Dans le Budget 2024-25, des prêts totalisant plus de Rs 2,4 milliards sont accordés à Metro Express Ltd (MEL) pour couvrir ses frais opérationnels. Depuis son lancement en 2019, le Metro Express dépend fortement des prêts étatiques. Une dépendance financière vis-à-vis de l’État qui remet en question la viabilité à long terme du projet.
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Le Metro Express, depuis sa mise en service en 2019, est devenu un élément-clé du réseau de transport public du pays. Cependant, derrière cette infrastructure moderne, qui relie Port-Louis à Curepipe tout en desservant une ligne entre Rose-Hill et Réduit, se cache une réalité financière préoccupante : la dépendance continue de Metro Express Ltd (MEL) sur des prêts financiers qu’elle contracte auprès de l’État pour financer ses opérations.
Le lancement de la ligne Port-Louis/Réduit, par exemple, a été rendu possible grâce à un prêt initial de Rs 220 millions accordé par le gouvernement qui contrôle l’appareil d’État. Cette dépendance financière n’a fait que croître au fil des années, surtout après les confinements prolongés dus à la pandémie de COVID-19. Ces confinements, couvrant deux années avec des périodes cumulées de plus de deux mois, ont lourdement impacté les finances de MEL.
La pandémie a exacerbé les défis financiers de l’entreprise à tel point qu’elle a entraîné une perte financière de Rs 500 millions en 2021, comme le confirme le rapport financier approuvé cette même année. Les coûts financiers, dont les Rs 232 millions déboursées pour honorer les emprunts et autres frais financiers jugés « hors du contrôle » de MEL, ont contribué à envenimer cette situation.
De plus, Rs 108 millions ont été consacrées à l’entretien des actifs fixes, incluant les trains, la voie ferrée et les panneaux de signalisation. La somme de Rs 140 millions a été allouée aux besoins administratifs, tels que le paiement des salaires des employés.
Les annexes du Budget 2024-25 révèlent que le gouvernement continue de soutenir MEL financièrement. Sous le chapitre « Public Sector Investment Programme », des clauses ont été incluses pour accorder un prêt supplémentaire de plus de Rs 2,4 milliards à MEL sur les prochaines années (voir encadré).
Ces montants viennent s’ajouter aux prêts totalisant Rs 1 milliard contractés par la direction de l’entreprise, lesquels doivent être remboursés sur une période de 10 ans. La dépendance financière de MEL vis-à-vis des prêts contractés auprès de l’État fait naître des questions sur la viabilité à long terme de ce projet.
« Si le Metro Express est un atout indéniable pour le transport urbain à Maurice, son modèle financier actuel nécessite toutefois une réflexion approfondie pour garantir sa durabilité sans recourir systématiquement à l’endettement », avance une source proche du dossier au gouvernement. Il faudra, selon cette même source, lancer de nouvelles pistes de réflexion innovantes et des stratégies de gestion plus robustes pour que le Metro Express puisse éventuellement se passer de l’aide financière continue du gouvernement.
Le défi consiste à équilibrer l’expansion nécessaire du réseau avec une gestion financière saine et durable. En attendant, MEL doit manœuvrer dans un paysage financier complexe. Chaque prêt consenti étant crucial pour assurer la continuité de ses opérations…
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