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Insécurité : les cas d’agression des employés de l’UBS inquiètent

Une quinzaine d’employés de la United Bus Service, compagnie d’autobus qui a son siège à Port-Louis, ont été agressés au cours des six premiers mois de 2017. Le dernier cas en date : celui d’un receveur qui a reçu un coup de marteau au visage. Cette violence touche également d’autres compagnies.

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Marie Noëlle Frivet, 39 ans, est employée de l’United Bus Service (UBS) depuis une quinzaine d’années. Elle est aussi membre de l’Association des travailleurs du transport autobus (ATTA). En tant que tel, elle déplore la violence dont sont victimes les employés de l’UBS.

« Depuis le début de l’année, 15 employés de notre compagnie (receveurs, chauffeurs et chefs de gare) ont été agressés par des passagers. Les endroits les plus chauds sont : Albion, Mont- Roches, Bambous, Petite-Rivière, Baie-du-Tombeau et Mahébourg. Le 1er juin dernier, un receveur de la ligne 229 (Rose-Hill - Bambous) a reçu un coup de marteau. Il a eu le nez fracturé et a été en convalescence pendant deux semaines », s’insurge-t-elle.

Les autres victimes de ces agressions sont : Kusmally (Traffic Officer ou chef de gare de 53 ans), Lallmohamed (Traffic Officer de 46 ans), Dawood (Traffic Officer de 60 ans), Nagib (chauffeur, 32 ans), Sandesh (chauffeur, 43 ans), Madhvi (receveuse, 42 ans), Nunkoo (receveur), Salim (receveur), Oozeer (receveur), Hossenally (chauffeur), Mirzan (receveur qui a eu si peur qu’il a démissionné) et Jalaludine (chauffeur).

L’ATTA a écrit trois lettres au commissaire de police. « La police a promis d’accorder son soutien aux employés de l’UBS. Mais il n’y a eu aucune mesure concrète par la suite », regrette Marie Noëlle Frivet.

Elle déplore que les employés soient livrés à eux-mêmes sur ces lignes à risque. «Par exemple, si un bus démarre du terminus d’Albion, il n’y a qu’un seul poste de police sur la route Albion - Rose-Hill (route 45). Il est situé à Camp Créole. L’autre poste se trouve à Buckingham », dira-t-elle. Et d’ajouter que sur la route 229 (Bambous-Rose-Hill), il y a un seul poste de police à Bambous (près de Winners). Le prochain poste est situé à Buckingham.

Selon la syndicaliste, les employés de la compagnie travaillent tous avec la peur au ventre. Elle réclame du commissaire de police qu’il place des policiers en patrouille sur la route, à bord de voitures. «Cela pourrait être d’une grande aide en cas de problème », a-t-elle souligné.

Marie Noëlle Frivet révèle que l’ATTA a également écrit en trois occasions au ministère du Transport, sans obtenir aucune réponse. « Si le ministère du Transport s’est lancé dans la modernisation du système de transport public, il n’entreprend rien pour assurer le bien-être des travailleurs ». Elle déplore également la dissolution de la Police du transport.
Le Font commun (qui regroupe trois syndicats de l’UBS) est monté au créneau en donnant une conférence sur la sécurité des employés au Centre Marie Reine de La Paix, le lundi 3 juillet.


L’UBS : « La police doit affirmer sa présence »

Xplik Ou K a voulu avoir l’avis de la direction de l’UBS sur la sécurité de ses employés. « Nous sensibilisons nos employés sur deux volets », a expliqué Yousuf Serally, un dirigeant de l’UBS. « Nous leur demandons d’améliorer leur comportement envers les passagers, de bien situer le contexte. Ils doivent être à l’écoute, faire preuve de patience et être prudents, tout en étant très observateurs. Aux heures tardives, il faut toujours maintenir la porte d’accès bien fermée. Il faut surveiller qui monte dans le bus.Certains receveurs ont l’habitude de se placer à l’arrière du bus pour compter la recette du jour. Ils doivent faire très attention. En comptant l’argent devant des passagers, un receveur risque de susciter des tentations et s’expose à un vol avec agression. Et il ne lui faut surtout pas compter sur les autres passagers pour qu’ils viennent à son secours. Ce temps est bien révolu», a souligné ce responsable.

Et de poursuivre : « Nous leur demandons d’appeler la police chaque fois qu’il y a un problème. Je concède que la police nous aide, mais ce n’est pas suffisant. Il serait bon que la police réaffirme davantage sa présence sur nos lignes. Concernant les mesures de sécurité prises par la compagnie, Yousuf Serally a souligné que les nouveaux bus sont désormais équipés de caméras de surveillance.

 

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