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Israël : le Nobel de la paix Shimon Peres est décédé

Le prix Nobel de la paix et ancien président et Premier ministre israélien Shimon Peres est décédé dans la nuit de mardi à mercredi 28 septembre, a annoncé une agence de presse israélienne officielle. Il avait 93 ans.

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Son médecin personnel a confirmé la nouvelle à l’AFP. « Oui, en effet », a répondu Rafi Walden, aussi gendre de Shimon Peres. Il s’est éteint dans son sommeil.

Plus tôt dans la journée, son entourage avait affirmé qu’il était « entre la vie et la mort », son état s’étant aggravé mardi 27 septembre deux semaines après un accident vasculaire cérébral.

Avec Shimon Peres disparaît une figure historique, dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l’État d’Israël et l’un des principaux artisans des accords d’Oslo qui ont jeté les bases d’une autonomie palestinienne dans les années 1990 et lui ont valu le Nobel de la paix.

Shimon Peres, 93 ans, a été victime le 13 septembre d’un accident vasculaire cérébral (AVC) majeur accompagné d’une hémorragie interne. Il avait alors été placé sous respirateur et sédatifs en soins intensifs à l’hôpital Tel-Hashomer de Ramat Gan, proche de Tel-Aviv.

Ses médecins avaient immédiatement présenté son état comme critique, mais avaient ensuite évoqué une stabilisation puis une petite amélioration. Ils avaient dit leur intention de diminuer l’assistance respiratoire et la sédation pour évaluer sa réaction.

Mais son état s’est dégradé depuis lundi 26 septembre, a dit à l’AFP une source dans son entourage sous le couvert de l’anonymat.

Séquelles permanentes

« Le président est entre la vie et la mort », a-t-elle reconnu. Ses enfants et petits-enfants ont été appelés à l’hôpital, a-t-elle dit. « Il est dans un état très, très grave. Nous sommes moins optimistes », a abondé une porte-parole de l’hôpital Lee Gat.

« Les dommages subis par le cerveau sont permanents », a-t-elle admis pour la première fois. Les médecins s’étaient gardés jusqu’alors d’évoquer les séquelles de l’AVC.

Des dizaines de journalistes se sont installés dans le hall de l’hôpital Tel-Hashomer, tendant leurs câbles de transmission, alors que déambulaient des patients en pyjamas, curieux ou indifférents à cette agitation.

Depuis son hospitalisation, le pape François, les présidents américains Barack Obama et russe Vladimir Poutine, les Clinton et Donald Trump ont envoyé des messages de soutien.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a souhaité à Shimon Peres « un prompt et complet rétablissement », ajoutant que Shimon Peres avait été « infatigable dans sa quête de la paix entre les Israéliens et les Palestiniens ».

Sage de la nation

Barack Obama, rencontrant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la semaine passée à New-York, avait adressé ses pensées à Shimon Peres, « un grand ami, un héros et un géant de l’histoire d’Israël ».

Shimon Peres a reçu en 1994 le prix Nobel avec les dirigeants israélien Yitzhak Rabin et palestinien Yasser Arafat « pour leurs efforts en faveur de la paix au Moyen-Orient ».

Dans son propre pays, après avoir été au cœur de grandes batailles de la courte histoire d’Israël et des farouches controverses d’un monde politique israélien féroce, Shimon Peres est devenu une personnalité largement consensuelle, considérée comme un sage de la nation.

Les responsables israéliens ont défilé à l’hôpital : Benyamin Netanyahu ou le président Reuven Rivlin il y a deux semaines, le chef de l’opposition travailliste Isaac Herzog ou le ministre ultra-orthodoxe de l’Intérieur Arye Deri mardi 27 septembre.

« Nous savons que son état s’est gravement détérioré, et nous prions tous », a dit Arye Deri.

Premier ministre à deux reprises, entre 1984 et 1986 et en 1995-1996, puis président de 2007 à 2014, Shimon Peres a occupé pendant plus de 50 ans de vie publique de nombreux postes à responsabilité : Défense, Affaires étrangères, Finances...

Entré en politique à 25 ans grâce à David Ben Gourion, fondateur d’Israël, Shimon Peres est aussi considéré comme le père du programme nucléaire israélien.

Malgré les accords d’Oslo et malgré la conversion à la paix de l’ancien faucon travailliste, les Palestiniens ont une vision bien plus noire de celui qui a cautionné les premières colonies juives de Cisjordanie occupée et qui était Premier ministre quand l’aviation israélienne a bombardé le village libanais de Cana, tuant 106 civils en avril 1996.

Après la présidence, Shimon Peres était resté actif à travers son Centre Peres pour la paix, qui promeut la coexistence entre juifs et Arabes, au moment où les perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien ont rarement été plus sombres. 

Mais Shimon Peres avait subi un coup d’arrêt avec deux alertes cardiaques en janvier.

Shimon Pérès en 12 dates

  • 2 août 1923 : Naissance à Vishneva en Pologne (actuelle Biélorussie)
  • 1934 : Arrive en Palestine, alors sous mandat britannique
  • 1959 : Élu à la Knesset
  • 1959-1965 : Vice-ministre de la Défense
  • 1968 : Secrétaire général de la formation travailliste, rebaptisée Avoda
  • 1984-1986 : Premier ministre
  • 13 septembre 1993 : Signature des accords d’Oslo, il est alors ministre des Affaires étrangères
  • 1994 : Prix Nobel de la paix avec Yasser Arafat et Yitzhak Rabin
  • 4 novembre 1995 : Assassinat d’Yitzhak Rabin
  • 4 novembre 1995-18 juin 1996 : Premier ministre
  • 2007-2014 : Président
  • 28 septembre 2016 : Mort à Ramat Gan, près de Tel-Aviv
 

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