Investissements de Rs 21 milliards: quatre gros projets portuaires enclenchés

De gros travaux ont déjà été enclenchés dans le port, avec notamment l’extension du Mauritius Container Terminal de 240 mètres. D’ici à l’année prochaine, le projet d’un port de pêche au coût de Rs 21 milliards devrait se concrétiser. De même qu’un Cruise Terminal dont les travaux devraient débuter d’ici 2016. De plus, deux opérateurs étrangers ont déjà manifesté leur intérêt pour le Bunkering.  

Extension du quai au coût de Rs 11 milliards

Des travaux d’extension du Mauritius Container Terminal ont été entrepris en 2014 par la Mauritius Ports Authority (MPA). Actuellement de 560 mètres, ce quai sera étendu à 800 mètres. L’objectif, selon Ramalingum Maistry, président de la MPA, est de pouvoir accommoder simultanément deux porte-conteneurs d’une capacité de 11 000 conteneurs et de 300 mètres chacun contre un seulement actuellement. « Des travaux de dragage ont aussi été entrepris afin que la profondeur actuelle soit étendue à 18 mètres. Sans compter l’extension du Container Yard de 6,5 hectares. À termes, nous ambitionnons d’atteindre 750 000 conteneurs par an contre 556 355 actuellement. D’ici à 2020, ce chiffre devrait passer à 850 000 et à plus d’un million jusqu’en 2025 », explique Ramalingum Maistry. Quelque Rs 5,7 milliards seront déboursées par la MPA pour les travaux d’extension, dont 42,6 millions de dollars ont été obtenus comme prêts de l’Agence française de développement. Au total, avec les nouvelles grues qui devront être installées par la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), parmi d’autres, le coût total des travaux devront s’élever à environ Rs 11 milliards. La fin des travaux est prévue pour mi-2016. Un Island Container Terminal est aussi à l’étude, selon Ramalingum Maistry.

Des restaurants flottants dans le port de pêche

Un premier projet pour le développement d’un port de pêche se concrétise. C’est la société LHF Marine Development Co Ltd qui s’est positionnée pour la création d’un port de pêche. Des investissements d’environ Rs 22 milliards sont attendus. Une « letter of intent » a récemment été soumise par la MPA à cette société chinoise. Ce sera, selon les dires de Ramalingum Maistry, un « state of the art fishing terminal » et sera construit à Fort William, sur un terrain déjà identifié et qui sera d’une superficie totale de 5,5 arpents, dont un arpent à Bain-des-Dames. LHF Marine Development Co Ltd occupera deux arpents additionnels sur mer. L’actionnariat de cette société est comme suit : 85% appartenant à la société chinoise et 15% au gouvernement mauricien. Ce projet faramineux sera concrétisé en deux phases. « La première, au coût de USD 100 à 200 millions, consiste en la construction d’un quai de 650 mètres de long et de 50 mètres de large ainsi qu’un fishing storage pouvant accommoder jusqu’à 20 000 tonnes de poissons. La deuxième phase  consistera en la création d’un ‘trade centre’, d’un ‘sea food market’ pour permettre aux bateaux de pêche d’écouler leurs produits et de restaurants flottants qui seront un attrait touristique important. La deuxième phase coûtera environ USD 400 millions », précise notre interlocuteur. De ces quelque USD 400 millions, 60% seront financés par LHF Marine Development Co Ltd alors que les 40% autres seront financés par la China-Africa Foundation. De plus, avec la première phase, quelque 700 emplois directs seront créés alors que 3 000 autres seront créés avec la deuxième. Ramalingum Maistry souligne que ce projet sera un « inclusive development ». « C'est-à-dire que la communauté des pêcheurs sera prise en compte et, si le besoin se fait sentir, la société a pris l’engagement de compenser les pêcheurs », soutient-t-il. Le coût de la construction des routes menant aux sites sera assuré par l’État. « Si tout marche comme prévu, les travaux devront débuter d’ici à mars de l’année prochaine », ajoute-t-il.

Stockage des produits pétroliers sur mer

Un autre segment du port qui est en passe de connaître des développements considérables est le « bunkering » des produits pétroliers. Le gouvernement est en présence de deux projets de stockage de produits pétroliers sur mer de Group 5 des Emirats Arabes Unis et de Mac Quarie, une société australienne. Une « letter of intent » leur a déjà été soumise par le gouvernement. Ces deux sociétés espèrent pouvoir stocker environ 1 million de tonnes métriques de produits pétroliers, soit 200 000 TM pour Group 5 et 800 000 TM pour Mac Quarie. Le développement portuaire vise à attirer davantage de navires dans notre rade. Actuellement, seulement 10%  des 35 000 navires qui traversent annuellement l’océan Indien accostent notre port.  En 2014, par exemple, 3 329 navires ont accosté notre port. Seulement 1 973 d’entre eux se sont approvisionnés en carburant, ce qui représente environ 287 546 tonnes métriques. « L’ambition du gouvernement est d’attirer davantage de ses navires vers Maurice. Pour cela, il faut en faire un ‘bunker port’ afin de développer notre ‘petroleum based industry’ », indique Ramalingum Maistry. La société Molasse Co Ltd a entrepris des travaux pour remettre à jour ses cuves et les opérateurs pétroliers ont construit des ‘storage tanks’ d’une capacité de 25 000 tonnes métriques de produits pétroliers. Une fois achevé, soit d’ici fin 2016, la capacité de stockage, à terre, de carburant passera de 135 000 tonnes métriques à 170 000 tonnes métriques.  

Un Cruise Terminal moderne

  Le tourisme de croisière étant un secteur en plein essor, le port se verra bientôt doter d’un Cruise Terminal. Le contrat a déjà été alloué à un consultant pour soumettre un cahier des charges des travaux. « Le Cruise Terminal sera calqué sur le système aéroportuaire, avec des espaces commerciaux, des espaces de bureau ainsi que des aires de stationnement. Le ministère du Tourisme et la Tourisme Authority, sous la férule de Xavier-Luc Duval,  sont en train de travailler sur les stratégies de marketing afin d’attirer davantage de bateaux de croisière », poursuit le président de la MPA. Une fois le cahier des charges du consultant obtenu, les travaux devront débuter l’année prochaine et être complétés en 2017.