Deux Palestiniens ont été tués et quelque 250 blessés par des soldats israéliens lors de protestations vendredi près de la frontière entre Gaza et Israël, une semaine après une journée particulièrement meurtrière lors de manifestations similaires. Le 30 mars, au début d'une série de manifestations palestiniennes pour réclamer le retour des réfugiés et la fin du blocus de Gaza par Israël, les violences ont coûté la vie à 19 Palestiniens et blessé quelque 1.400, la journée la plus sanglante depuis la guerre en 2014 entre Israël et le Hamas palestinien.
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Vendredi, des milliers de Palestiniens se sont à nouveau rassemblés près de la barrière de sécurité séparant le territoire israélien de l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l'Etat hébreu. Des affrontements ont éclaté en plusieurs lieux longeant la barrière. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens, provoquant des champignons de fumée au-dessus de la barrière de sécurité, selon des correspondants de l'AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, deux Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens à l'est de la ville de Gaza et à l'est de celle de Khan Younès, et quelque 250 autres ont été blessés Quelque 250 autres Palestiniens ont été blessés par balles ou par des tirs de gaz lacrymogènes, a-t-il ajouté. Selon l'armée israélienne, "environ 10.000 Palestiniens prennent part à des heurts le long de la frontière avec la bande de Gaza" et des manifestants ont "tenté d'endommager et de franchir la barrière de sécurité sous un écran de fumée créé par les pneus enflammés".
Des engins explosifs et des cocktails Molotov ont également été lancés par les manifestants, a-t-elle ajouté en soulignant que ses forces ripostaient "avec les moyens anti-émeutes et par balles, conformément aux règles d'engagement". En prévision des protestations, de jeunes Palestiniens avaient collecté des pneus pour les faire brûler et empêcher ainsi les tireurs israéliens de les voir distinctement. Mais les soldats ont installé d'énormes ventilateurs avec l'objectif apparent de dissiper la fumée. Ils ont également utilisé des canons à eau.
Dès jeudi, Israël a prévenu que les consignes de tir resteraient les mêmes, malgré les critiques de l'ONU et de l'Union européenne sur l'usage par Israël de balles réelles. "S'il y a des provocations, il y aura une réaction des plus dures comme la semaine dernière. Nous n'avons pas l'intention de changer les consignes de tir", a prévenu le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman.
S'inquiétant de nouvelles victimes, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a appelé les forces israéliennes à la "retenue maximale" et les Palestiniens à éviter les frictions. L'émissaire du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, a "condamné les leaders et les manifestants qui appellent à la violence ou envoient des manifestants -y compris des enfants- vers la barrière, sachant qu'ils pourraient être blessés ou tués".
Les manifestations de vendredi étaient néanmoins moins importantes que celles d'il y a une semaine, selon des correspondants de l'AFP sur place. Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué près de la barrière de sécurité, la plupart de manière pacifique, au premier jour de "la marche du retour".
Même si la majorité des manifestants s'étaient rassemblés de manière pacifique, des heurts avaient éclaté entre petits groupes de Palestiniens jetant des pierres et soldats israéliens tirant à balles réelles. La protestation inédite de "la marche du retour" prévoit des rassemblements et campements durant six semaines à la frontière Israël-Gaza pour réclamer "le droit au retour" de quelque 700.000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d'Israël le 14 mai 1948.
La désespérance dans la bande de Gaza, éprouvée par les guerres, le blocus, la réclusion, la pauvreté et les pénuries, alimente la forte tension et le ressentiment. Parmi les autres périodes à hauts risques entre Israéliens et Palestiniens figure mi-mai le transfert prévu de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Cette décision annoncée en décembre par M. Trump et qui va coïncider avec le 70e anniversaire de la création d'Israël le 14 mai 1948, a ulcéré les Palestiniens qui veulent faire de Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. L'ONU ne reconnaît pas cette annexion.
AFP / MAHMUD HAMS
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