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Fermeture de la pêche à l’ourite à Baie-du-Cap - Les pêcheurs: «Nous préférons du travail au lieu d’une allocation»

La fermeture de la pêche à l’ourite, prévue du 15 août au 15 octobre, inquiète les pêcheurs de Baie-du-Cap. Ils ne veulent pas chômer pendant deux mois parce qu’ils doivent subvenir aux besoins de leurs familles. Les pêcheurs seront inactifs pendant deux mois et souhaitent que les autorités leur trouvent un emploi alternatif. « Nous ne sommes pas contre la fermeture, car elle est importante pour la reproduction de l’espèce, mais nous devons assurer notre source de revenus », nous expliquent-ils, quand nous les avons rencontrés mercredi après-midi. Les pêcheurs expliquent que lors de la dernière fermeture en 2015, ils n’ont pas travaillé pendant « deux longs mois ». « Nous ne voulons pas que la même chose se répète cette année », disent-ils.

Nettoyage et formation

Cyrano Entresol, pêcheur, conseiller du village de Baie-du-Cap et président de l’Association des pêcheurs du Sud, soutient que les pêcheurs de la région dépendent essentiellement de l’ourite comme appât pour prendre les poissons. Avec la fermeture de la pêche à l’ourite, dit-il, les pêcheurs souffriront d’un manque à gagner. « Qu’on nous donne du travail ou un stock d’ourites pour nous permettre de continuer de travailler » dit-il. Et d’ajouter : « Les pêcheurs ne réclament pas une allocation financière pour ne rien faire, mais du travail pour qu’ils puissent subvenir aux besoins de leurs familles ». Mais où trouver de l’emploi ? Louis Gérard Bernard, pêcheur, qui a travaillé étroitement avec la Mauritius Marine Conservation Society lors de la dernière fermeture, estime que les pêcheurs pourront s’adonner à plusieurs activités contre un salaire. Il cite, entre autres, le nettoyage de la plage, assurer la formation des jeunes pêcheurs et autres travaux dans l’intérêt du village. Il parle aussi des travaux pour contrer l’érosion qui gagne de plus en plus de terrain dans la région sur plus d’un kilomètre. Plusieurs arbres datant de plus d’une quarantaine d’années ont les racines en l’air avec la plage qui disparaît de plus en plus. On peut voir des gros arbres qui sont tombés. Louis Gérard Bernard avance que les autorités peuvent puiser dans les fonds de financement de l’Union européenne pour assurer leurs salaires. Il rappelle que l’année dernière, durant la fermeture, les pêcheurs avaient collaboré étroitement à la surveillance de la mer contre d’éventuels fraudeurs. Il regrette que, cette année, ils ne font pas partie de ce projet. Soulignons que Louis Gérard Bernard représente aussi une ONG qui défend les ressources marines. Rajesh, un autre pêcheur de la localité, ne veut pas chômer. « Pourvu que nous ne restons pas inactifs pendant deux mois ». Il est soutenu par son collègue Soobash qui, lui, réclame un cadre régulateur pour « assurer les intérêts des pêcheurs ». Il déplore que les pêcheurs sacrifient leurs activités pendant deux mois et qu’à l’ouverture de la pêche à l’ourite, des amateurs peuvent s’y adonner. « Pa kapav ki nou zefor tom dan dilo », dit-il.
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