Au moins 23 soldats sont portés disparus après de fortes crues survenues dans une vallée de l'Himalaya, dans le nord-est de l'Inde, a indiqué mercredi l'armée.
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"A cause de précipitations soudaines au lac Lhonak, dans le nord de l'Etat de Sikkim, la rivière Tista est brusquement sortie de son lit (...) 23 soldats sont portés disparus" et des véhicules ont été submergés, ont indiqué les forces armées dans un communiqué. "Des recherches sont en cours", ont-elles précisé.
Les médias locaux ont rapporté que trois civils ont été tués dans leurs habitations emportées par les eaux au cours de la nuit. Leurs corps ont été découverts dans la ville de Singtam mercredi.
La zone touchée, une région montagneuse et isolée de l'Himalaya, se trouve près de la frontière de l'Inde avec le Népal et la Chine. Le lac Lhonak est situé au pied d'un glacier proche du Kangchenjunga, troisième sommet le plus haut au monde.
En raison d'un barrage en amont qui avait récemment libéré de l'eau, le niveau de la rivière Tista était 4,5 mètres plus élevé que la normale, a indiqué l'armée indienne.
- Ponts détruits -
Six ponts ont été détruits et la route nationale qui relie le Sikkim au reste du pays a été sérieusement endommagée, a déclaré le responsable de la gestion des catastrophes de l'État, Prabhakar Rai.
Une vidéo diffusée par un porte-parole de l'armée montre un violent torrent de couleur brune se déverser dans une vallée plantée de forêts, passant sur des routes et emportant des lignes électriques sur son passage.
Sur d'autres images partagées par l'armée on voit des immeubles submergés jusqu'au premier étage dans une ville avec la pointe d'une petite grue de chantier qui émerge de l'eau.
Une partie du territoire du Sikkim est revendiquée par Pékin. "Une confrontation mineure", selon New Delhi, avait éclaté en janvier 2021, entre soldats indiens et chinois sur le col de Naku La qui relie le Sikkim à la région du Tibet en Chine.
Des dizaines de milliers de soldats indiens et chinois sont positionnés de part et d'autre de leur longue frontière commune litigieuse.
Le dernier conflit ouvert entre les deux pays les plus peuplés du monde remonte à la guerre-éclair de 1962, qui avait vu les troupes indiennes rapidement défaites par l'armée chinoise.
- "rester vigilants"-
Selon le ministre en chef de l'Etat, Prem Singh Tamang, les services d'urgence mobilisés ont été envoyés sur les sites frappés par cette "calamité naturelle".
"Je demande humblement à tous nos concitoyens de rester vigilants et de s'abstenir de tout déplacement inutile en cette période critique", a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter), en espérant un retour rapide à la normale.
Dans l'État voisin du Bengale occidental, des personnes ont été évacuées des districts de Kalimpong, Darjeeling et Jalpaiguri vers des lieux plus sûrs.
Les inondations et les glissements de terrains sont relativement fréquents en Inde et causent de nombreux dégâts, notamment pendant la mousson, de juin à septembre. Mais en octobre, la mousson est d'habitude quasiment terminée.
Selon les experts, le changement climatique a augmenté l'intensité des tempêtes tropicales, avec notamment des pluies plus abondantes, entraînant des inondations soudaines.
La fonte des glaciers himalayens grossit également le volume des cours d'eau tandis que les constructions non réglementées dans les zones sujettes aux inondations peuvent exposer les populations locales à des catastrophes.
Entre 2011 et 2020, les glaciers de l'Himalaya ont fondu 65% plus vite que lors de la décennie précédente, selon un rapport publié en juin par le Centre international pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD).
Si l'on se base sur les trajectoires d'émissions actuelles, les glaciers pourraient perdre jusqu'à 80% de leur volume actuel d'ici la fin du siècle, a estimé l'organisation intergouvernementale basée au Népal.
© Agence France-Presse
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