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Importation sans l’aval des autorités : un trafic de médicaments mis au jour

Une enquête de six mois du ministère de l’Industrie et du Commerce et de celui de la Santé, vient d’établir un cas de trafic de médicaments. Le dossier a été transmis au CCID pour initier des poursuites.

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Une quinzaine de médicaments se retrouvent sur le marché mauricien sans l’autorisation préalable du ministère de la Santé, et sans le contrôle de prix exercé par le ministère de l’Industrie et du Commerce. C’est ce qui ressort du rapport d’enquête menée par la Consumer Affairs Unit et d’autres unités du ministère de l’Industrie et du Commerce, avec la collaboration du ministère de la Santé. Cette enquête a été ouverte fin février, après une sortie en règle du ministre de la Santé Anil Gayan contre le prix excessif et abusif de certains médicaments.

En enquêtant sur le prix décrié d’un médicament contre le cancer, les officiers du ministère de l’Industrie et du Commerce et celui de la Santé se rendent compte qu’il a été introduit sur le marché sans l’aval des autorités. En approfondissant son enquête, l’équipe découvre qu’une cargaison d’une quinzaine de médicaments, en provenance de l’Inde et évalués à plus de Rs 3 millions, a également été écoulée sur le marché local de manière frauduleuse.

Cette cargaison comprend des médicaments de Tagra (pour Rs 1,3 million), Foracort (Rs 450 000), Erlocip (Rs 360 000), Pirfenex (Rs 297 000), Montair (Rs 100 000), et Rizact (Rs 100 000). La majorité des médicaments viennent du laboratoire Cipla, société pharmaceutique indienne fondée en 1935 à Mumbai.

Ce groupe indien est présent commercialement dans plus de 150 pays et réalise 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Cipla Limited emploie 26 000 personnes. Elle s’est fait connaître pour des batailles juridiques sur les brevets contre les grands groupes pharmaceutiques internationaux (Roche, Novartis…) notamment sur les thérapies antirétrovirales de lutte contre le VIH. En Afrique, Cipla a pris des positions industrielles en Afrique du Sud ou en Ouganda.

Cependant, l’équipe d’enquête ne pointe du doigt ni Cipla, ni les revendeurs locaux. Elle se montre très sévère contre une firme mauricienne qui a introduit « illégalement » ces médicaments sur le marché. D’après le rapport d’enquête, le mécanisme est simple. La firme aurait abusé de son activité au port franc pour introduire ces médicaments à Maurice. « Tout indique que la compagnie est l’un des représentants de Cipla pour l’Afrique. Maurice est utilisé comme port de transit entre l’Inde et l’Afrique. Les compagnies du port franc bénéficient de facilités pour écouler une partie des produits importés sur le marché local », indique un haut cadre du ministère du Commerce et de l’Industrie.

Toutefois, précise-t-il, pour les médicaments, il y a deux étapes importantes à franchir. Primo, l’importateur doit obtenir l’autorisation de la Santé. Secundo, il doit soumettre son dossier au ministère de l’Industrie et du Commerce pour établir le prix de vente, soit avec un mark-up de 35 %. Vu que l’importateur a brûlé ces deux étapes « incontournables », le ministère de l’Industrie et du Commerce a décidé de rapporter le cas à la police. Affaire à suivre…

 

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