Héroïne, Ford Raptor, bijoux, bateau saisis à Baie-du-Tombeau : l’éleveur de porc fera l’objet d’un Money Trail  

• Ses prête-noms dans le viseur des agents de l’Icac 

Mis sous scellés au quartier général de l’Icac au Réduit Triangle, les « biens » qui étaient en possession du présumé trafiquant de drogue Wayne Indiano Attock seront passés à la loupe par les enquêteurs de la commission anti-corruption. Lors d’une perquisition à son domicile, à Simé Trésor, Baie-du-Tombeau, 78,8 grammes d'héroïne d’une valeur marchande de Rs 1,1 million ont été saisis par l’escouade du chef inspecteur Subareddi et du sergent Mohun. 

Cet éleveur de porc, âgé de 28 ans, était discrètement surveillé par l’Anti Drug & Smuggling Unit (Adsu) depuis un certain temps. Le train de vie Wayne Indiano Attock avait intrigué la police. Plusieurs véhicules qui étaient garés sur un lopin de terre en face de chez lui ont été saisis. Parmi, une Suzuki Baleno, une Nissan Qashqai, une camionnette ainsi qu’un bateau et un Ford Raptor. Dans sa maison, la police a aussi mis la main sur des bagues et des bracelets en or.

L’Adsu, de concert avec les agents de l’Independent Commission against Corruption (Icac) s’activent à démarrer un « Money Trail ». L’exercice vise à enquêter sur les transactions financières de Wayne Indiano Attock. Les enquêteurs chercheront à savoir comment, un homme qui officiellement tire ses revenus de l'élevage porcin, est devenu propriétaire de cette flotte de véhicules, notamment un Ford Raptor qui est sur les routes mauriciennes depuis 2020, une Nissan Qashqai équipée d’appareils de sonorisation chiffrés à plusieurs milliers de roupies. L’Icac compte aussi s’intéresser à des prête-noms soupçonnés d’opérer pour le compte de Wayne Indiano Attock. 

Les enquêteurs de la commission anticorruption compte d’abord s’attaquer au volet de blanchiment d’argent en retraçant les propriétaires des véhicules saisis à Simé Trésor ce jeudi. « Dans ce genre de cas, la plupart du temps, les véhicules et autres biens saisis n’appartiennent pas officiellement au présumé trafiquant. Ils sont aux noms de tierces personnes », explique un limier de l’Adsu qui avance que les trafiquants de drogue jonglent avec des grosses sommes d’argent au quotidien. « Ils utilisent des tierces personnes pour acheter des voitures à crédit. Quand on démarre l’enquête, on doit solliciter la NLTA pour remonter au créditeur », ajoute-t-il. Pour dissimuler leur richesse, certains trafiquants n'hésitent pas à mettre sur pied des compagnies écrans.

Les prête-noms qui opèrent pour le compte des caïds de drogue ou autre mafia ne sont pas épargnés par la commission anticorruption. « L’Icac compte démarrer une Parallel Money Laundering Investigation en vue d’interroger les prête-noms derrière qui se cachent les trafiquants. Ils seront questionnés sur l’acquisition des biens en question. Bien souvent, notre enquête démontre que ces personnes n’ont à aucun moment réglé le montant des transactions », soutient notre source.  

En 2019, trois prête-noms avaient été arrêtés par la commission anti-corruption dans le cadre de l’enquête sur le présumé trafiquant de drogue Ricardo Agathe, alias Ti Pomme. Le modus operandi de « Ti Pomme » avait été mis au jour après qu’un des suspects avait déclaré que c’était ce dernier qui avait réglé l’achat d’une BMW X6 qui était officiellement enregistrée à son nom. 

Aly Lazer salue la volonté des agents de l’Adsu de Rose-Hill de mettre un frein aux agissements du présumé trafiquant Wayne Indiano Attock et d’avoir saisi ses véhicules. « Li bon ki lapolis inn sezi bann dibien la. Parski si donn zot letan, zot pou fini vann tou ban asset vit vit. Bizin fer lor bann pros bann prezime trafikan la e chek zot kont labank », affirme le président de l’association des travailleurs sociaux de Maurice (ATSM).