Actualités

Grève de la faim des « school cleaners »

Etienne Sinatambou : «Certaines touchent Rs 3 000»

La grève des school cleaners a été évoquée par le porte-parole du gouvernement. Etienne Sinatambou a mis l’accent sur trois points. Il a, en premier lieu, parlé des heures de travail de ces femmes. « Il est faux de faire croire qu’elles travaillent pour Rs 1 500 par mois. Elles ne travaillent que deux heures par jour », a fait ressortir le ministre de l’Environnement et de la Sécurité sociale. Il a insisté sur le fait que ces part-timers sont employées par des compagnies privées. « Ce n’est donc pas le gouvernement qui décide de leurs salaires », a-t-il dit, tout en soulignant que ces salaires sont déterminés par le National Remuneration Board. Le deuxième point avancé par Etienne Sinatambou concerne le fait que certaines de ces femmes ont d’autres emplois. Ce qui, selon lui, leur permet de toucher jusqu’à Rs 10 000 par mois. Etienne Sinatambou a finalement affirmé qu’il était inexact de dire que toutes ces grévistes ne touchaient que Rs 1 500 par mois, car il dit que certaines perçoivent presque Rs 3 000 par mois.

Publicité

Jane Ragoo : «Nombre de ces ‘cleaners’ abattent le travail de deux personnes»

La syndicaliste Jane Ragoo a réagi aux propos du ministre Sinatambou. Elle a affirmé qu’il est vrai que certaines de ces cleaners touchent plus de Rs 1 500 par mois. « Entre Rs 2 800 et Rs 2 900 pour être exact », dit-elle. Dans certaines écoles, la direction attribue tout le travail à une seule personne, alors que la grande superficie aurait requis l’emploi de deux cleaners. « C’est seulement pour cette raison que le salaire de certaines d’entre elles dépasse les Rs 1 500 », a-t-elle expliqué. La syndicaliste a aussi dit qu’il est faux de dire que toutes les cleaners ne travaillent que deux heures par jour. « Une grande majorité des maîtres d’école exigent que ces femmes restent sur leur lieu de travail de 7 h 30 à 14 h 30. Et elles sont souvent obligées de faire des travaux manuels importants, sans pour autant bénéficier du moindre équipement de travail », dit la syndicaliste.


XLD : «Le gouvernement a fait une promesse qu’il doit honorer»

« Quelle que soit la justesse des réclamations des cleaners grévistes de la faim, le gouvernement a fait une promesse. Il doit l’honorer », a affirmé Xavier-Luc Duval lors de sa rencontre hebdomadaire avec la presse. « Ce n’est pas normal que des gens soient employés sous contrat. Il faut leur donner un emploi permanent afin qu’ils puissent avoir un salaire décent pour nourrir leurs familles », a ajouté le leader du PMSD. Une grève de la faim est une action de dernier recours, a rappelé Xavier-Luc Duval. « Il y a les Remuneration Orders. De plus, le salaire minimal sera en vigueur dans quelques semaines. Il ne faut pas que les grévistes se laissent manipuler », a averti le leader de l’opposition.


Paul Bérenger : «Je demande au PM de prendre une initiative»

Le leader du MMM s’est dit très attristé par la grève de la faim des school cleaners. « Je demande au Premier ministre de prendre une initiative pour débloquer la situation », a-t-il commenté lors de sa conférence de presse à l’hôtel Hennessy Park, à Ébène. Des solutions, il y en a plusieurs, selon lui. « Nous ne sommes pas intéressés à marquer des points sur le plan politique avec cette affaire, mais il y a plusieurs options », a-t-il dit, en précisant que « nous sommes dans une impasse ». Paul Bérenger n’a, cependant, pas souhaité préciser sa pensée.


Reeaz Chuttoo : «Nous irons jusqu’au bout»

Six femmes cleaners entament leur septième jour de grève de la faim au Jardin de la Compagnie. Elles sont soutenues par Reeaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) et Jane Ragoo, syndicaliste. Les traits tirés, les grévistes sont épuisées, mais elles tiennent le coup, car elles sont déterminés à aller jusqu’au bout.

Au départ, elles étaient huit, mais après cinq jours de grève, deux d’entre elles ont été hospitalisées. Reeaz Chuttoo explique que le combat en faveur des cleaners remonte à 2006. Le porte-parole de la CTSP ajoute que cette grève de la faim a pris une dimension internationale. « Peu importe les conséquences, nous irons jusqu’au bout », dit-il.

Allongées sur des matelas posés sur des palettes de bois, les grévistes reçoivent la visite de leurs enfants et proches. Des badauds s’arrêtent pour jeter un coup d’œil, avant de continuer leur route. Samedi matin, Armoogum Parsuramen, ancien ministre de l’Éducation, et Alain Laridon étaient au Jardin de la Compagnie.

Armoogum Parsuramen a salué le courage de Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo. Il s’est entretenu avec le porte-parole des grévistes et a proposé son aide pour trouver une solution à leurs problèmes. En début de soirée, une cinquantaine de personnes s’étaient donné rendez-vous pour allumer des bougies et adresser un message de soutien aux grévistes.

Jane Ragoo a déclaré que ce n’est pas de gaieté de cœur que ces mères de famille avaient quitté maisons, enfants et maris pour venir au Jardin de la Compagnie. Reeaz Chuttoo a remercié toutes les centrales syndicales qui les soutiennent dans leur démarche.

Qui sont les employeurs ?

Alors qu’il y a 299 femmes cleaners employées par les Parent-Teachers’ Associations (PTA), 439 sont salariées auprès de quatre compagnies. La principale, Mauriclean, en emploie 341, suivi de New Cleaning Services (84), Moolchand Cleaning Services (10) et Rollington Company (4). Selon les documents officiels, des 341 personnes employées par Mauriclean, 25 travaillent aussi pour des PTA et touchent un salaire mensuel de Rs 8 500, en sus de leur rémunération chez Mauriclean. Douze autres ont un second employeur. C’est ainsi que l’une d’elles perçoit un salaire global de Rs 11 177 et une autre Rs 9 055. Les dix autres touchent entre Rs 3 001 et Rs 8 844. Toujours selon les chiffres officiels, le montant minimum payé par Mauriclean est de Rs 1 800 pour un maximum de deux heures de travail par jour à un rythme de cinq jours par semaine (lundi à vendredi).

Rs 28,8 M pour quatre compagnies

Les quatre compagnies qui fournissent les school cleaners touchent Rs 28 757 360 du ministère de l’éducation. C’est la valeur des contrats, dont un remonte à septembre 2015. Mauriclean a signé son contrat le 8 septembre 2015 pour un montant de Rs 24 millions, New Cleaning Services Ltd, le 21 octobre 2016, pour Rs 4 628 680, Moolchand Cleaning Services, le 11 août dernier, pour Rs 73 680 et Rollington Company, le même jour, pour Rs 55 000. Le contrat inclut aussi l’entretien des cours de recréation, comme tondre le gazon, le nettoyage à haute pression et l’élagage des arbres et arbustes. Le poids des salaires des school cleaners dans ce montant de Rs 28,8 millions est de Rs 11 502 944.

Les 414 « cleaners » coûterait Rs 70 M

Au ministère de l’éducation, on confie que le gouvernement aurait à débourser beaucoup plus s’il devait employer lui-même les 414 school cleaners. Selon le calcul fait par les autorités, la dépense actuelle est de Rs 28,8 millions. Mais, s’il aurait fallu employer ces personnes, le gouvernement aurait eu à débourser Rs 69 937 800 par an. Après enquête, le ministère du Travail a conclu que les Remuneration Orders pour le secteur sont respectés. Il a précisé que ces cleaners étaient employées à temps partiel et que certaines auraient refusé d’être embauchées à plein temps.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !