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Free running : le grand saut des yamakasi mauriciens

Encore très peu connu à Maurice, le Free running,  compte malgré tout  une poignée d’adeptes. Défiant les lois de la gravité, ils repoussent tous les jours leurs limites pour réaliser le flip parfait. Rencontre avec trois yamakasi.

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En japonais, le terme yamakasi désigne un adepte d’acrobaties en milieu urbain. À travers le monde, ce sport est toutefois plus connu sous le nom de Free running. Une discipline que beaucoup considèrent à tort comme un sport de l’extrême. Ce qui est injustifié, sachant que le risque zéro n’existe pas dans n’importe quel domaine sportif.

Gireesh René, pratique ce sport depuis 5 ans. Aujourd’hui diplômé en ingénierie mécanique, il n’avait que 17 ans quand il s’y est mis : « C’est le film Banlieue 13 qui m’a inspiré. Le film fait la part belle au parkour, une discipline qui consiste de passer d’un point ‘A’ au point ‘B’ en courant et sautant le plus vite possible. Mais avec le temps, je me suis également intéressé au Free running, qui est la même chose que le parkour, sauf qu’on y ajoute de l’acrobatie. »

Cependant on ne devient pas un Free runner du jour au lendemain. Il faut, en effet, travailler sa souplesse au préalable : « Pendant mes années estudiantines à l’université de Maurice, j’ai pris des cours de gymnastique qu’offrait l’établissement. C’est justement ces cours, qui m’ont permis d’être plus souple et ainsi de pouvoir enchaîner les différentes figures, qu’on appelle dans le jargon des flips. »

Il existe ainsi différentes sortes de flip selon Gireesh : « Il faut d’abord comprendre qu’un flip c’est des pirouettes. Il peut être effectué en avant, sur le côté ou encore en arrière ce qu’on appelle un back flip. Une des figures les plus compliquées à réaliser demeure le double back flip, c’est-à-dire une double pirouette arrière. Comme n’importe quelle figure, il faut d’abord connaître ses limites. »

Axel Louis est également un Free runner. Ce dernier conseille aux débutants de toujours se faire accompagner lors de la réalisation des figures : « L’idéal serait d’être initié à ce sport par des professionnels pour un meilleur encadrement. Par contre si on opte pour un apprentissage sur le tas, cela ne coûte rien de se faire accompagner d’une personne qui pourra vous porter secours en cas de besoin. »

De plus, ce dernier invite les débutants à trouver un milieu sécurisé pour s’adonner à ce sport : « Pour un début, je ne conseille pas une personne de tenter les figures en milieu urbain. Il faut commencer dans un gymnase, sur l’herbe sèche pour amortir les éventuelles chutes. » Et pour faire du Free running, il faut pour commencer avoir un bon équipement, à savoir une paire de chaussures adaptées : « Il faut impérativement, avoir des chaussures de sport avec de bonnes accroches. »

Les femmes s’y mettent aussi

Par ailleurs, il faut également savoir que le Free running n’est pas uniquement l’affaire des messieurs. Et pour cause, les femmes s’y intéressent aussi à l’instar de Nandini Ramasawmy, 24 ans.

Enseignante de mathématiques et d’informatique au collège BPS à Beau-Bassin, cette dernière a pris un peu plus d’une année pour maîtriser les rudiments du Free running : « Le parkour et le Free running sont indissociables. Il faut maîtriser le parkour pour  ensuite se mettre au Free running. Et en moyenne, cela prend un mois pour réaliser une figure de Free running. »

Mais, il faut d’abord vaincre sa peur quand on pratique ce sport. « La peur de se blesser est omniprésente. Mais il faut arriver à la surmonter. Et le seul moyen d’y arriver c’est de s’entraîner régulièrement pour avoir confiance en soi. C’est la seule façon de maîtriser sa peur et de s’améliorer. »

C’est peut-être aussi pour cette raison que les autres femmes n’emboîtent pas le pas de Nandini. « C’est triste de le dire, mais il y a très peu de femme dans ce sport. Beaucoup commencent mais très peu persévèrent, probablement parce qu’elles ont peur ou parce que c’est trop dur. »


Une école de Free running en gestation

Membre de l’équipe Impulsion, qui regroupe également des Free runners comme Axel et Nandini, l’objectif de Gireesh et de tout le groupe d’ailleurs c’est de monter une école de formation. « Cette école va permettre de former plus de Free runners. Pour se faire nous comptons sur l’expertise de New Gravity, un groupe de Free runners réunionnais pour des échanges qui nous permettront de nous perfectionner. »

 

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