Des barrages routiers, des tests d’alcoolémie, des patrouilles régulières aux abords des centres commerciaux et des stations-service, sans compter la traque aux produits illicites. C’est la stratégie dégagée par la police pendant la période festive. C’est ce qu’annonce l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Public Relations Office. Pour atteindre cet objectif, pas moins de 3 500 policiers seront déployés quotidiennement à travers l’île.
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Les contrôles de routine visent à avoir un effet dissausif et rassurant
En cette période de fin d’année, la police est sur le qui-vive. Qu’est-ce qui retient le plus votre attention ?
Nous savons qu’il y a, en cette période, une croissance dans les activités commerciales et subséquemment, une augmentation dans le circuit monétaire. Nous concentrons nos efforts sur cela, sachant que c’est la cible principale des malfrats. Qui dit fête, dit excès dans la consommation d’alcool. C’est donc quelque chose qui retient aussi grandement notre attention. Tout comme la prolifération des substances nocives. Ceux qui en consomment sont prévenus : l’unité anti-drogue ne leur fera pas de cadeau.
Quels sont les délits les plus courants ?
Il s’agit essentiellement de vol à l’arraché et de vol par effraction. En cette période, les Mauriciens multiplient les sorties et oublient parfois de fermer une fenêtre, d’activer leur système d’alarme anti-cambriolage ou alors, ils n’ont pas osé demander à leurs voisins de veiller sur leur maison pendant leur absence. C’est un manque de communication qui peut entraîner de mauvaises surprises. Il y a aussi les retraits tardifs dans la soirée sur les guichets automatiques et le fait d’avoir beaucoup de liquidités sur soi qui favorisent les vols à l’arraché.
Qui dit période de fin d’année, dit grande consommation d’alcool. Ce n’est toutefois pas possible de surveiller tous les coins et recoins du pays. Quels sont les endroits prioritaires de surveillance ?
Notre stratégie consiste à ne pas rester statique. Les Vehicule Check Points (ndlR. barrage routier) bougent sans cesse d’un endroit à l’autre. Cela fait partie de notre plan de déploiement. La police régulière bénéficie du concours de la Special Mobile Force et de la Special Supporting Unit, qui seront présentes dans les endroits à risque. Sans compter l’appui de l’unité canine, soit les chiens renifleurs et leurs maîtres-chiens, en vue de déjouer les plans des malfrats.
Est-ce que les contrôles de routine suffisent pour dissuader le public ?
Ces contrôles visent non seulement à avoir un effet dissuasif, mais aussi rassurant. Si vous êtes un citoyen honnête et que vous rencontrez un barrage routier, forcément vous vous sentirez davantage en sécurité. Sans compter l’aide des caméras CCTV, qui sont présentes à Grand-Baie, Port-Louis, Flic-en-Flac et Quatre-Bornes, entre autres, et dont les images peuvent être visionnées en temps réel depuis notre salle de contrôle aux Casernes centrales et à Flic-en-Flac.
On a l’impression que peu de contrôles se fait aux petites heures du matin…
C’est tout à fait normal, car aux petites heures, il y a une baisse dans les activités, à l’exception des fêtards peut-être. Cela ne veut nullement dire que la police baisse la garde. Mais c’est vrai qu’à ces heures, moins d’effectifs sont déployés pour pouvoir avoir le maximum d’officiers durant la journée, où il y a plus d’activités.
Qu’en est-il du contrôle des policiers en service qui sont sous l’influence de l’alcool ?
La police a su faire preuve d’impartialité et de transparence lorsque des cas où des policiers en service sont sous l’influence de l’alcool ont été rapportés. Nous ne leur avons fait aucun cadeau, car nous faisons appliquer la loi avec la même rigueur et de manière impartiale. C’est zéro tolérance.
On parle d’une prolifération de drogue synthétique. Est-ce que la police a les moyens de détecter les consommateurs au volant ou au guidon ?
Nous nous focalisons davantage sur la prévention que sur les moyens de détection. Si nous trouvons quelqu’un en possession d’une substance suspecte, dont il ne peut expliquer le contenu, sous la Dangerous Drugs Act, la police a la possibilité d’arrêter la personne, de saisir la substance et de l’envoyer à des fins d’analyse au Forensic Science Laboratory. La personne devra répondre de ses actes, s’il s’avère qu’il s’agit d’une substance illégale.
Il y a aussi une affluence dans les centres commerciaux. Bien que ceux-ci disposent de sécurité privée, cela reste néanmoins limité...
Il y a eu des consultations au préalable avec les opérateurs concernés, de même qu’une campagne de sensibilisation. Nous avons une ligne de communication avec les agences qui assurent la sécurité dans ces centres commerciaux, à qui nous avons demandé de nous signaler tout acte ou mouvement suspect. Nous aurons des effectifs présents et prêts à intervenir. Idem dans le port et l’aéroport et dans les gares routières.
En sus des retraits, des commerçants et des stations-service vont aussi faire de gros dépôts dans les banques. Comment éviter de se faire braquer ?
En ce qu’il s’agit des stations-service, il est bon de noter que celles-ci vont bénéficier d’une attention particulière de l’unité Emergency Response Service à travers des patrouilles régulières. Pour ce qui est des dépôts, il est bon de savoir que la police, aussi bien que les agences de sécurité privées, proposent un service d’escorte avec un officier armé. Comparativement aux sommes qui vont être déposées, le montant réclamé est quasi-dérisoire. Nous encourageons ainsi ces commerçants et propriétaires de stations-service à avoir recours à ce service pour éviter de se faire braquer.
Le ministre mentor annonçait 193 morts par noyade de 2013 à juin de cette année. Que compte faire la police pour assurer la sécurité des Mauriciens qui iront à la plage en cette période de fêtes ?
En sus des éléments de la National Coast Guard, qui seront déployés dans le lagon, il y a aura sur les plages les Life Savers de la Special Mobile Force et des organisations non gouvernementales. Il suffit d’identifier les endroits où ces derniers sont postés pour éviter qu’un drame ne se produise.
Les marchands ambulants ont pour habitude de prendre d’assaut les principales artères des villes, surtout à Port-Louis. Quelle est la politique de la police vis-à-vis de ce phénomène ?
La police sera présente pour faire appliquer la loi, de concert avec les autres autorités compétentes, car il ne faut surtout pas oublier que cette responsabilité revient aux collectivités locales, c’est-à-dire les municipalités et conseils de district. Nous allons donc travailler en coordination avec ces autorités. Nous lançons d’ailleurs un appel à ces marchands de respecter les consignes données par les autorités. Ce serait dommage de procéder à des saisies. Nous privilégions, dans un premier temps, le dialogue qui, en soi, peut résoudre de nombreux problèmes.
Et les commerçants dont les produits débordent jusqu’à sur les trottoirs ?
Nous comprenons qu’ils profitent de cette période de l’année pour booster leurs ventes et qu’ils affichent certains de leur produits, en guise de publicité, jusqu’à sur les trottoirs, mais il faudrait éviter toute obstruction.
Que prévoit la police contre ceux qui vont faire monter les décibels et parfois même jusqu’aux petites heures du matin ?
Personne ne vous empêche de fêter comme il se doit le Nouvel An, mais il ne faut pas importuner tout le voisinage. Vos voisins ont aussi des droits. Respectez-les, ainsi que les décibels prescrits, soit entre 50 et 60 décibels durant la journée et moins durant la nuit. Au cas contraire, la police sera contrainte de jouer au trouble-fête. Ceux qui se sentent importunés peuvent appeler le 148 ou le 999. Nous aurons aussi des flying squads de la police de l’Environnement, qui sillonneront l’île, surtout dans les endroits où des plaintes pour pollution sonore sont souvent enregistrées.
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