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Fièvre aphteuse et salmonellose : l'appel de détresse des commerçants

Cuisse de poulet

La fièvre aphteuse ayant décimé le cheptel bovin et la contamination à la salmonelle affectant le poulet ont aussi fait d’autres victimes collatérales : les commerçants. Les consommateurs délaissent leurs produits, d’où la chute libre des ventes.

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« Notre situation est catastrophique. » C’est ce qu’affirme Rahim Boodhoo, boucher au Marché central. Il explique cette état de choses par le fait que la Mauritius Meat Authority (MMA) ne procède plus à l’abattage des animaux et a stoppé la livraison de la viande de bœuf. Il s’interroge sur la pertinence d’une telle décision, tout le cheptel n’ayant pas été affecté. Il parle de 1 100 bœufs qui, selon lui, pourraient être abattus. « Ki fer pe refiz koup bef apre ki finn donn lotorizasion pu kurbani ? »   

Rahim Boodhoo estime que les autorités auraient pu importer des bœufs par avion afin de permettre aux bouchers de maintenir leur activité. Il se plaint que, depuis plus d’un mois, les bouchers sont au chômage technique, faute de viande. Et d’ajouter que cette situation se répercute sévèrement sur ses revenus.

Le boucher affirme que cette pénurie de viande et la méfiance du consommateur mettent en péril plusieurs com­merces, à l’instar des marchands de biryani et autres restaurants. Rahim Boodhoo appré­hende l’avenir. La situation des bouchers ira en se dégradant aussi longtemps que les bœufs ne sont pas abattus, craint-il. Il est d’autant plus inquiet, car il doit aussi assurer les salaires de ses employés. Il souhaite que le gouver­nement leur verse une compensation financière pour qu’ils puissent faire face à la conjoncture difficile.

Idem du côté de la vente de poulet frais. Nizam Sookharry, producteur, fournisseur et revendeur,  n’en revient pas. « Seuls les poussins produits par le département du ministère de l’Agro-industrie à Réduit sont affectés par la salmonelle. » L’éleveur dit acheter des poussins auprès des gros produc­teurs privés, dont Avipro. Il les nourrit pendant une quinzaine de jours, avant de les abattre pour les écouler sur le marché. Il donne la garantie que ses produits sont propres à la consommation. 

Pour Nizam Sookharry, on ne peut mettre tous les producteurs de poulet dans le même panier. Concernant les œufs, il avance que ce sont ceux destinés à la couvaison qui sont infectés. La psychose qui s’est installée contribue, selon lui, à la chute libre de la vente des œufs destinés à la consommation. Il se plaint que son chiffre d’affaires a accusé une baisse de près de 75 %.

Mahen Seeruttun : « Plusieurs options sont à l’étudepour approvisionner le marché »

Le ministre de l’Agro-industrie explique que toutes les précautions ont été prises pour éviter la propagation de la salmonellose. Tous les poussins infectés, souligne Mahen Seeruttun, ont été abattus et des sacs en plastique ont été fournis aux fermes concernées pour le ramassage des déchets. Il ne peut y avoir de pénurie de poulet sur le marché, car seule une minorité de poussins a été contaminé, soutient-il.

Concernant les producteurs de porc, le ministre a affirmé que le gouvernement a décidé de rayer 50 % de leurs emprunts contractés auprès de la Banque de développement. Ils auront jusqu’au mois de juillet 2017 pour rembourser la balance restante. Mahen Seeruttun explique, d’autre part, que des options sont à l’étude pour approvisionner le marché local en viande, l’une d’elles étant l’importation de bœufs par avion.

Politique : Alan Ganoo parle d’un vide politique

Commentant la démission de Zouberr Joomaye du MMM, Alan Ganoo, leader du Mouvement Patriotique (MP), estime que la configuration politique dans l’opposition pourrait changer. Il explique qu’avec le départ du député du no 13, les mauves se sont affaiblis numériquement. Ainsi, ils ne disposent que d’un siège de plus que les autres composantes de l’opposition réunies. Il avance qu’un rapprochement des partis, autre que le MMM, pourrait coûter à Paul Bérenger son poste de leader de l’opposition.

Alan Ganoo laisse entendre qu’il n’est pas intéressé à endosser ce costume. Une fois de plus, il a affirmé que son parti n’était pas séduit par l’idée de se joindre au gouvernement, mais qu’une éventuelle demande devra être considérée par son bureau politique. Le leader du MP estime que la fragmentation de l’opposition a créé un vide politique qu’il reste à combler face à un gouvernement en nette perte de vitesse. Il reconnaît aussi qu’il y a une remontée du Parti travailliste sur l’échiquier politique.

 

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