Interview

Ganessen Chinnapen, économiste : «Faire passer l’économie avant les gains politiques»

Ganessen Chinnapen

2019 sera une année cruciale pour l’économie mauricienne. C’est ce que prévoit l’économiste Ganessen Chinnapen qui estime qu’en adoptant un ensemble de mesures politiques et d’incitations, une croissance au-dessus de 4 % est réalisable.

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2019 est la dernière année du mandat du gouvernement actuel. Selon vous, quelles devraient être ses priorités ?
Des initiatives louables ont été prises cette année. Par exemple : le salaire minimum ou encore des mesures sociales visant à améliorer le niveau de vie des Mauriciens. Toutefois, le gouvernement n’a pas fait de miracle économique, une de ses priorités au début de son mandat. Sur le plan économique, rien n’a été accompli. La croissance n’a pas été relancée, les investissements du secteur privé restent faibles, la confiance des investisseurs et des entreprises reste sombre et le chômage chez les jeunes persiste. Cependant, les priorités devraient être de nettoyer le désordre dans toutes les entreprises d’État, d’adopter un système méritocratique et de valoriser la compétence professionnelle. Par ailleurs, le gouvernement devrait aussi être un entrepreneur et investir dans des partenariats public-privé, comme le font de nombreuses économies émergentes.

La croissance prévue à 4 % en 2019 est-elle réalisable ?
C’est certainement réalisable. Je dirais même que la croissance peut atteindre jusqu’à 4,2 % en 2019. Nous devons simplement stimuler les facteurs de croissance en adoptant un ensemble de mesures politiques et d’incitations. Nous devons créer de la robustesse et renforcer la résilience dans tous les secteurs.

Dans quelle mesure l’environnement des affaires au niveau mondial affectera-t-il l’économie mauricienne en 2019 ?
Même si Maurice est vulnérable aux chocs externes en raison de sa taille et des dépendances commerciales, je ne pense pas que le Brexit et le Trump Bashing contre le Moyen-Orient et la Chine affecteront nos fondamentaux économiques. Nous devons plutôt nous concentrer sur la création de nouveaux secteurs de croissance aussi bien que renforcer, réorganiser et revitaliser les secteurs traditionnels de croissance. Il est également grand temps de faire passer les priorités économiques avant les gains politiques.

 

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