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Hausse de la demande pendant la période des fêtes : le CEB paré à toute éventualité

Le Central Electricity Board s’attend à une hausse conséquente dans la demande en décembre et janvier, favorisée par la période festive et le climat chaud. Shamsher Mukoon, directeur général par intérim, indique que le CEB est toutefois à même de répondre à cette demande, et est prêt pour relever le défi.

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La hausse dans la demande en électricité est occasionnée principalement par deux facteurs. D’abord, quand la climatisation devient une composante importante de la demande à cause de la forte chaleur saisonnière. Ensuite, par les activités économiques boostées par la période des fêtes. Parmi, les hôtels affichant des taux d’occupation importants.

« C’est l’époque de l’année où la demande est la plus élevée. D’ailleurs, cette année, nous attendons des pointes dans la demande variant entre 480 et 488 mégawatts », indique Shamsher Mukoon, directeur général par intérim du Central Electricity Board (CEB).

Un chiffre en hausse constante, poursuit notre interlocuteur, comparativement aux années précédentes avec des pointes de 445 mégawatts (MW) enregistrées en 2014, 460 MW en 2015, 468 MW en 2016 et 470 MW en 2017.

Pour le Central Electricity Board, les implications pour pouvoir répondre efficacement à cette demande sont doubles. « D’une part, cela signifie que nous devons avoir des générateurs avec les capacités nécessaires dans nos centrales, afin de satisfaire cette demande accrue. D’autre part, nous devons avoir les infrastructures adéquates pour faire parvenir l’électricité générée aux utilisateurs. En d’autres mots, il faut s’assurer que le réseau de distribution et les transformateurs sont en état », fait ressortir le directeur général par intérim. Et pour ne pas arranger les choses, le CEB doit composer avec deux phénomènes qui peuvent se révéler problématiques pour le réseau : la pluie et l’humidité.

Pour ce qui est de la production, notre interlocuteur se veut rassurant, indiquant que le CEB, aujourd’hui, a la capacité nécessaire pour répondre à la demande nationale. « Nous avons au total quelque 550 mégawatts disponibles en tout temps, soit environ une centaine de mégawatts de plus que la demande, qui tourne actuellement autour de 450 mégawatts », dit-il.

Surplus nécessaire

Ce surplus est nécessaire, selon notre interlocuteur, pour pouvoir compenser les pannes sur le réseau et effectuer la maintenance des générateurs. De plus, les générateurs ne sont poussés qu’à 80-90 % de leur capacité. Le pourcentage restant est gardé en réserve pour pallier les hausses soudaines dans la demande.

Un système informatisé permet au CEB de surveiller, en temps réel, la production et la distribution d’électricité sur le réseau national. Et à la moindre anomalie, le système lance un avertissement donnant la possibilité au CEB de réagir promptement.

« À titre d’exemple, s’il y a un souci sur une ligne ou un générateur, cela nous permet de dévier, à distance, l’électricité sur une autre ligne, qui est en stand-by, ou de basculer la production d’électricité sur une autre source, le temps qu’une équipe d’intervention fasse le nécessaire pour réparer la faute », souligne Shamsher Mukoon. Il ajoute que les équipes d’intervention sont renforcées et sont sur le qui-vive en fin d’année.


Un équilibre entre le coût,la santé et l’environnement

Assurer une alimentation adéquate et fiable en électricité, en réduisant l’émission du dioxyde de carbone (CO2), tout en maintenant le tarif à un niveau raisonnable. C’est, en somme, les quelques défis auxquels doit faire face le Central Electricity Board. « Nous nous retrouvons dans une situation où nous devons trouver l’équilibre entre le coût de production, la santé et l’environnement », avance Shamsher Mukoon.

Le directeur général par intérim du CEB souligne que la tendance internationale est de s’éloigner de l’énergie non renouvelable, nocif pour la santé et l’environnement, pour favoriser des énergies plus propres.

À Maurice, un des moyens d’y parvenir, selon notre interlocuteur, est à travers l’exploitation de la bagasse, qui compte déjà pour 14 % du mix énergétique actuel. Mais là encore, le CEB se retrouve face à un défi de taille.

« L’abandon de la culture de la canne est un phénomène indépendant de notre volonté. De ce fait, le secteur privé, avec qui nous avons des contrats, éprouve une certaine difficulté à produire de l’électricité à partir de la bagasse », concède-t-il. Il mentionne les mesures incitatives du gouvernement en faveur des planteurs, afin de maintenir la production de la bagasse.

Tout en citant l’énergie solaire et éolienne comme des alternatives, Shamsher Mukoon rappelle aussi la stratégie du CEB, qui consiste à remplacer le diésel et le charbon par le gaz naturel liquéfié (GNL). Bien qu’étant aussi un fossil fuel, le GNL serait cependant moins polluant.


Une concentration de centrales à Port-Louis

Le Central Electricity Board doit composer avec pas moins de sept éléments pouvant mettre à mal la production et la distribution d’électricité. Parmi, les cyclones, les glissements de terrain, la sècheresse et les averses pendant plusieurs jours.

Éclairs et tempêtes électriques. Pouvant causer, dans certains cas, des coupures partielles, les éclairs et tempêtes électriques peuvent aussi affecter les équipements électriques et électroniques. Afin de diminuer les risques, des parafoudres sont installés sur le réseau de distribution et certains édifices.

Feu de canne. Pratique courante chez certains planteurs, le brûlage des cannes peut se révéler problématique, si l’exercice n’est pas contrôlé. Cela peut causer des dommages aux infrastructures du CEB.

Inondations/tsunami. Les inondations rendent l’accès difficile à certains sites pour effectuer des réparations, surtout lorsque les équipements tels que les transformateurs se trouvent en sous-sol. De plus, il y a une forte concentration de centrales appartenant au CEB à Port-Louis, ce qui peut s’avérer un problème en cas de hausse du niveau de la mer.  

Prévisions météorologiques. Certaines énergies renouvelables, telles que le solaire et l’éolienne, ne sont produites que par intermittence. D’où l’idée du CEB d’installer des batteries de 18 MW.


Risque de « Black-out » - Shamsher Mukoon : « Inexistant dans le dictionnaire du CEB »

Shamsher Mukoon

Interrogé quant à la vulnérabilité du pays face à un black-out, le directeur général par intérim du CEB soutient que ce risque n’existe pas. « Il y a, certes, des pannes sur nos transformateurs ou notre réseau, ce qui est normal. Mais il n’est pas question de black-out. Nous ne sommes pas dans une situation où le CEB viendra un jour vous dire : ‘écoutez, nous sommes désolés, mais nous allons devoir interrompre l’alimentation pour quelques heures, car nous sommes dans l’incapacité de fournir l’électricité nécessaire’. Cela n’existe pas à Maurice. Par contre, c’est le cas dans certains pays voisins », fait ressortir Shamsher Mukoon. Celui-ci dit prendre le terme black-out comme « une psychose » créée à un moment donné, mais qui serait « inexistant dans le dictionnaire du CEB ».


Charbon et diésel : Nos principales sources d’énergie

Charbon

À Maurice, l’électricité est produite à partir de produits pétroliers, mais aussi à partir d’énergie renouvelable. Le mix énergétique est constitué à 40 % de charbon, 40 % de diésel, 4 % d’hydro (eau), 14 % de bagasse et 2 % pour le solaire et l’éolienne. Ces moyens de production sont répartis à travers l’île et convergent vers le réseau électrique national. Le CEB opère quatre centrales thermiques et dix centrales hydroélectriques. Le CEB a aussi des contrats avec des Independent Power Producers (IPP), à qui il achète de l’électricité. La capacité de production du CEB s’élève à 438,9 mégawatts, alors que, pour les IPP, la capacité de production s’élève à 239 mégawatts (voir tableau). Bien que la capacité de production du CEB surpasse celle des IPP, l’électricité produite provient à 60 % des IPP et à 40 % du CEB.

Par ailleurs, quelque 20 % du mix énergétique provient des énergies renouvelables (bagasse, eau, solaire et éolienne). Si les deux premières sont constantes, les deux dernières sont intermittentes. Le CEB s’est fixé comme objectif d’atteindre 25 % de la capacité de production à partir des énergies renouvelables.


Prévision de la demande

Pour répondre efficacement à la demande grandissante d’électricité, une prévision de la demande est effectuée par le CEB. Plusieurs facteurs sont tenus en compte : les activités économiques de différents secteurs (industrie, hôtellerie, commerce, etc.), les prévisions macro-économiques, les mesures budgétaires, aussi bien que les besoins énergétiques, sur le moyen terme et le long terme, des gros projets en chantier ou à venir. Pour cela, des logiciels conçus spécialement sont utilisés. Par ailleurs, le CEB produit un Integrated Electricity Plan. Il s’agit d’un plan décennal, dont le dernier concerne la période 2013-2022, permettant au CEB de planifier le développement de son réseau et de ses centrales.


Périodes de pointe

Les périodes de pointe, qui se traduisent par une hausse conséquente dans la demande, surviennent à deux reprises durant une journée : le matin et le soir.

  • De 4 heures à 7 heures, il y a une hausse dans la demande, car les gens se réveillent et se préparent pour aller au travail ou à l’école (préparation du petit déjeuner, douche, etc.)
  • De 7 heures à 16 heures, une forte augmentation dans la demande est enregistrée avec le début des activités économiques, sauf à l’heure du déjeuner, soit de midi à 13 heures, où il y a une légère baisse dans la demande.
  • De 16 heures à 18 heures, la demande diminue, car d’une part, les activités économiques s’estompent et les gens ne sont souvent pas encore rentrés.
  • De 18 heures à 20 heures, la demande connaît à nouveau une hausse considérable, la plus importante d’ailleurs de la journée, car les lumières sont allumées et il y a la préparation du dîner, les douches et le climatiseur.
  • De 20 heures à 4 heures, la demande redescend graduellement, car les gens vont dormir et, à l’exception de quelques appareils tels que les réfrigérateurs, les ventilateurs et les climatiseurs, tous les autres sont éteints ou en mode veille.
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