Faits Divers

Fausse alerte à la Bombe à l'hôpital de Candos - L'ado de 15 ans : «Monn fer parey kouma dan fim»

Vent de panique à l'hôpital Victoria de Candos lundi. Il est 18 h 17 lorsque le personnel du SAMU de l'hôpital reçoit un appel anonyme. Au bout du fil, une voix masculine affirme qu’une bombe a été placée dans l'enceinte de l'hôpital et qu’elle allait exploser. Un fort dispositif policier y est mandé. Cependant, il n'y a jamais eu de bombe. Le suspect, arrêté, relate comment et pourquoi il a fait cet appel.

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L'auteur de la mauvaise plaisanterie n'est nul autre qu'un ado de 15 ans, habitant les hautes Plaines-Wilhems. Arrêté, 24 heures chrono après les faits, il explique son geste : « Monn fer parey kouma dan enn fim mo ti gete. »

Mo ena enn bon nouvel pou zot, dans 30 minit enn bom pou eklate… »

L’'idée de déclencher cette fausse alerte à la bombe aurait germé dans la tête de l'adolescent après avoir visionné le DVD d'une série américaine appelée Blindspot, plus tôt dans la journée de lundi. Fan de cette série, l'adolescent - il n'est plus scolarisé depuis la Form II - se serait inspiré d'une séquence mettant en scène une alerte à la bombe. « Pa ti ena rol, monn pran portab mo ser ki ti lor rebor pou mo ekout la mizik san ki li kone… », soutient l'ado.

Toutefois, les images de l'alerte à la bombe qu'il avait vues dans la série n’auraient cessé de le hanter. Il aurait alors composé le 114. À l'autre bout du fil, un interlocuteur lui répond : « Bonsoir SAMU, kouma mo kapav ed ou ? » L'adolescent aurait alors lancé (il avait retranscrit le dialogue de la série en créole, NdlR) :

« Mo ena enn bon nouvel pou zot, dan 30 minit enn bom pou eklate… » Il aurait raccroché aussitôt, puis il aurait éteint le cellulaire sans pour autant mesurer les conséquences de son geste. Avant que sa soeur ne s'en rende compte, il aurait replacé le cellulaire à l'endroit où il l'avait trouvé.

À aucun moment, la sœur ne s’est doutée que son cadet avait utilisé son cellulaire pour déclencher une fausse alerte à la bombe.

Entre-temps, la panique s'installe dans l'établissement hospitalier. Les éléments de la Bomb Disposal Unit inspectaient les moindres coins et recoins de l'hôpital pour retrouver l'engin explosif allégué. La direction de l'hôpital avait décidé de jouer la carte de la discrétion pour ne pas semer la panique parmi les patients et le personnel hospitalier. Mais, l'importante présence policière sur les lieux n'est pas passée inaperçue.

Ce n'est que mardi soir, en voyant les limiers de la CID de Quatre-Bornes embarquer sa sœur que l'adolescent s’est rendu compte de l'impact de sa mauvaise blague. Les soupçons se sont d’abord dirigés vers sa sœur, vu que le numéro du cellulaire était enregistré à son nom. Mais durant son interrogatoire, la jeune femme devait nier catégoriquement les faits qui lui étaient reprochés.

En consultant les articles en ligne publiés par les médias sur la fausse alerte à la bombe à Candos, l'adolescent prendra conscience de l'ampleur de la situation, notamment en voyant les images de la grosse mobilisation policière à l'hôpital. Pris de remords, et vu que sa sœur aînée avait été interpellée alors qu'elle n'avait rien à voir dans cette affaire, l'ado, accompagné de son père, s’est rendu au bureau de la CID de Quatre-Bornes pour dévoiler toute la vérité. Il devait expliquer aux enquêteurs comment il s'y est pris pour faire son coup.

Après son interrogatoire, l'adolescent a été autorisé à partir. Le lendemain après-midi, il a été présenté en Cour de Rose-Hill et s'est vu infliger une caution de Rs 8 630. Cependant, le temps pour ses parents de réunir la somme, il a passé une nuit au Correctional Youth Centre de Beau-Bassin. Ce n'est que jeudi matin qu'il a obtenu la liberté conditionnelle après que ses parents ont réglé sa caution.

L'adolescent dit regretter son geste. L'enquête est menée par l'inspecteur Venkatachellum sous la supervision de l'assistant-surintendant de police Thug.

 

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