cette liaison naissante. « Li pann les kone », ajoute-t-elle.

Ce qui l’a frappé, cependant, c’était l’attitude de Jean François. « Il me disait souvent qu’il avait du travail à compléter chez elle. » Puis un beau jour, son époux lui a révélé toute la vérité. « Il a pris ses affaires et il est parti s’installer chez elle », déplore Marie France. Malgré les avertissements de son épouse, Jean François n’est pas revenu sur sa décision. C’était une nouvelle étape dans la vie de maçon.

Pour sa part, Mayenne, la compagne, explique : « Il connaissait mon époux. Après ma séparation, Jean François est venu effectuer des travaux à la maison. De fil en aiguille, nous sommes tombés amoureux. C’était difficile au début. ». Cependant, le couple a continué à vivre son idylle. « Jean François était un homme doux et travailleur. C’était un croyant. D’ailleurs, je l’accompagnais lorsqu’il se rendait à l’église », poursuit-elle.

Devenir papa

Leur quotidien allait connaître un changement radical au cours de leur seconde année de vie commune. « J’ai su que j’étais enceinte. Il était vraiment content de cette nouvelle, car il ne s’y attendait pas. Nous avions décidé de ne pas demander le sexe de l’enfant, mais Jean François, dès le début de la grossesse, m’avait dit que c’était un garçon. Il était confiant », se souvient Mayenne.  

Le 25 avril 2015, le couple a accueilli un petit garçon, comme  l’avait prédit son papa. « Les deux étaient très proches. Li ti bien gat so garson. Li abitie vinn ek mwa pou al kit zanfan la dan gardri ». Malgré sa nouvelle vie, Jean François ne manquait jamais une occasion pour faire un saut chez son épouse avec son petit.

Cependant, dans la maison où il habitait avec sa compagne, il devait également supporter la présence du frère de cette dernière. « Mon frère et Jean François étaient en bons termes. À une certaine époque, ils travaillaient même ensemble », explique la compagne. Toutefois, Siven Stephen Montalent, le frère de Mayenne, s’est retrouvé impliqué dans une affaire de vol commis chez l’homme de loi Ashley Hurranghee. Il a purgé une peine d’emprisonnement d’une année avant de retrouver la liberté, il y a une quarantaine de jours.

À son retour, l’homme de 29 ans a constaté qu’il y avait des changements dans la maison qu’autrefois il occupait. « Jean François aimait prendre quelques verres avec des amis. Il y a alors eu des tensions entre les deux hommes », poursuit-elle.  

« Get mo garson bien »

Mayenne se souvient qu’il y a une semaine, son compagnon lui avait dit : « Si arive mo nepli la, get mo garson bien », nous dit-elle, les larmes aux yeux. Nul ne pouvait imaginer qu’à ce moment-là, les paroles de Jean François présageaient le pire. Lundi, il a constaté qu’une somme de Rs 2 000 avait disparu d’une des poches de son pantalon. « Il m’avait dit qu’il allait mettre cet argent sur un compte en banque pour le petit. Il soupçonnait mon frère de l’avoir subtilisée. J’ai réclamé des explications de Siven, mais il m’a affirmé qu’il n’avait pas pris cet argent », relate Mayenne.

Mercredi soir, le drame s’est joué. Compagnon et frère ont eu une vive discussion, au cours de laquelle Jean François Bois Martin a été mortellement agressé. « Cela s’est passé sous les yeux du petit, que mon compagnon venait de me confier », sanglote Mayenne. La nouvelle s’est vite répandue dans le village.

« J’avais prévenu Jean François de faire attention à son beau-frère. Celui-ci avait fait de la prison. Le soir de sa mort, il m’avait dit qu’il comptait revenir vivre avec nous », déplore, de son côté, Marie France, qui ne veut pas croire à ce drame. « J’attendais mon époux dans la voiture quand  il a été agressé » ajoute-t-elle.

Désormais Mayenne se retrouve seule a élever  leur fils. « Je ne sais comment annoncer cette nouvelle au petit, mais je dois le faire. Il est tout ce qui me reste de Jean François. Si j’avais vu que mon frère avait une brique dans la main, je l’aurais certainement empêché mais hélas ».

Une dispute qui finit dans le sang

Mercredi, il est 19 h 30 lorsque le drame se produit. Jean François Bois Martin vient déposer son fils, accompagné de deux amis et de son épouse Marie France. Ceux-ci attendent dans la voiture. En y retournant, il croise le frère de sa compagne. Une violente dispute éclate entre les deux hommes.

Jean François lui reproche d’avoir fait main basse sur ses Rs 2 000. Ne pouvant supporter cette remarque, Siven Montalent assène à Jean François deux coups de poing. Ensuite, il se saisit d’un morceau de béton pour le frapper à la tête. La victime s’effondre, couverte de sang. Le compagnon de Mayenne ne survit pas à cette violente agression. L’autopsie révélera qu’il a succombé à une fracture du crâne.

Arrêté par les hommes de l’inspecteur Gunga de la CID de Goodlands, Siven Stephen Montalent est passé aux aveux. Il a soutenu que ce sont les allégations répétées de  Jean François qui ont motivé cette agression. «  J’ai agi dans un moment de colère, mais je ne l’ai pas volé » a-t-il affirmé aux enquêteurs. Il a été inculpé provisoirement de meurtre. Jeudi il a participé à une reconstitution des faits où l’arme du crime a été récupérée dans un buisson.

 

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