Forum-débat de Radio Plus : «La Démocratie Citoyenne Participative» décortiquée

La série des Forums-débats organisés par Radio Plus et Malenn Oodiah reprend ses droits en 2020 autour de la thématique « La Démocratie Citoyenne Participative ». La 15e édition de cet exercice aura lieu le 5 février à Résidence Mère Teresa, Triolet, de 17h00 à 19h00. Les invités sur le plateau de Radio Plus sont : Marie Anne Laganne (ONG), Eric Bell (Fondation Espoir et Développement), Devina Lobine (chercheur scientifique à l’Université de Maurice) et Nicolas Ritter (directeur de PILS).

Ce 15e forum, programmé en octobre 2019, avait été renvoyé en raison de l’organisation des élections générales. Après cette échéance politique, la thématique de la participation citoyenne aux prises de décision, leur droit au chapitre et le nécessaire dialogue entre gouvernement et gouvernés s’imposent plus que jamais. Malenn Oodiah, sociologue, a rappelé la pertinence des forums,  « un pari pas évident », qui ont pour objectifs de donner la parole aux « nouvelles figures et jeunes» et d’élever le niveau des débats sur les ondes. Nawaz Noorbux, directeur d’information a Radio Plus, a aussi mis en exergue le souci de transmettre le contenu de ces débats dans un langage simple, en veillant à la forme des réponses afin qu’elles soient courtes, fluides et interactives. En donnant la parole aux panelistes, ces derniers deviennent aussi le moteur du succès de l’émission, fait observer Nawaz Noorbux, qui exhorte ces derniers à éviter de longs exposés.

Pourtant, à y regarder de près à la question du rôle des citoyens dans une société, les moyens dont ils disposent pour se faire entendre et d’agir sur le terrain, il semble peu probable d’éviter ces longues interventions. Parce qu’il faut aussi, dès le début, s’interroger sur la définition que l’on donne au terne ‘société civile’. 

«Crise de confiance»

Pour Malenn Oodiah, la pertinence de cette thématique s’inscrit dans la réponse que l’on donne au rôle et aux responsabilités du citoyen face à la crise de la démocratie représentative dans de nombreuses sociétés. « C’est notre cas, affirme-t-il, il y a une crise de confiance dans les partis politiques traditionnels, avec pour conséquence le divorce grandissant entre les élites politiques et les citoyens. » Mais cette rupture n’est pas fatale puisqu’elle contient son propre dynamique et dialectique en ce qu’elle est aussi une « quête pour davantage de démocratie», fait valoir Malenn Oodiah.  Il s’agit de créer le cadre pour une mobilisation concertée, coordonnée, bien articulée afin d’enrichir le processus de construction d’une nouvelle société. Contre toutes les vertus que l’on prête à la société civile, parfois idéalisées ou fantaisistes, il préfère y voir « (…) un contre-pouvoir qui contrôle les excès de l’État, elle surveille et dénonce les dérives autoritaires, les scandales, les risques écologiques ou autres. »

Enjeux écologiques

Est-ce que le point d’orgue de cette série de thématiques sera-t-elle la création d’un parti politique? demande légitimement Marie Anne Lagane. « Nullement », s’empresse de répliquer Malenn Oodiah qui précise toutefois que le contenu de ces débats concernera directement le champ politique, puisque la formulation des propositions sera de nature à nourrir la réflexion politique jusqu’à lui donner une direction souhaitée par les citoyens. 

La présence de Nicolas Ritter, connu pour son engagement au sein de Pils, et de Devina Lobine illustre le dépassement d’un cadre stricto sensu politique, souhaité par les animateurs de l’émission, pour faire valoir la prise en compte des libertés individuelles ainsi que les enjeux écologiques, indispensables à un développement harmonieux.  « Il existe à Maurice un potentiel pour une telle société civile, avec l’intérêt public à l’agenda, fait observer Malenn Oodiah. «Analysons cette société civile de manière clinique pour bien comprendre les enjeux et identifier les pistes de sortie. Un état des lieux s’impose pour dégager les orientations et un plan d’action. »