L’imposition d’une taxe de 10 % sur les huiles importées des pays du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) fait actuellement l’objet d’une étude par le gouvernement. Du côté des importateurs et des forces vives, une telle éventualité est fortement contestée.
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En tant qu’importateur, Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, est catégorique. « Imposer une taxe de 10 % sur les huiles comestibles importées des pays du COMESA, dont l’Egypte, pour protéger un producteur local, sera au détriment des consommateurs », insiste-t-il.
Notre interlocuteur rappelle que grâce à un traité avec les pays du COMESA, Maurice est exempté de la taxe sur l’importation de l’huile. Mais maintenant, dit-il, le gouvernement mauricien veut imposer une taxe malgré l’existence du traité. Pour Pritam Dabydoyal, tous les opérateurs sur ce marché, producteurs comme importateurs, doivent être sur le même level playing field. Il déplore que le gouvernement n’ait toujours pas pris contact avec les importateurs. « C’est à travers les journaux et le ministère des Affaires Étrangères que nous avons appris la nouvelle », déplore-t-il.
Un autre importateur, Anand Ajodha, directeur de Funny Traders, abonde dans le même sens. « Si le gouvernement souhaite imposer une taxe sur les huiles comestibles importées des pays du COMESA, c’est clair que son intention est de protéger le producteur local. C’est bien. Mais qu’en est-il pour les consommateurs ? Il faut attendre pour en connaître les conséquences », fait-il ressortir.
Mécontentement
Les importateurs ont déjà écrit à plusieurs ministères pour faire part de leur mécontentement face à cette éventuelle taxe. « Une entreprise locale qui existe depuis 40 ans ne peut plus être considérée comme une ‘infant company’. De ce fait, elle ne mérite pas une telle protection. Nous avons également déposé une plainte auprès de la Competition Commision of Mauritius sur ce sujet », indique Pritam Dabydoyal. Il convient de noter que l’huile comestible importée était vendue à Rs 32,85 le litre en moyenne en décembre dernier, dans les grandes surfaces.
Au niveau du ministère du Commerce et à celui des Affaires Étrangères, on nous fait comprendre que la possibilité d’une taxe sur le produit a bel et bien été évoquée. Toutefois rien n’est confirmé pour l’heure.
Jayen Chellum de l’ACIM : « Injuste pour ceux au bas de l’échelle »
Selon le secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’Île Maurice (ACIM), l’huile comestible est une denrée de base « consommée par toute la population mauricienne ». « Indépendamment de la clause du traité avec le COMESA, le gouvernement mauricien devrait s’assurer qu’aucune taxe à l’importation ne soit imposée sur des huiles comestibles. Ce serait injuste surtout à l’égard de ceux qui sont au bas de l’échelle », soutient-il. Notre interlocuteur avance que le combat de l’association pour alléger le fardeau des consommateurs continue « comme c’est le cas pour les produits pétroliers et le gaz ménager ».
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