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Forte chaleur - Demande en énergie : le record de 2019 presque égalé

Le CEB a eu à basculer sur les turbines à gaz pour répondre à la demande énergétique.

Les records de chaleur enregistrés depuis le début de l’année relancent le débat sur la capacité du pays à répondre aux besoins énergétiques croissants, particulièrement avec l’utilisation généralisée d’équipements tels que les climatiseurs et les ventilateurs.

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Le Central Electricity Board (CEB) a enregistré la demande énergétique la plus élevée depuis 2019, atteignant quotidiennement 508,4 mégawatts. Cette augmentation significative est attribuée aux températures élevées enregistrées pendant la saison estivale. La demande énergétique a ainsi approché de près les 510 mégawatts enregistrés en 2019.  

Selon divers techniciens interrogés au sein du CEB, l’organisme a été contraint de recourir aux turbines à gaz pour répondre à la demande énergétique croissante. D’autres techniciens s’accordent à dire que sans le retour de Terragen sur le réseau du CEB, la situation aurait pu être insoutenable pour l’organisme. 

Toujours est-il que cette situation soulève des interrogations quant à la capacité future du CEB à assurer la demande énergétique. D’autant que le changement climatique, une réalité avérée, laisse présager des augmentations encore plus importantes des températures dans les années à venir. Des préoccupations émergent également en ce qui concerne l’absence, au cours des dernières années, de nouveaux projets énergétiques venant renforcer le réseau électrique du CEB.

Selon divers experts, la situation énergétique à Maurice ne peut plus être ignorée, car de nombreux pays à travers le monde sont de plus en plus exposés aux risques de délestages. L’exemple de la Réunion illustre particulièrement cette situation préoccupante à l’échelle mondiale. Bien que l’île sœur ait été régulièrement citée ces dernières années comme un modèle en matière de production énergétique, notamment en ce qui concerne les énergies vertes, elle est de plus en plus touchée par des coupures d’électricité depuis l’année dernière.

En novembre de l’année précédente, la situation de l’électricité à l’île de La Réunion était classée en rouge, indiquant que le réseau électrique était fortement sollicité, avec un risque élevé de coupures préventives pour maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande sur la majeure partie du territoire. Cette évolution met en lumière les défis croissants auxquels de nombreuses régions, y compris Maurice, pourraient être confrontées en matière d’approvisionnement énergétique dans un contexte mondial en évolution.

Evoquant la situation à Maurice, Khalil Elahee, expert et chargé de cours à l’université de Maurice (UoM), souligne que la forte chaleur et l’humidité actuelles, associées à l’utilisation généralisée de la climatisation pendant les heures de pointe en semaine, pourraient entraîner un pic de demande record. Il exprime des inquiétudes quant à d’éventuels déficits entre l’approvisionnement et la demande au niveau local, attribuables à l’installation de climatiseurs énergivores sans que cette demande additionnelle ait été signalée au CEB lors de la construction des bâtiments.

Selon lui, « il existe une surcharge localisée dans certains quartiers ou régions lorsque tous les utilisateurs activent la climatisation simultanément. Avec les effets du dérèglement climatique, des interruptions locales et des risques plus étendus sur le réseau pourraient survenir si des moteurs ou des générateurs tombent en panne au moment critique », dit-il, et d’ajouter que l’on dépend actuellement sur des turbines à gaz coûteuses.

Pour résoudre ces problèmes, Khalil Elahee préconise une sensibilisation accrue sur les possibilités de ventilation naturelle et les solutions bioclimatiques peu onéreuses. Il suggère également d’accélérer l’installation de panneaux solaires sur les toits pour fournir de l’électricité verte directement à la climatisation pendant les périodes de chaleur intense. Il souligne que le refroidissement solaire, ou « solar cooling », représente une solution d’avenir face à l’augmentation de la demande de réfrigération pendant l’été.

Il appelle aussi à l’engagement continu de l’Energy Efficiency Management Office dans une campagne de gestion de la demande, soulignant l’importance de sensibiliser les utilisateurs sur le réglage optimal de la climatisation. Il insiste sur la nécessité de protéger les consommateurs en les encourageant à investir dans des climatiseurs plus efficaces, car un appareil énergivore, qui peut coûter moins de Rs 3 000 aujourd’hui, pourrait entraîner des coûts d’électricité jusqu’à quatre fois plus élevés que ceux d’un appareil plus efficace.

 

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