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Firemount Textile Ltd à La Tour Koenig : la révolte de 250 ouvriers malgaches

Firemount Textile Ltd à La Tour Koenig Ces travailleurs malgaches déplorent qu’ils n’obtiennent pas les mêmes conditions que leurs collègues mauriciens et bangladais.

Grogne, exaspération et sentiment de ras-le-bol ont envahi les 250 ouvriers malgaches de l’usine de textile Firemount à La Tour Koenig. Ces derniers ont entamé un deuxième jour de grève le mercredi 3 avril. Ce mouvement de contestation a vu l’intervention du chargé d’affaires à l’ambassade malgache à Maurice et les représentants du ministère du Travail.

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Maltraitance, non-respect des paiements pour les salaires, nourriture impropre à la consommation, déductions prélevées de leurs salaires pour le paiement de leur billet d’avion retour, entre autres. Telles sont les « conditions déplorables » qu’ont dénoncées ces travailleurs originaires de la Grande île. Leur cri de cœur n’est pas resté insensible mercredi. Les autorités malgaches et mauriciennes sont intervenues.

Au nombre de 800 travailleurs dans cette usine, les 250 Malgaches ont manifesté leur mécontentement contre cette entreprise qui produit quelque 900 000 pièces de jeans, blousons et shorts dans ses deux usines à La Tour Koenig et à St-Félix. Selon les dires de ces ouvriers de textile, ils sont logés à quatre dans une chambre de neuf mètres carrés à La Tour Koenig. Et la pièce dispose de lits superposés et d’une salle de bains.

Réclamant de meilleures conditions de travail et d’un traitement plus humain, les ouvriers qui se sont massés devant les locaux de l’usine ont exigé une augmentation conséquente de leurs salaires. Jim Marius raconte le calvaire de ses compatriotes. S’adressant à la presse, le représentant de ces ouvriers évoque un salaire dérisoire. « Nous les Malgaches, nous subissons de la maltraitance. Pourquoi ne recevons-nous pas les mêmes traitements que les Mauriciens ou les Bangladais ? Notre principal problème est notre salaire. On reçoit un salaire mensuel entre Rs 3 000 et Rs 5 000. Comment pouvons-nous vivre avec un tel salaire ? De plus, nous devons payer une somme de Rs 1 400 pour le dortoir. Nos conditions sont complètement différentes des autres. Certains membres de la direction nous traitent comme des incapables », fulmine-t-il.

Sous les regards impuissants de ses confrères, Jim Marius explique que « les 250 ouvriers malgaches travaillent de 07h00 à 17h30 tous les jours ». Face à ce mouvement de grève, la police de la région a été mandée sur les lieux. Outre la police, les officiers du ministère du Travail ont effectué le déplacement pour entamer des négociations avec la direction. Les ouvriers malgaches opérant à St-Félix ont également rejoint les autres pour cette grève.


Silence radio pour la direction

Le Défi Quotidien a vainement tenté d’obtenir une réaction auprès de la direction de l’usine Firemount Textile, à La Tour Koenig. Mais, les tentatives se sont avérées vaines. Un des préposés nous a fait comprendre que les responsables étaient indisponibles : « Les membres de l’administration sont toujours en réunion. Veuillez rappeler ultérieurement. »


Mija Rasamizafy, chargé d’affaires à l’ambassade malgache à Maurice : «Des déductions anormales sur les salaires»

Face à l’appel de détresse de ces ouvriers malgaches, Mija Rasamizafy s’est déplacé mercredi matin à l’usine Firemount pour rencontrer les 250 travailleurs ainsi que la direction. Dans une déclaration à la presse, le chargé d’affaires à l’ambassade malgache à Maurice qualifie cette situation « d’inacceptable ». « Les négociations sont en cours. Il y a plusieurs points que les ouvriers ont soulevés. Entre autres, une question de salaire sur lequel il y a des déductions anormales et aussi leur billet d’avion retour et leur dortoir. Certaines personnes de la direction rabaissent ces travailleurs. L’ambassade de Madagascar à Maurice ne peut accepter cet état de chose. Nous réclamons le respect pour les travailleurs. Si l’employeur veut vraiment employer nos ressortissants, qu’il fasse d’abord le remboursement de tous les impayés et le respect des heures supplémentaires des travailleurs. La balle est dans le camp du patronat », a-t-il fait comprendre.

 

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