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Harcèlement sexuel au travail : un fléau silencieux à dénoncer

Il s’immisce dans l’environnement du travail et passe souvent inaperçu. Le harcèlement sexuel gangrène la vie de celles qui en sont victimes. Anushka Virahsawmy, de Gender Links, la syndicaliste Jane Ragoo, ainsi que le psychologue Sarvesh Dossoye ont participé à l’émission de Stéphanie sur Radio Plus pour conscientiser le public à ce délit punissable par la loi.

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Remarques à connotation sexuelle, attouchements, propos dégradants, pressions morales caractérisent le harcèlement. Selon Anushka Virahsawmy, l’abus de pouvoir peut conduire à cette situation. L’auteur d’abus a tendance à faire croire qu’il y a eu provocation et que la tenue vestimentaire de la femme n’était pas appropriée. « Ce n’est toutefois pas une jupe courte qui en est la cause. C’est l’oppresseur qui ne va pas bien dans sa tête. Il doit se faire soigner », lâche la directrice de Gender Links.

Une opinion que partage le psychologue Sarvesh Dossoye. Il explique que le harceleur a certainement besoin d’un suivi. Il pense également que celui-ci est stressé. La frustration le pousse à agir de la sorte envers le sexe faible. « La femme culpabilise trop souvent. L’oppresseur profite de cette faiblesse pour perpétrer ses actes immoraux. Le manque de respect en est aussi la cause mais tout dépend du contexte. Car chaque cas est différent. »

En outre, les victimes de harcèlement sexuel au travail font face à un choix difficile. Certaines préfèrent même se murer dans le silence. Une non-communication est une erreur monumentale, pour Jane Ragoo.  « Les femmes sont réticentes à dénoncer l’auteur. Tout d’abord, il y a les représailles. Puis, il y a le manque de soutien des témoins. Des circonstances décourageantes qui poussent la personne à sombrer dans le mutisme », indique la syndicaliste.  

Il y a pourtant des lois qui protègent les victimes. « L’Employment Rights Act en est la preuve. Harceler un collègue ou une subordonnée au travail est un délit condamnable. La loi demande cependant que la plaignante témoigne ouvertement. Une décision qui ne protège pas l’anonymat de la victime. C’est pourquoi certaines femmes préfèrent se taire en dépit du fait qu’elles subissent des agressions répétées », poursuit Jane Ragoo.

Des collègues solidaires qui accompagnent la victime aux Ressources humaines pour dénoncer l’auteur font preuve de courage. « En revanche, ceux qui font les ignorants jouent un mauvais rôle. Ils prennent part au délit et ne lèvent pas le petit doigt pour secourir la personne qui a besoin d’aide », révèle le psychologue. Se tourner vers la direction pour dénoncer ce genre de cas peut parfois se révéler inutile. Les responsables des Ressources humaines préfèrent fermer les yeux. « Notre devoir en tant que syndicaliste est alors de militer pour que les droits des victimes soient respectés et que la direction de l’entreprise concernée prenne les mesures adéquates pour remédier à la situation. »

 

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