Fonds monétaire international : des institutions solides pour atteindre la croissance

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) est à Maurice depuis quelques jours . Elle a rencontré la presse le lundi 14 août pour des observations préliminaires.

Le chef de la délégation, Amadou Sy, conseiller du département Afrique, a souligné que l’objectif du gouvernement de faire de Maurice un pays ayant des revenus moyens supérieurs pour les prochaines années est fort louable. Il s’appuie sur la mise en œuvre du programme d’investissement public ambitieux et sur l’amélioration du climat des affaires.

Il estime que « pour atteindre le prochain palier de développement économique le pays devra pouvoir compter sur des institutions solides, transparentes et indépendantes pour surmonter les difficultés » . 

Ses recommandations ont été classées en quatre catégories. Il y a  la politique fiscale. Il s’agira de fournir un ancrage à terme qui renforcera sa crédibilité et de ménager un espace fiscal pour des investissements dans des infrastructures et le capital humain.

Le deuxième volet porte sur la politique monétaire. Selon  la mission du FMI, les tendances inflationnistes sont en hausse. Elle estime nécessaire une consolidation du cadre monétaire afin que ces politiques puissent réagir aux chocs économiques. En juillet dernier, l’inflation a été de 5,3 % contre 2,3 % en fin de 2016. Cette hausse fait suite à des augmentations de prix des produits alimentaires, des carburants, des cigarettes et des boissons alcoolisées.

La troisième catégorie est axée sur les services financiers. Le secteur du Global Business  s’est montré résilient dans le sillage des changements du traité indo-mauricien sur la non-double l’imposition en raison de la préservation du droit acquis (Grandfathering Clause). « Maurice, en tant que centre financier, doit prendre des mesures nécessaires afin de devenir résilient dans les moyen et long termes.  »

Le quatrième pôle est la nécessité d’une compétitivité maintenue pour assurer la croissance. Le représentant du FMI note que c’est crucial dans la mesure où, non seulement, d’autres pays s’activent à améliorer leur productivité, mais à Maurice, les salaires augmentent plus rapidement que la productivité. Il existe aussi une inadéquation des compétences. Il a confirmé que Maurice est maintenant comparé à des pays émergents puisqu’il veut faire partie des pays ayant des revenus moyens supérieurs. Il y a de la place pour de l’amélioration.  

Le FMI maintient sa prévision de croissance économique de 3,9 % pour cette année en raison du dynamisme dans le secteur de la construction, le tourisme et l’intermédiation financière. En revanche, des baisses de revenus sont prévues concernant le sucre et les produits manufacturés.

Ces observations seront présentées, dans un premier temps, au management du FMI avant d’être soumises à son conseil d’administration.