Au moins 32 personnes ont été tuées vendredi lors de violents heurts dans le nord de l'Inde après que la condamnation pour viol d'un gourou controversé a déclenché la fureur de plus de 100.000 de ses soutiens rassemblés pour le verdict.
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Selon les autorités locales, 32 personnes sont mortes et environ 180 ont été blessées à Panchkula, une ville de plus d'un demi-million d'habitants dans l'Etat de Haryana. Un précédent bilan faisait état de 22 morts.
Les autorités ont déployé des centaines de soldats alors que plus de 100.000 personnes, selon les estimations, s'étaient réunies à Panchkula après qu'un tribunal spécial eut reconnu coupable le chef spirituel Gurmeet Ram Rahim Singh du viol de deux de ses adeptes.
La nouvelle a déclenché une flambée de violence dans la ville, où un couvre-feu a été imposé et où les connexions internet avaient été suspendues la veille par mesure de sécurité.
Selon un journaliste de l'AFP sur place, les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau face à une foule de manifestants lançant des pierres et qui s'en était prise notamment à deux camions de télévision, renversant l'un d'entre eux.
"La situation continue d'être difficile mais nous reprenons la situation en main", a déclaré à l'AFP par téléphone un responsable local sous couvert d'anonymat, précisant que la plupart des décès étaient dus à des coups de feu. "Nous espérons pouvoir mobiliser davantage de forces durant la nuit pour reprendre contrôle".
Les tensions se sont propagées dans le pays. "Deux gares ont été brûlées dans le Pendjab (Etat voisin du nord-ouest) et deux wagons ont été incendiées à la station Anand Vihar, à New Delhi", a détaillé Neeraj Sharma, un porte-parole pour la compagnie ferroviaire Indian Railways. Des centaines de trains qui circulaient entre l'Haryana et le Pendjab ont été annulés.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a condamné sur Twitter ces violences "déplorables", appelant tout le monde à "maintenir la paix".
Connu sous le surnom de "Gourou tape-à-l'oeil", en raison de son penchant pour les vêtements criards et les bijoux, il a transporté par hélicoptère dans une autre ville de l'Etat. Sa peine sera connue le 28 août.
Ce chef spirituel de 50 ans, à la tête de la secte Dera Sacha Sauda, est suivi par de nombreux fidèles dans l'Etat de Haryana (nord) et il affirme avoir des millions d'adeptes de par le monde.
La veille du verdict, les autorités indiennes avaient renforcé la sécurité dans la région, déployant 15.000 hommes, en raison de l'afflux de milliers d'adeptes.
En 2002, un courrier anonyme avait été envoyé à l'ancien Premier ministre indien Atal Bihari Vajpayee, dans lequel une femme accusait le gourou de viols.
Il a fallu des années au Bureau central d'enquête (CBI Central Bureau of Investigations) pour retrouver les victimes présumées. Ce n'est qu'en 2007 que deux femmes ont finalement déposé plainte.
Ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve au cœur d'une polémique. En 2015, il avait été accusé d'avoir encouragé 400 de ses disciples à se faire castrer pour se rapprocher de dieu. Il a par ailleurs été poursuivi dans le cadre du meurtre d'un journaliste en 2002.
S'exprimant avant le verdict, les fidèles rassemblés à Panchkula lui ont manifesté leur soutien, certains estimant que sa secte les avait aidés à sortir de leur dépendance à l'alcool.
Gurmeet Ram Rahim Singh s'est rendu de sa ville d'origine jusqu'au tribunal dans un important convoi de plus de 100 véhicules. Des images de télévision montraient des fidèles rassemblés le long des rues, la plupart d'entre eux sanglotant sans pouvoir se contrôler.
AFP
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