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Fortes pluies : appel en faveur d’un protocole uniforme pour le public et le privé 

Le ministère de la Fonction publique dispose déjà d’un protocole sur les fortes pluies pour les fonctionnaires, et de manière similaire, la communauté des affaires, représentée par Business Mauritius, a élaboré un protocole pour les entreprises privées.

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Les procédures à suivre pendant les pluies torrentielles, les cyclones et autres intempéries sont similaires pour le secteur privé et le secteur public. C’est ce qu’affirme Areff Salauroo, président de l’Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP). Il explique que Business Mauritius a élaboré un plan pour les entreprises privées, en invitant tous les acteurs à y apporter leur contribution. 

« Pour Business Mauritius, comme pour tous les employeurs, la priorité est la vie humaine. Cela doit se faire en prenant en considération plusieurs facteurs afin de maintenir les activités essentielles », explique Areff Salauroo. Il souligne que Business Mauritius a fait ressortir à plusieurs reprises que la sécurité des employés est et restera une priorité absolue. « L’essentiel est de prendre les responsabilités nécessaires et également les dispositions pour assurer la sécurité des employés. La communication reste l’élément clé dans de telles situations », insiste-t-il.

Cependant, Reeaz Chuttoo, l’un des porte-parole de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), affirme que le protocole mis en place dans le secteur privé est « secret ». « Nous n’avons pas une copie de ce protocole. Par ailleurs, un protocole ne peut pas être élaboré uniquement par Business Mauritius et ses membres. Cela aurait dû être fait en consultation avec différents représentants des syndicats », déplore-t-il.
 
En effet, selon Reeaz Chuttoo, lorsqu’une alerte d’une catastrophe est déclenchée, le gouvernement ne peut que lancer un appel aux employeurs du privé pour libérer leurs employés. Or, dit-il, cet appel n’est pas obligatoire. « En fin de compte, c’est aux employeurs de décider de libérer les salariés et de les laisser rentrer à la maison », explique le syndicaliste. Dans la fonction publique, précise Reeaz Chuttoo, le mot d’ordre est obligatoire.

Deux poids et deux mesures ? 

Alors que dans le secteur public, les fonctionnaires ont été autorisés à partir à 12 h 30, le lundi 15 janvier, le privé, de son côté, a été invité à suivre le protocole. À maintes reprises, les syndicalistes ont décrit cette politique comme « de deux poids et deux mesures ». De même, Reeaz Chuttoo estime qu’il faut « une seule loi pour tous les employés », que ce soit dans le privé ou dans la fonction publique, en cas de catastrophes naturelles. « Il n’est pas possible d’avoir deux protocoles différents concernant le travail alors que le risque est le même pour tous les travailleurs », appuie-t-il. 

Areff Salauroo, cependant, affirme qu’on ne peut pas parler de deux protocoles ni de deux poids et deux mesures. « Le communiqué du ministère invitait les entreprises du privé à prendre les mêmes dispositions », précise-t-il. Selon lui, même s’il y avait deux protocoles, le but principal reste la sauvegarde de la vie humaine. « Les employeurs du privé sont conscients qu’ils doivent tout faire pour assurer la sécurité des employés. C’est pour cela que les entreprises emploient des Health and Safety Officers. Ils ont à cœur la santé et la sécurité des employés et ont la responsabilité d’éliminer au maximum les risques dans le monde du travail », déclare le président de la MAHRP.
 


Les recommandations

Amendement à la loi

Reaz ChuttooReeaz Chuttoo est d’avis qu’il est nécessaire d’amender la loi afin de garantir l’égalité de traitement de tous les employés, que ce soit dans les secteurs privé et public, en ce qui concerne l’annonce d’alertes de fortes pluies et de cyclones. « Quand il s’agit de la vie des gens, il faut dépasser les distinctions entre ces secteurs et imposer des règles communes pour tous les travailleurs », souligne-t-il.

Inclure les conditions climatiques dans le « Plan de Continuité »

Areff Salauroo rappelle que les entreprises ont été incitées, par la pandémie, à élaborer un Plan de Continuité (Business Continuity Plan). Ce plan, affirme-t-il, permet d’analyser tous les scénarios et de se préparer à faire face à ces situations diverses. « Il est temps d’inclure les conditions climatiques dans ce plan. La communication demeure essentielle pour mieux s’adapter à de telles conditions », explique-t-il.

Mise en place d’un comité multipartite

Le porte-parole de la CTSP estime qu’il est nécessaire de mettre en place un comité multipartite comprenant les autorités gouvernementales, la société civile, le patronat du secteur privé et les syndicalistes, entre autres. « Ces parties prenantes devront se réunir à l’approche d’un cyclone ou de fortes pluies afin de prendre des décisions dans l’intérêt de tous. Pendant les intempéries, la vie des Mauriciens est en jeu. Ainsi, on ne peut plus prendre des décisions sans consulter toutes les parties concernées », soutient Reeaz Chuttoo.

Privilégier le télétravail

AreffAreff Salauroo estime que la prévention doit être favorisée. Ainsi, selon lui, le télétravail (lorsque c’est envisageable) doit être le mode de travail privilégié. « Pour les déplacements, de la résidence au lieu de travail et vice versa pour ceux qui doivent être physiquement présents, cela demande une meilleure réflexion et une meilleure planification », affirme-t-il. 

Cependant, Reeaz Chuttoo est d’avis que le télétravail ne pourrait pas fonctionner dans ces situations en raison des fréquentes coupures d’électricité et des risques d’accumulation d’eau dans les maisons.


Business Mauritius : «La nature des opérations doit être prise en compte»

« Le protocole pour le secteur privé sert de guide pour fournir des conseils pratiques aux organisations du secteur privé en cas de fortes pluies. Aucune responsabilité civile ou pénale ne sera attribuée à toute personne et/ou organisation dans l’exécution de ses rôles, responsabilités et actions associés à ce protocole. Reconnaissant que la communauté des entreprises est composée de nombreuses entreprises opérant dans différents secteurs et industries, Business Mauritius  propose que le protocole prenne en compte la nature spécifique des activités et opérations au sein de ces secteurs. » 

 

Ce que dit le ministère du Travail 

En cas de conditions météorologiques extrêmes, telles que des pluies fortes ou torrentielles, un ordre peut être émis par le National Crisis Committee conformément à l’article 16 de la loi de 2016 sur la Réduction et la Gestion des Risques de Catastrophes, exigeant que toute personne reste à l’intérieur ou entraînant la déclaration d’un état de catastrophe. Toute instruction dans le but d’assister et de protéger le public est émise en vertu de l’article 37 de la cette loi.

Un employeur ne doit pas exiger d’un travailleur de se rendre au travail ou de continuer à travailler s’il est exposé aux conditions climatiques. Aussi, l’employeur doit verser au travailleur une rémunération d’une journée complète lorsque le travail ne peut pas être effectué en raison des mauvaises conditions climatiques, ou lorsque le travailleur reprend le travail pendant 2 heures ou plus. Lorsqu’une alerte cyclonique de classe III ou IV ou un bulletin de sécurité émis en vertu Mauritius Meteorological Services (Warnings) Regulations 2023 est en vigueur, un travailleur peut s’absenter du travail et l’employeur doit assurer une rémunération au travailleur au taux normal.
 

 

 

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