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Garde-côtière: nos soldats des eaux

Chaque pays doit protéger et surveiller ses côtes et son espace maritime. Deux tâches qui incombent à la National Coast Guard (NCG), branche spécialisée de la police mauricienne, créée en 1988. La garde-côtière nationale dispose d’une flotte de cinq navires : le Barracuda, le Guardian, l’Observer, le Rescuer et le Retriever (Zhuks), trois avions, dont deux Dornier et un Defender, 100 bateaux, dont les Heavy Duty Boats (HDB) et les dinghies, et tout récemment, de 10 Fast Interceptor Boats (FIB). Avec un effectif de 1 100 personnes, la NCG est placée sous la direction du commandant Saurabh Thakur. Son quartier général se trouve à Les Salines, Port-Louis. « La NCG, qui assure la protection militaire du territoire, est la seule unité en action dans tous les milieux : sur terre, en mer et dans les airs. Elle est d’une vigilance de tous les instants », explique-t-il. « La NCG a 21 postes à travers Maurice, un à l’île Plate, deux à Saint-Brandon, un à Agaléga et un à Rodrigues. Ce dernier département sera bientôt doté d’un deuxième poste. Contrairement à ce que son nom laisse entendre, la garde-côtière nationale ne surveille pas les côtes, mais le territoire maritime », poursuit-il. Le Maritime Air Squadron (MAS), le Harbour Security Office, la Coast Guard Training School (CGTS), la Police Diving School, l’Operations Room, la Commandos Unit, la Number 1 Petro Vessel Squadron, l’Afloat Support Team composent la garde-côtière. Le commandant indien décrit la NCG comme une « fine organisation strengthened with self-motivated, committed and dedicated personnel ». La garde-côtière nationale s’est lancée depuis mars 2012 dans un projet d’accréditation selon les normes ISO 9001:2008. À ce jour, plusieurs entités, dont le Maritime Air Squadron à Plaisance, la CGTS à Le Chaland, la Harbour Security Unit à Port-Louis et l’Albion NCG Post, ont été accréditées. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"20996","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-34817","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"National Coast Guard"}}]]

Centre névralgique

L’Operations Room, aussi connue comme le Maritime Rescue Coordinating Centre (MRCC), à Les Salines, Port-Louis, est considéré comme le Nerve Centre de la garde-côte nationale. Le MRCC est chargé de la diffusion des renseignements relatifs à la sécurité maritime et de la réception des alertes, entre autres. « Du trafic commercial à la lutte contre la piraterie, en passant par le sauvetage en mer, le contre-terrorisme et la protection des infrastructures portuaires, le MRCC couvre de nombreuses activités », confie le sergent Mungroo, de l’Ops Room.
« La Search and Rescue Region (SRR) est d’une superficie de 4,9 millions km2. La zone économique exclusive (ZEE) est d’une superficie de 1,9 million km2. On assure la sécurité avec l’assistance de notre Number 1 Patrol Vessel Squadron, aussi bien que le Maritime Air Squadron, en collaboration avec le Police Helicopter Squadron », souligne le sergent. Le MRCC est doté également d’équipements pour parer à toute éventualité dans la zone SRR. Notamment, le Global Maritime Distress and Safety System (GMDSS), l’Emergency Positioning Indicator Radio Beacon (EPIRB), le Very High Frequency Set (VHF), le Vessel Monitoring System (VMS), l’Automatic Identification System (AIS), sans oublier les moyens de communication comme la radio et les téléphones satellitaires.

Le Dornier

« Le Dornier, construit par Hindustan Aeronautics Limited, est d’une grande utilité à la force policière. Il permet d’intervenir rapidement sur 1,9 million km2 avec une autonomie de cinq heures de vol », souligne Deepak Raina, pilote indien. Il ajoute que l’avion est doté d’un radar Super Merec et d’un scanner capable de suivre plusieurs objectifs simultanément. Il arrive que le Dornier lance des canots de sauvetage à des pêcheurs ou d’autres personnes en péril. Cet avion peut également être armé si nécessaire. En cas de pollution en mer, le Dornier dégage des spray pods qui aident à solidifier le pétrole. Les guns et les spray pods sont manipulés par les pilotes à bord de l’avion.

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Selon le sergent Mungroo, les pêcheurs professionnels devraient connaître les éléments clés du système d’alerte SAR et savoir comment les déclencher pour obtenir une réponse rapide. « Lorsqu’un accident survient, le système SAR devient rapidement un filet de sécurité de premier ordre. Chacun a son rôle à jouer. Avec le GMDSS ou l’EPIRB, on arrive à détecter un navire en détresse », explique le sergent. Le sergent Mungroo poursuit que, pour répondre aux besoins des systèmes de gestion du trafic maritime, le VMS est en place. Ceux-ci permettent d’identifier les navires grâce à divers moyens comme des récepteurs AIS et des radars, entre autres. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21000","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-34821","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"National Coast Guard"}}]]

De la mer à l’espace

Les satellites peuvent servir à la surveillance de routine de vastes zones maritimes. « Les navires sont équipés du système AIS. Nous communiquons avec eux en utilisant des codes. À titre d’exemple, si une personne s’appelle Peter, nous nous référons à lui comme Papa Echo Tango Echo Romeo. On est en contact avec Saint-Brandon à travers le téléphone satellitaire, de 10 heures et à 17 heures. Et pour Rodrigues et Agaléga, on est en contact permanent au téléphone tous les jours », explique-t-il. Le MRCC veille au respect des règles de sécurité en mer par les utilisateurs de navires et d’engins nautiques.

Grand-Baie NCG post

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"20999","attributes":{"class":"media-image wp-image-34820","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Jean Stephen Bothille"}}]] Jean Stephen Bothille

« Le poste de Grand-Baie est le quartier général de la Northern Area. Avec un effectif d’une centaine d’éléments, on assure la sécurité de la région », confie l’Area Commander, le chef inspecteur Jean Stephen Bothille. « En sus des opérations de recherches et de sauvetage, nous collaborons avec la Tourism Authority, la Beach Authority, le ministère de la Pêche, les pompiers et la Wildlife Organisation. On effectue des vérifications de routine et ceux qui enfreignent les règles en mer sont verbalisés », ajoute-t-il. La Special Mobile Force (SMF) travaille en collaboration avec les gardes-côtes, en ce qui concerne les patrouilles à pied et à vélo sur les plages. « Le garde-côte est en fonction selon le Four Watch System : On Duty Watch : 24 heures ; Day Duty Watch : de 9 heures à 18 heures ; Previous Watch : de minuit à 10 heures ; Off Duty Watch : jour du congé », explique le CI Jean Stephen Bothille. Cinq membres de la garde-côtière nationale sont en poste à l’île Plate pendant trois jours. « La relève se fait tous les trois jours », ajoute l’Area Commander.

Urgence en eaux troubles

« La Number One Patrol  Vessel Squadron (PVS) est sous la tutelle directe du commandant. Le Rescuer et le Retriever (Zhuks), de fabrication russe, sont utilisés pour des opérations entre l’île Maurice et La Réunion. Le Guardian, de fabrication indienne, est opérationnel à Rodrigues et à Saint-Brandon. Le CGS Barracuda, doté des dernières technologies en matière de surveillance maritime, est la pièce maîtresse dans la surveillance de la ZEE, dans la lutte contre la pêche illégale et la piraterie », fait ressortir le chef inspecteur Geeandeo Cheetamun. « Récemment, le PVS a fait acquisition de 10 FIB, c’est-à-dire, des bateaux intercepteurs rapides, en vue de renforcer la surveillance des eaux territoriales », confie-t-il.  
 

Salle d’entretien et de communication

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"20997","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-34818","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"National Coast Guard"}}]] Le MAS dispose d’une salle d’entretien et de communication. « L’entretien des avions est fait selon un calendrier, dépendant des heures de vol », explique le caporal Naigum, de l’Aircraft Maintenance Unit. Les canots ou radeaux de survie, ainsi que d’autres vestes imperméables, sont utilisés en cas d’opérations de sauvetage en mer. « Les canots sont opérationnels dès qu’ils touchent l’eau. Équipés d’eau et de vivres, ils peuvent accueillir dix personnes », souligne le constable Lolotte, de la Safety Unit.  
 

Les différentes unités

Afloat Support Team

L’Afloat Support Team (AST) de la garde-côtière nationale entreprend des travaux d’entretien des navires et des infrastructures de cette unité, fait remarquer le Sub-Inspector Latripe.

Harbour Security Office

La Harbour Security Unit, au Port-Louis Waterfront, est responsable de la sécurité portuaire, de l’inspection des navires faisant escale à Port-Louis, afin d’assurer la conformité avec les lois locales et internationales. L’unité entreprend également des opérations conjointes avec des organismes chargés de l’application des lois, afin de lutter contre le trafic de drogue, la contrebande, la pêche illégale. Par exemple, en 2011, 5 500 patrouilles en mer ont été effectuées. De même, 3 200 navires ont été inspectés dans le port et 94 ont été verbalisés. Des opérations conjointes avec l’Anti-Drug Smuggling Unit ont permis la saisie de plusieurs kilos de drogues. « Le Forward Observation Post du Port a pour tâche de contrôler les mouvements des navires de pêche et des bateaux de plaisance. Deux officiers y sont postés pour une surveillance de 24 heures », dit l’inspecteur Robert Russie. Ce dernier, qui compte 27 ans d’expérience, ajoute que l’unité procède aussi à des opérations de sauvetage. « La garde-côtière a également pour mission de garantir la protection de l’environnement marin et côtier, dont la lutte antipollution marine », ajoute-t-il.

Codes internationaux

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« Nos missions exigent des compétences pointues et une expertise de très haut niveau », explique le patron de l’unité. Parmi elles figurent la lutte contre la piraterie et l’immigration clandestine », avance l’inspecteur.

Commando Unit

Le pays est le premier de la région à mettre sur pied une unité de commandos au sein de la garde-côtière nationale. Cette unité se consacre à la lutte contre la piraterie. Le Commando Unit, à Le Chaland, est responsable des opérations antiterroristes en haute mer. Une cinquantaine de membres de cette unité a suivi un entraînement de plusieurs années. Ils ont participé à des simulations de prise d’otages et d’attaques de pirates, entre autres. Des membres de la force policière, de la SMF et du Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM) en font partie. Par ailleurs, l’unité de commandos travaille en concertation avec la Police Helicopter Squadron.

La Coast Guard Training School

Excellence through perfection, telle est la devise de la Coast Guard Training School (CGTS). Celle-ci forme les cadres de la force policière et de la garde-côtière nationale. Située à Le Chaland, elle dispense une formation aux jeunes recrues. Depuis sa création en 1979, l’établissement a formé plus de 7 562 stagiaires, indique le chef inspecteur Purmanand, coordinateur de l’institution.

Police Diving School

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"20998","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-34819","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Police Diving School"}}]] Avec le risque croissant de catastrophes naturelles, la formation en plongée a été taillée sur mesure pour que les plongeurs de la police puissent entreprendre des opérations de sauvetage et de recherches. « Les plongeurs sont ainsi formés sur les techniques de pointe des opérations d’assistance, qui comprendront des séances pratiques sur le découpage, le soudage, la démolition et les travaux de réparation sous l’eau », explique le caporal Satish Mohajur, maître instructeur de plongée. Les cours de plongée se tiennent souvent à Blue-Bay et Gris-Gris.

La Maritime Air Squadron

Le MAS transporte des blessés et malades des îles dépendantes en toute urgence à Maurice, ainsi que des papiers d’examens scolaires, des bulletins de vote et des renforts. Elle sillonne la ZEE de Maurice, mène des opérations de sauvetage et des missions antipiratage. Le MAS comprend dix membres d’équipages et 55 cadres formés pour des interventions. Les avions Dornier et Defender, qui font partie de la Air Wing Branch, sont utilisés. Cette unité est sous les ordres du commandant Sunil Joy Chungath. Le MAS est basé à l’aéroport SSR, à Plaisance. Elle compte cinq pilotes, dont quatre Indiens et un Mauricien, et trois observateurs, deux Indiens et un Rodriguais.  
 

Jean Aniel Lisette

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21001","attributes":{"class":"media-image wp-image-34822","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Jean Aniel Lisette"}}]] Jean Aniel Lisette

Après six années de formation intensive et de sacrifices, Jean Aniel Lisette, un Rodriguais de 28 ans, est officiellement promu au grade d’inspecteur du MAS. Il est le premier observateur mauricien à avoir complété l’Observer Course à l’INS Garuda Observer School, Kochi, Inde. Originaire de Petit-Gabriel, Jean Aniel Lisette a rejoint la force policière en 2010 et, ensuite, la garde-côtière nationale comme seaman. Il a été, plus tard, posté à Albion et à Rodrigues, avant d’opérer à bord du CGS Rescuer. « J’ai suivi un Air Orientation Course au sein du MAS pendant un mois, avant de m’envoler pour l’Inde en juillet 2014. J’ai eu sept mois de formation intensive à l’INS Garuda Observer School, à Kochi. Ce qui m’a permis d’acquérir les compétences nécessaires pour l’air navigation, l’airmanship et les ground basics, entre autres », relate Jean Aniel Lisette.
 

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