Le trafic de faux documents routiers a pris de l’ampleur depuis quelque temps. Conscientes du phénomène, les autorités sont en état d’alerte. La police et la National Land Transport Authority (NLTA) traquent les usagers de la route qui utilisent ces faux documents, notamment des vignettes d’assurance, de contrôle technique (fitness) et de paiement de la taxe routière (déclaration).
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Au-delà, il y a bien sûr des faussaires bien équipés, qui fabriquent des documents quasi identiques aux vrais. Mais aussi des intermédiaires qui les écoulent. La police soupçonne fortement des « agents facilitateurs » proposant leurs services aux automobilistes de faire partie de cette catégorie.
Lors d’un contrôle de routine effectué le 29 août dans le sud de l’île, des agents de la NLTA déployés sur le terrain ont découvert qu’une voiture appartenant à un marchand ambulant circulait avec des documents suspects. L’examen du certificat de fitness et de la vignette de déclaration a effectivement permis de conclure que ces documents étaient des faux.
Dans une déposition à la police, le propriétaire du véhicule, un habitant de Riche-en-Eau âgé de 25 ans, a incriminé un facilitateur qui opérerait, selon lui, dans l’enceinte de la NTLA à Cassis.
« Linn dir mwa li bien abitie dan NTA »
Le 10 mars dernier, le jeune homme a fait l’acquisition d’une voiture de la marque Nissan. Le même jour, il s’est rendu au siège de la NTLA à Cassis pour se procurer un « certificat de gage sans déplacement ». Sur place, il affirme avoir été abordé par un certain Rashid E. « Il m’a dit qu’il était en mesure de faire mes démarches pour l’enregistrement de ma voiture et aussi de me faire obtenir mes vignettes de déclaration et de fitness », explique-t-il au Défi Plus.
Pour ce travail, Rashid E. a réclamé la somme de Rs 30 000. « Linn dir mwa li bien abitie dan NTA et li kav fer mo bann demars. Mo dir mo pa bizin deranze akoz mo res lwin », poursuit notre interlocuteur. Il avait donc placé sa confiance entre les mains de cet homme.
Mais après l’inspection des enquêteurs de la NTLA, c’est le choc pour le marchand ambulant quand il apprend que ses documents routiers sont faux. « Si mo ti kone mo papie pa bon, mo pa ti pou pase mem divan NTA. Monn dir zot ki monn pay gro kass pou gagn sa bann viniet la », nous raconte-t-il.
Depuis, il ne peut plus utiliser sa voiture, ce qui le handicape grandement dans ses activités de tous les jours. « Plis ki de semenn, mo masin pe dormi. Mo pe extra bloke dan mo travay. Mo telefonn azan fasilitater la, me li pa reponn mo call », dit-il. La police de Line Barracks a ouvert une enquête et tente de mettre la main sur le fameux Rashid E.
Selon la police, certains « agents facilitateurs » pourraient être des maillons importants du trafic de faux documents routiers. De nombreux automobilistes ont en effet recours à leurs services afin d’économiser du temps. « Azan la pran sarz nou fitness, asirans, deklarasion et li vinn kit tou », déclare un propriétaire de voiture.
Le mois dernier, une perquisition chez un chauffeur d’autobus à Mon-Goût avait permis de découvrir quatre certificats d’assurance contrefaits, des faux permis de conduire à différents noms et cinq certificats de fitness falsifiés. Un autre faussaire présumé, âgé de 58 ans, avait été arrêté en juin. Parmi les documents saisis chez lui à Rose-Belle, figurent des fausses vignettes d’assurance, de fitness et de déclaration.
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