Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (Acim), exprime des craintes quant au niveau de vie des personnes au bas de l’échelle en ce début d’année. D’autant plus que deux produits essentiels ont vu leur prix grimper ce mois-ci.
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Ce mois de janvier est marqué par l’augmentation des prix de l’huile végétale et de plusieurs marques de lait. Dans quelle mesure les consommateurs sont-ils pénalisés ?
Les articles mentionnés sont des produits essentiels qui touchent tous les groupes de revenus. C’est clair que cette hausse va peser plus lourd pour ceux au bas de l’échelle. Vu que janvier est considéré comme le mois le plus long, il est évident que certaines classes sociales seront pénalisées au quotidien.
Doit-on craindre d’autres hausses des prix ?
Certainement ! D’ailleurs, d’après le Consumer Price Index de Statistics Mauritius, les prix de légumes ont connu une hausse. Une fois de plus, ce sont les produits de consommation essentiels qui sont touchés par des majorations de prix. Nous avons aussi observé que les prix de divers articles de consommation courante sont affichés à des prix différents dans des supermarchés et autres lieux de vente malgré le fait qu’il n’y ait aucune majoration à l’importation. Comme le gouvernement refuse systématiquement de jouer le rôle d’arbitre à travers une surveillance des prix, des hausses non justifiées sont à craindre.
Est-ce-que la compensation salariale, qui sera payable dès la fin de janvier, sera suffisante pour absorber ces hausses des prix ?
La compensation salariale est basée sur l’inflation qui est calculée sur un unique panier, indistinctement du niveau des revenus des différentes classes sociales. Or, le poids de l’alimentation est plus lourd chez les classes les plus défavorisées. Il est évident que la compensation, qui varie entre Rs 125 et Rs 200 cette année, ne sera pas suffisante pour combler ces hausses.
Comment évoluera le pouvoir d’achat des Mauriciens cette année ?
Le pouvoir d’achat est influencé par l’inflation. Ce sont ceux au bas de l’échelle qui souffriront le plus. Comme nous importons la majorité des produits essentiels, tout changement au niveau du coût des matières premières, du taux des devises, du fret et encore de l’impôt affectera le prix éventuellement.
Quelles sont vos recommandations aux autorités pour mieux protéger les consommateurs et améliorer leur niveau de vie ?
La protection des consommateurs dépend du pouvoir d’achat, de la qualité des produits et services sur les marchés, des institutions de surveillance et des lois et de leur mise en application. Nous avons soumis des recommandations en ce sens au gouvernement lors du dernier exercice pré-budgétaire.
Malheureusement, il n’y a pas grand-chose qui a été fait à ce niveau. Il faut reconnaître toutefois qu’un droit fondamental des consommateurs sur l’affichage de prix fait actuellement l’objet d’une campagne nationale. Le respect de la loi sur l’affichage sera à l’avenir constamment surveillé.
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