Jane, la voie de la réussite

Qui sont ces Mauriciens qui trouvent à redire sur le triomphe de Jane ? Car, contre toute attente, il y en aurait. Bien que chacun soit libre de ses pensées, j’estime que le succès de Jane est hautement salutaire pour notre petit pays, qui n’a d’autre richesse que ses citoyens. Eh oui, mes amis, si vous pensez que nous avons les plus belles plages du monde, allez faire un tour à l’île Sainte-Marie, au nord-est de Madagascar, vous allez vite déchanter. Vous pensez que nous sommes les seuls à être baignés de soleil, à disposer de champs de canne etc. C’est sûr que vous n’avez pas été aux îles Fidji, à Queensland etc. Mes amis, dites-vous bien que la richesse de notre lopin de terre insulaire a toujours été notre capital humain. Je peux vous dire, ayant voyagé un tout petit peu, nulle part au monde, un tel creuset de cultures et de ressources n’est disponible sur un mouchoir de terre. Nos hôtels tournent grâce au service offert par le personnel. Notre sourire, notre art culinaire divers et notre talent exceptionnel font vibrer les visiteurs. Et vous savez quoi, cela ne date pas d’aujourd’hui ! Déjà au 19e siècle, le Mauricien Gaston Singery avait remporté le premier prix au conservatoire de Paris et, curieusement, alors qu’il devenait aveugle, il composait encore dans l’Hexagone. Notre talent est unique, mais il est menacé par nous-mêmes. Notre jalousie, notre manque de vision, notre incapacité de voir derrière le décor immédiat nous paralysent. Le triomphe de Jane Constance est un signal fort pour notre jeunesse, pour notre pays. L’adolescente se positionne comme un rempart lumineux contre la drogue, l’oisiveté, le sexe facile, la compétition à outrance. Jane nous dit que la réussite est dans l’effort. Jane nous montre que l’éducation parentale est importante dans l’épanouissement d’un enfant. Jane nous appelle à changer notre attitude envers les handicapés et encourage ces derniers à foncer, à se réaliser. Jane, c’est une bouffée d’air frais qui galvanise nos troupes avec son grand cœur, son humilité. L’idée de critiquer serait non seulement idiote, mais antipatriotique, car elle consisterait à tirer une balle dans les pieds du capital humain national, alors que le pays ne dispose pas d’autres moyens pour marcher vers la réussite.