À Grand-Port : des pêcheurs toujours en attente de leur allocation de mauvais temps

Ils sont 22 pêcheurs de la région de Grand-Port à attendre le paiement de leurs allocations de mauvais temps pour les mois de juin, juillet, août et septembre. À travers leur porte-parole, Eddy, pêcheur de Bambous-Virieux comptant 17 ans de métier, ils veulent exprimer leur indignation.

« Les pêcheurs de Grand-Port, tous détenteurs d’une carte de pêche,  dépendent de cette activité pour survivre. Lorsque les prévisions météorologiques sont défavorables, ils ont droit à une allocation de Rs 287 par jour non travaillé. Or, depuis quatre mois, nous attendons toujours de percevoir cette allocation », précise Eddy.

« Les officiers du Fisheries Department tiennent un double langage. Ils nous conseillent de trouver un autre petit boulot, en parallèle à nos activités de pêche, quand la mer est mauvaise et que les sorties en mer sont déconseillées. J’ai donc décidé d’ouvrir une petite boutique pour joindre les deux bouts. Voilà maintenant que ces mêmes autorités menacent de me retirer mon permis de pêche, arguant que je ne peux exercer deux activités professionnelles en même temps. J’ai donc renoncé à mon petit commerce », déplore Eddy.

À double tranchant

Une situation à double tranchant qui pénalise les gens de la mer. Faute d’options, ils attendent cette allocation du ministère de la Pêche pour survivre. « Le retard de paiement affecte énormément notre situation financière », proteste Eddy. « Je me suis rendu plusieurs fois au ministère pour faire entendre les griefs des pêcheurs de Grand-Port. J’en suis rentré bredouille… »

Prem Koonjoo, ministre de l’Économie océanique, des Ressources marines et de la Pêche, et député de la circonscription no11 (Vieux-Grand-Port-Rose-Belle), affirme ne pas avoir eu vent des plaintes de ces pêcheurs. « Je reçois mes mandants chaque mercredi au Citizens Advice Bureau de Bois-des-Amourettes. Ce monsieur n’est jamais venu soulever ces points. »

Le ministre tient à préciser que cette allowance n’est pas une paye, mais une simple aide aux pêcheurs. « Je rassure les pêcheurs : chaque problème a une solution. J’invite Monsieur Eddy à me rencontrer à mon bureau pour résoudre cette affaire… »