Financement terroriste à Londres : le couple Golamaully n’échappera pas à la prison

Les dés sont jetés pour Mohammed Iqbal et Nazimabee Golamaully. « Une peine d’emprisonnement est inévitable », a declaré la juge Anuja Dhir au couple mauricien installé à Londres jeudi 17 novembre. Ils avaient plaidé coupable d’avoir financé un combattant de l’État islamique, leur neveu Zafiir Golamaully. Ils restent en cellule policière jusqu’à ce mardi 22 novembre, jour où la sentence sera rendue.

Le couple, qui réside à Middle Way, Streatham, à Londres, avait avoué avoir viré de l’argent à Zafiir Golamaully, parti rejoindre les rangs de Daech en Syrie. Mohammed Iqbal, un directeur d’hôpital de 48 ans, et Nazimabee Golamaully, 46 ans, avaient été interpellés par la Counter Terrorism Command du Metropolitan Police Service. Le 11 août 2014, ils avaient viré, via la Western Union, 219 livres sterling (environ Rs 12 000) sur le compte d’un dénommé Mohamed Alhmidan, considéré comme un homme de paille de l’État islamique basé en Turquie. L’argent était destiné à Zafiir Golamaully, un ancien élève d’un collège d’élite originaire de Vacoas.

Le couple est poursuivi devant l’Old Bailey Court, à Londres, sous l’article 15 (3) de la Terrrorism Act de 2000. Mohammed Iqbal Golamaully avait plaidé coupable en septembre alors que sa femme lui a emboîté le pas le 3 octobre.

Échanges de messages

En Cour jeudi, la poursuite a expliqué que le directeur de l’hôpital et sa femme ont envoyé de l’argent à un combattant de Daech qui avait prédit l’attaque contre Charlie Hebdo sur Twitter sous le nom de @Palidinofjihad. Le procureur Daniel Pawson-Pounds a précisé : «  Le couple a envoyé de l’argent à Zafirr Golamaully, sachant que ce dernier se battait pour l’État islamique en Syrie.  The Crown say whether the money was intended or thought to be intended for material in terms of military purposes or subsistence is irrelevant. »

Le procureur a aussi montré des échanges de messages entre le couple et Lubnaa, la sœur de Zafirr Golamaully. Cette dernière a également mis le cap sur la Syrie pour rejoindre son frère. La poursuite a fait ressortir que Lubnaa était en contact permanent avec sa tante et son oncle. « In one message she proudly told Mohammed her brother had equipped her with a gun, to which he replied ‘You’ll have to learn how to use it’ », a indiqué Daniel Pawson-Pounds.

Lors de son plaidoyer, Me Hossein Zahir, avocat de Nazimabee Golamaully, a décrit sa cliente comme une personne naïve. Il a affirmé que son implication était bien moindre que celle de son mari : « Elle est dévastée par ses actes. Elle est mortifiée et regrette amèrement l’impact sur sa famille. »